Nous avons placé ici les notions que nous avons rassemblées sur le chapitre et dont nous n'avons pas fait usage dans l'histoire de Nivelles, parce que cette institution, religieuse en apparence, ne constituait en réalité qu'une association féodale, un asile ouvert à de jeunes demoiselles nobles, en attendant que l'occasion de se marier se présentât pour elles. Les chanoines, qui leur étaient adjoints, comptèrent parmi eux un grand nombre d'hommes savants et vertueux, mais leur rôle s'effaça souvent devant celui que jouèrent leurs compagnes. Celles-ci furent toujours plus renommées par l'illustration de leur origine que par l'étendue de leurs connaissances ou la ferveur de leur zèle. A part quelques offices de peu d'importance, elles n'avaient rien de commun avec les membres des communautés monastiques astreintes à des vœux perpétuels de chasteté, de pauvreté et d'obéissance; ces demoiselles pouvaient se marier, jouissaient de riches prébendes et passaient leur vie à procéder pour le maintien de leurs prérogatives seigneuriales et de leurs usages.
Rien n'était moins conforme qu'une existence pareille au genre de vie adopté par sainte Gertrude. Comme nous l'avons vu, les désordres de l'époque féodale firent rapidement dégénérer la communauté fondée par la fille de Pépin et, plus tard, on ne put, on n'essaya même pas de la rétablir dans son premier état. Le soin jaloux avec lequel les chanoinesses repoussaient la moindre innovation, l'influence que leur assuraient des liens étroits de parenté avec la plus haute noblesse du pays, n'auraient d'ailleurs laissé aucune chance de succès à une tentative de ce genre.
L'abbaye séculière, ou, comme on l'appela plus tard, le chapitre, présentait, outre l'abbatialité, soixante-douze prébendes, qui existaient déjà en l'année 1059. De ces prébendes il y en avait une impériale ou à la nomination de l'empereur d'Allemagne, et une ducale ou de Brabant, à la nomination du duc de Brabant, et dont les titulaires n'avaient en réalité que la jouissance des revenus et ne devaient pas prouver leur noblesse. Les autres se divisaient en quarante prébendes de chanoinesses et trente de chanoines; ceux-ci, réunis, se qualifiaient quelquefois de chapitre de Saint-Paul, d'après l'église où ils célébraient leurs offices particuliers. Trente bénéfices ou chapellenies fondés dans la collégiale, dont vingt-huit à la collation du chapitre, un à la collation du souverain et un à la collation de l'abbesse, et vingt-quatre autres, annexés aux églises paroissiales et chapelles dépendant du chapitre, étaient subordonnés à ce corps.
La dotation du chapitre de Sainte-Gertrude se divisait anciennement en trois parts seulement: celle de l'abbesse, celle du chapitre même et celle de l'hôpital. Mais, plus tard, des revenus spéciaux furent prélevés sur la deuxième de ces parts, ou obtenus par de nouvelles fondations, et assignés au chapitre des chanoinesses en particulier, à la prévôté féminine, au chapitre de chanoines, au prévôt, au doyen, à l'écolâtre, au chantre, à la fabrique de la collégiale. Le corps des chapelains avait aussi ses biens distincts.
Les prébendes furent toutes, d'abord, à la nomination de l'abbesse, qui était tenue de pourvoir aux places vacantes dans les six mois de la mort des titulaires. Quant aux chanoines, ils étaient nommés aussi par l'abbesse, mais, à une époque que nous ne pouvons préciser, cette prérogative fut partagée par moitié, entre elle et le Saint-Siège.
Anciennement, en vertu d'un usage qui disparut insensiblement, certains revenus étaient assignés à des membres du chapitre, que l'on qualifiait d'obedientiarii. Un bref du pape Honorius III, en date du 2 mai 1219, régla les redevances auxquelles l'abbesse et ces dignitaires étaient assujettis. Plusieurs autres brefs des souverains pontifes confirmèrent ou accrurent les privilèges du chapitre. Outre ceux que nous avons cités dans I'HISTOIRE, nous mentionnerons ceux par lesquels Célestin III (le 22 novembre 1191) déclara que ce corps ne devait payer à personne des dîmes novales; Innocent III (le 13 février 1209) lui assura la propriété de ces novales dans les paroisses où il avait le patronat ; Grégoire IX (le 4 mars 1239) lui confirma ses biens; Innocent IV (le 20 décembre 1247) défendit de jeter l'interdit sur ce chapitre en corps.
Le chapitre prétendait être soumis immédiatement au Saint-Siège et exempt de l'autorité du chef du diocèse et du chapitre de Saint-Lambert. Excommunié en 1206, pour des causes assez futiles, il obtint de ce dernier des lettres dans lesquelles celui-ci déclarait n'avoir aucune juridiction sur le chapitre (cum nullam jurisdictionem in cosdem habeat). Nous l'avons vu essayer de repousser, en 1360, les statuts que lui imposa l'évêque Engelbert de La Mark, refuser de se rendre à des synodes diocésains, se réserver la visite des édifices du culte à Nivelles. Toujours il essaya de vivre dans une indépendance complète.
Bien qu'on ne possède aucun document ancien qui interdise l'entrée du chapitre aux demoiselles étrangères à la noblesse, il est certain qu'à Nivelles, de même qu'à Mons, à Maubeuge, à Andenne etc., les roturières en étaient totalement exclues de temps immémorial. Un règlement, qui fut arrêté dans la salle capitulaire, le 18 mars 1462, à onze heures avant-midi, est formel à cet égard. Après avoir confirmé à l'abbesse le droit de nommer aux prébendes féminines, « afin de « mieux conserver la paix entre elle et les chanoinesses», on y statue que la collation devra avoir lieu dans les six mois, en faveur d'une demoiselle « qualifiée en noblesse, issue de noble et gentille lignée et nation de quatre côtés, de par le père, et de quatre de par la mère ». Les six mois expirés, c'était à la prévôté et aux chanoinesses que revenait le droit de conférer les prébendes.
L'empereur Charles-Quint, par un diplôme en date du 27 novembre 1549, confirma les privilèges du chapitre, à qui, peu d'années après, le roi Philippe II interdit de recevoir des dames qui n'étaient pas ses vassales ou natives des Pays-Bas.
Le 18 septembre 1382, un décret du conseil souverain de Brabant, qui se tenait alors à Maestricht, déclara que les suppôts du chapitre ne pouvaient être cités et jugés que par ce corps. Après les guerres de religion, une véritable manie de procéder s'empara des chanoinesses, que nous voyons à cette époque et plus tard entichées à tel point de leurs prérogatives surannées, que la moindre apparence d'une atteinte à leurs droits provoquait une protestation de leur part. Sous prétexte que l'abbesse, par sa négligence, y laissait porter atteinte, elles réclamèrent auprès du conseil de Brabant à deux reprises: la seconde fois, le 29 novembre 1603. La concorde n'existait pas non plus entre les membres du chapitre, car nous voyons, vers ce temps, le chanoine Guillaume de Lierre puni pour avoir dit publiquement que le chapitre était corrompu (21 juillet 1600). Peu de temps après, des chanoinesses protestèrent contre ce qui se ferait en temps de guerre, pendant leur absence, et le doyen et les chanoines durent déclarer qu'en pareil cas ils communiqueraient leurs résolutions à la prévôté, pour en faire part à ses compagnes (11 juillet 1002). D'autres contestations surgirent entre l'évêque et le chapitre qui, après avoir refusé d'envoyer des délégués au synode diocésain (23 septembre 1604), se refusa positivement à s'y faire représenter (16 octobre 1603). Bientôt une grave querelle divisa les chanoinesses et les chanoines. Ceux-ci ayant, au mois de mai 1606, eu recours au nonce, furent appelés devant l'évêque de Namur. Le prélat, après avoir entendu leurs réclamations, chargea un ou deux d'entre eux du soin de vérifier les comptes des chapelains, confia aux chanoines la juridiction sur les suppôts du chapitre, et décida que, dans ce corps, on voterait dorénavant à la majorité. C'était enlever toute influence aux chanoinesses, dont deux, trois ou quatre au plus assistaient aux séances, tandis que les chanoines y allaient tous. De là une rupture, à laquelle mit fin un édit des archiducs Albert et Isabelle. On y voit que le soin de convoquer le chapitre et d'y présider était confié à la prévôté, ou, à son défaut, à l'aînée des chanoinesses, sans que le prévôt, le doyen ou tout autre chanoine pût y usurper l'autorité. Les chanoines votaient les derniers et ne pouvaient prendre de résolution sans leurs collègues du sexe féminin. Les maisons claustrales avaient été bâties pour celles-ci seulement et ne pouvaient être louées qu'à elles. En terminant, les archiducs ordonnent que si les parties ou l'une d'entre elles mettent opposition à l'exécution de cette sentence, elles seront appelées à comparaître devant des commissaires du conseil de Brabant qui statueront en dernier ressort. C'était évidemment annuler les décisions antérieures du prélat et lui interdire toute résolution ultérieure sur te même sujet (17 mai 1607).
En 1647, un décret confirma de nouveau les conditions de noblesse que devaient présenter les chanoinesses, « sans aucune bourgeoisie, roture ou bâtardise », et par lettres patentes, délivrées le 25 juin 1648, le roi Philippe IV ratifia les privilèges de ces demoiselles. Nous avons vu le gouvernement espagnol essayer, à deux reprises, la création d'une coadjutorerie abbatiale; le gouvernement autrichien entra avec plus de résolution dans la voie des innovations. Lors de la nomination de l'abbesse Vandernoot, il se réserva la collation de la moitié des prébendes, tant de chanoinesses que de chanoines (en sus de la prébende impériale, de la prébende ducale et de la prébende vacante par la nomination de l'abbesse, qui étaient déjà à sa collation); le chapitre, consulté par l'abbesse, ayant répondu qu'il fallait accepter cette clause (17 avril 1776), la nouvelle élue déclara, par écrit, y consentir.
A cette occasion, l'impératrice Marie - Thérèse fit promulguer un règlement qui avait pour but de déterminer quelques points sur lesquels les statuts se taisaient ou que l'on jugea nécessaire pour le maintien de l'union dans le chapitre.
— Elle défendit de conférer des prébendes à des personnes âgées de moins de douze ans; fixa la durée du terme pendant lequel les nouvelles chanoinesses devaient fréquenter les écoles: à un an, pour celles qui, en commençant ce terme, auraient accompli leur seizième année, et à deux ans, pour les chanoinesses moins âgées ;
— déclara que l'abbesse continuerait à être tenue de loger en son hôtel les chanoinesses écolières, moyennant le payement d'une pension ;
— abolit l'usage qui obligeait ces jeunes filles à s'asseoir sur les talons pendant toute la durée des psaumes que l'on chante aux vêpres ;
— stipula que les chanoinesses ne pourraient entrer au chapitre qu'après une année de stricte résidence (indépendant-ment de leur terme d'école), qu'elles n'y auraient voix active et passive qu'à l'âge de seize ans accomplis, et qu'elles ne pourraient tenir ménage, c'est-à-dire habiter en particulier, que sept ans après leur réception au chapitre et après en avoir obtenu la permission de l'abbesse et des quatre anciennes ;
— interdit d'une manière absolue aux chanoinesses de s'absenter plus de six mois par an, sans une permission expresse du gouvernement général et sous peine de perdre leur prébende, qui, sans autre formalité, deviendrait immédiatement vacante et à la collation du souverain ;
— et enfin, se réserva la faculté de modifier les autres statuts du chapitre, dont elle permit l'observation, mais à titre provisoire seulement (10 août 1776).
Le chapitre des chanoines fut aussi modifié dans son organisation. Le décret de l'année 1778 supprima dix-huit prébendes; mais ce décret rencontra une forte opposition et, pendant la révolution brabançonne, le conseil de Brabant en ordonna l'annulation, lé 30 avril 1790.
Pendant le voyage de Joseph II en Belgique, les chanoinesses de Nivelles, d'Andenne et de Moustier-sur-Sambre sollicitèrent l'autorisation de prendre le titre de dames, que l'usage n'accordait qu'aux chanoinesses de Sainte-Waudru, de Mons. Un décret impérial, signé à Vienne le 28 octobre 1781, leur octroya cette faveur. Cet acte fut provoqué, à ce qu'on prétend, par un moment d'inattention de l'empereur. Les chanoinesses de Nivelles s'étant présentées devant lui, il les qualifia de Mesdames. Elles se prévalurent aussitôt de cette qualification accidentelle pour solliciter un titre qui les autorisât à se la faire attribuer, et leur réclamation fut favorablement accueillie par un prince qui était ennemi des privilèges et des faveurs exceptionnelles.
Dans son ardeur d'innovation et de réglementation, l'empereur ne put s'abstenir de toucher à ces antiques institutions, assemblage incohérent d'idées nobiliaires et religieuses. Aussi vit-on paraître, le 22 avril 1786, un édit commun à tous les chapitres nobles de chanoinesses aux Pays-Bas et où l'on déterminait minutieusement la manière de vivre qui leur était imposée. Ce règlement ayant à peine été en vigueur, nous nous bornerons à dire qu'il abolissait les années d'école et le chant à l'église, n'obligeait les chanoinesses qu'à entendre une messe, à réciter l'office de la Vierge le matin, et à dire les vêpres et compiles le soir. L'ancien costume blanc, sous lequel on représente sainte Gertrude, et qui valait aux chanoinesses le nom de Demoiselles du blanc surplis, fut alors remplacé par un vêlement noir , de taffetas, pour l'été, et de gros de Tours, pour l'hiver, sans manteau ni voile; mais ce costume n'était pas obligatoire pour les chanoinesses lorsqu'elles se trouvaient chez elles ou hors delà ville.
Chaque membre du chapitre, chanoine ou chanoinesse, avait, à tour de rôle, le droit de nommer pendant une semaine aux bénéfices qui étaient à la collation du chapitre. On appelait cela le tour d'anneau ; la semaine commençait le samedi, à midi. Dans une réunion qui se tenait au mois de septembre, dans la salle capitulaire, l'abbesse choisissait dans le sein du chapitre: un maître et une maîtresse de la fête de sainte Gertrude, un maître et une maîtresse de l'hôpital, un maître et une maîtresse de la fabrique de la collégiale, un maître et une maîtresse des secours, un maître des bois, un maître des ouvrages en ville. Ces délégués, ou capitulants, comme on les nommait d'ordinaire, soumettaient leurs résolutions au chapitre, qui les approuvait ou les rejetait.
Le chapitre possédait une dotation qui resta considérable, malgré les brèches qu'y firent des spoliations nombreuses et les événements politiques.
Ses revenus s'élevaient :
en 1404, à 1,143 livres ;
en 1531-1532, à 183,310 1/2 placques ;
en 1560-1570, à 4,692 florins 8 1/2 patars ;
en 1642-1643, à 4,847 fl. 13 patards ;
en 1727-1728, à 11,349 fl. 15 sous 20 deniers ;
en 1787, à 76,364 fl.
Dans ce dernier chiffre on voit figurer: les biens seigneuriaux, pour 7,001 fl., les bâtiments et fermes, pour 26,468 fl., les terres et prés, pour 10,293 fl., les dîmes, pour 31,988 fl., les bois, pour 16,373 fl.
Les receveurs et officiers du chapitre lui coûtaient, par an, 3,240 florins; il devait en rentes 1,648 fl., et en outre, avait du prélever sur ses capitaux 24,152 fl. et emprunter 98,784 fl., pour reconstruire treize églises, sept cures, trois maisons claustrales et le moulin de Ripain. Le boni que présentaient les revenus (60,408 fl ) se partageait pour quatre cinquièmes entre les membres qui fréquentaient les offices journaliers, et, pour l'autre cinquième, entre ceux qui assistaient à certains offices particuliers.
A Nivelles même, près du monastère, la communauté n'avait conservé, en 877, que deux manses, un moulin et deux brasseries. L'empereur Charles le Chauve y ajouta alors trois manses voisins. En 897, le roi Zuentibold déclara que toute !a dîme des biens du chapitre à Nivelles appartiendrait à ce corps; ce qui fut modifié dans la suite. En 1787, outre la dîme du chapitre, grande et petite, qui rapportait 2,069 florins, d'autres parts étaient affectées à l'entretien des curés et de l'hôpital, et le prévôt percevait les dîmes de Grambais, d'Ardenelle, d'Orival, de la Tournette et des Wailles. Le diplôme royal de l'année 1059 déclara le chapitre propriétaire du bourg même et de tous ses revenus, en n'y réservant à l'abbesse que l'autel de sainte Gertrude et la familia du monastère, c'est-à-dire la juridiction sur les censitaires et serfs de ce dernier. Mais cette décision fut la source de longs débats et, après des luttes sans fin, l'autorité réelle appartint à Nivelles aux abbesses qui admirent à y participer les comtes de Louvain ou ducs de Brabant, avoués du chapitre, et la communauté des habitants. C’étaient elles qui y exerçaient la justice criminelle, tandis que le chapitre n'avait qu'un livre censal dit des Anneaux (les Annuaulx, 1534), dont le produit, en 1787, n'excédait pas 27 florins.
Autour de Nivelles le chapitre Baulers, Ittre, Tubise, Hennuyères, Rebecq, localités que l'on peut considérer comme ayant fait partie du patrimoine de la fondatrice, et à laquelle se joignent plus tard, soit, par suite de donations qui nous sont connues, soit parce que quelques-uns des villages suivants n'apparaissent que dans des documents postérieurs: Lillois, Petit-Roeulx-lez-Braine, Buzet. Odomont-sur-Rêves, la seigneurie de Meigloux, sur Mellet, une seigneurie à Thilly. Tongrinnes, Baisy et Genappe etc. Bruxelles même semble avoir reconnu pour maîtres, au Xe siècle, les membres du chapitre, qui eurent aux alentours des possessions à Etterbeek, Laeken, Anderlecht, et, plus à l'ouest, à Wambeek, Lennick, Goyck, villages considérables, dont le territoire, morcelé depuis, couvre presque tout le plateau le long de la chaussée romaine de Bavai à Assche, entre cette dernière localité et Enghien. Plus au nord, Machelen, au S.-E. de Vilvorde, et Eppeghem, au N. de cette petite ville, doivent avoir obéi à la communauté fondée par sainte Gertrude. Leerbeek, non loin de Tubise ; la seigneurie de Beusart, sur Petit-Enghien ; Sirieux, sur Thieusies ; Appelteren, Sint-Entelincx, Wichelen, sur les bords de la Dendre et près de Grammont, lui restèrent jusqu’a sa suppression.
D'autres biens se trouvaient sur le plateau de la Hesbaye: dans le Namurois, à Bolines et Harlue ; dans le duché de Brabant, à Gottechain (sur Bossut) et Archennes. Il y en avait aussi dans l'Ardenne: à Tenneville et Villers-Sainte-Gertrude.
Si l'on en croit la deuxième légende de sainte Gertrude, Ide, la femme de Pépin de Landen, appartenait par.sa naissance à l'Aquitaine. Elle laissa à la communauté nivelloise des biens dans ce pays, qui étaient d'un grand revenu; plus tard, à cause de leur situation éloignée, ils furent négligés et enfin usurpés. Le diplôme de 877 ne lui connaît d'autres possessions dans le royaume de Neustrie (ou de France) que Bisiniacum ou Besnai, dans le Laonnais, qui au XIe siècle, fut cédé à l'église de Cambrai en échange de biens à Anderlecht.
Près du Rhin, d'autres possessions étaient dispersées, notamment Buezefelt ou Binsfelt, en Ripuarie (les comtés de Juliers et de Clèves), donné en l'année 783, mais ce domaine fut usurpé et on essaya vainement d'en recouvrer la possession, en l'année 1499. De ce côté il ne resta au chapitre que la ferme, le livre censal, les bois et les vignes de Rhynbroel, situées à une demi-lieue du Rhin, entre Andernach et Lintz ; près de cette dernière localité, la cense de Walem, dans la paroisse de Sadenberghe, et quelques terres à Leyen, sur la Moselle, à cinq quarts de lieue de Coblentz. Après plusieurs tentatives inutiles pour en effectuer l'aliénation, tous ces domaines furent vendus à l'archevêque-électeur de Trêves, pour 16,500 écus (27 mai 1706).
Dans la Taxandrie, canton immense qui s'étendait du Démer à la Zélande et à la Meuse, l'abbaye de Nivelles possédait un grand territoire qui lui venait de sainte Gertrude, notamment Berg, ou, comme on l'appela plus tard, Sint-Gertruydenberg, où la sainte avait habité et saint Amand fondé une église. Il en dépendait trois îles de la Zélande : Beveland, Spiesant (ou Suisant) et Gerselre (ou Gersicha). En 966 et en 980, des diplômes impériaux d'Othon l et d'Othon II confirmèrent tous ces biens au chapitre et en augmentèrent encore l'importance ; mais, dans les temps qui suivirent, les comtes de Hollande paraissent en avoir confisqué la propriété. Les sires de Breda en agirent de même avec ce que le chapitre avait à Berg-op-Zoom; ils fondèrent dans cette ville un chapitre auquel ils donnèrent l'église paroissiale et ses revenus. La communauté nivelloise n'y garda que la collation des prébendes et, après les troubles du seizième siècle, on ne lui laissa que le droit de conférer deux prébendes. Ce droit si restreint provoqua encore des débats en 1673 ; l'abbesse donna un de ces bénéfices, mais elle s'empressa de reconnaître ses torts aussitôt que des députés lui eurent rappelé les droits de la communauté.
L'administration des biens du chapitre était confiée à des receveurs, appelés, d'après la nature des revenus dont il avait la gestion: le receveur des argenteries ou des objets d'orfèvrerie légués à Sainte-Gertrude, le receveur des bois, le receveur de l'épier (ou des grains provenant de dîmes), le receveur des pastes ou des cens perçus en nature, le receveur des courseries. On peut juger de l'importance qu'avaient ces fonctions par le relevé des cens, pastes et chapons qui se payaient au chapitre, en l'an 1726-1727, ils consistaient en: 3 muids 10 vaisseaux 7 pintes de froment, 91 muids 11 vaisseaux 3 pintes de blé, 121 muids 5 vaisseaux 6 pintes d'avoine, 135 setiers d'épeautre, 1,339 3/4 chapons, 85 poules, 4 oisons. 716 œufs, 1 livre 47 onces de lin, et enfin, en argent, 482 florins 11 sous 3/4 deniers.
Une déclaration du chapitre, donnée le 18 septembre 1773, à la demande de l'évêque de Namur, atteste que ce corps était en possession immémoriale du droit d'hériter des biens meubles des gens d'église qui mourraient ab-intestat dans les limites de sa juridiction. Cette prérogative lui fut maintenue, en 1539, à l'occasion d'un procès contre le collecteur des biens de l'évêque de Liège, et reconnue, en 1639, par le maire et les échevins de Nivelles ; mais souvent on y renonçait au profit des parents du défunt, moyennant une modique somme d'argent.
Le chapitre avait un secrétaire qui correspondait en son nom et le représentait souvent. Les archives étaient déposées dans une partie de la collégiale, la trésorerie des chartes (thesauraria cartarum), dont l'abbesse réclama les clefs, le 14 avril 1361. Le soin d'arranger les archives fut confié, le 4 juin 1731, aux chanoines Des Fossez et de Petimont et au receveur Lescart, avec adjonction du procureur Bressy, pour le cas où le premier refuserait cette mission. Négligées et dispersées dans la suite, elles ont perdu leur ancienne impo-tance, et ont enfin été transportées aux Archives du royaume, à Bruxelles, où on en a classé, avec le plus grand soin, la majeure partie. Le document le plus précieux qu'elles renferment est un Cartulaire in-folio, contenant 623 folios et qui date du quinzième siècle. Nous avons, en outre, puisé d'excellentes et nombreuses indications dans une série de Registres aux résolutions du chapitre, allant du mois d'octobre 1676 au 10 avril 1794 ; cette collection commençait jadis à une époque bien plus ancienne, car il en existe un index, remontant à 1570, et une série d'extraits, rédigés en 1763 par le secrétaire de Bressy, et allant de 1493 à 1758.
Le grand sceau du chapitre, tel qu'il existait en l'année 1287, offrait la légende : SIGILIUM CAPITULII ECCLESIE NIVELLENSIS, et, dans le champ, un bâtiment percé de quatre fenêtres, rangées sur deux rangs, et flanquées de deux hautes et minces tourelles, se terminant par une croix. Un clocher surmontait cette construction simulée, qui reposait sur une base, en encorbellement. En l'année 1580, les sceaux du chapitre furent égarés et on en fit confectionner d'autres, à peu près semblables à ceux dont on se servait auparavant. En 1762, ils étaient au nombre de trois ; sur le premier, qui servait à sceller les actes de collation de cures ou de bénéfices, on voyait, sous un dais de style renaissance, sainte Gertrude debout, tenant de la main droite une crosse, et de la main gauche un livre; la légende portait : S. CAPITULI. NIVELLENSIS AD CAUSAS, 1580. Un second était chargé des armes mi-parties de France et d'Autriche, surmontées d'un bonnet ducal. Un troisième, plus petit et qui était décoré du même écusson, n'était employé que pour la correspondance ordinaire.
Lorsque le chapitre en masse était imposé, sa cote se répartissait de la manière suivante: sur 100 florins le chapitre, en général, en payait 56, l'abbesse 14, la prévôté 2, le prévôt 9, le doyen 1 1/2, l'état de Saint-Paul (c'est-à-dire les chanoines) 11/2, les chapelains 16.
Tandis que le monastère de Nivelles se transformait en chapitre et ses frères et sœurs en chanoines et chanoinesses, la supérieure conserva le titre d'abbesse, titre auquel elle joignit pendant quelque temps celui de princesse, dont l'emploi lui fut interdit en 1755. L'abbesse était élue par le chapitre, mais les anciens souverains de la Germanie et de la Lotharingie conférèrent souvent cette dignité à leur gré, et à partir du règne de Charles-Quint, le droit du chapitre devint tout à fait illusoire. L'évêque de Liège (depuis 1559, celui de Namur) approuvait le choix du chapitre. L'empereur conférait à la nouvelle élue les régales, c'est-à-dire la jouissance du temporel de l'abbatialité et la faculté d'y exercer toute espèce de juridiction, mais les ducs de Brabant surent si bien profiter des circonstances que les empereurs leur cédèrent leurs droits sur Nivelles ; le chapitre essaya vainement de repousser leur suprématie, qui fut enfin consolidée par Philippe de Bourgogne, en 1443.
L'abbesse de Nivelles possédait, en 1787 : la seigneurie de Nivelles, un livre féodal, produisant en moyenne 161 florins ; la seigneurie à Monstreux, Nil-l’Abbesse, Jauchelette et Bollebeek ; des dîmes valant annuellement 5,581 florins, à Rebecq, Hennuyères, Saventhem, Meerbeek près de Ninove. Le total de ses revenus, déduction faite des charges inhérentes aux biens, s'élevait à 6,730 florins. En en retranchant les autres dépenses que l'abbesse devait supporter, et notamment l'entretien des toitures des cloîtres, de la salle capitulaire et de la maison abbatiale, il lui restait un produit net de 5,083 florins.
Le livre féodal était fort important; d'après un dénombrement des fiefs de l'année 1440, il y ressortissait 356 fiefs, dont 93 pleins-fiefs : dix pleins-fiefs et 47 autres fiefs situés à Nivelles et dans les localités immédiatement environnantes ; les autres à Tubise, Rebecq, Ittre, Hennuyères, Genappe, Promelles, Baisy, Pontillas, Chenimont, Glabais, Lasne, Jauchelette, Lennik , Gaesbeek, Goyck, Ternalh, Wambeek, Meerbeek, Wichelen etc. La cour féodale de l'abbesse s'étendit jadis bien loin, puisqu'elle comprit un plein-fief appelé Blyederwick hoffe, au pays de Lantscroene ; l'abbesse des Blanches-Dames, de Cologne, en fit encore le relief, le 3 février 1552, mais depuis il fut aliéné. Cette cour avait la prétention de donner des sentences « non appellables, ni réformables », et de ne dépendre que de l'empire ; à l'occasion d'un procès entre le seigneur de Faulquez et Engelbert d'Ailly, seigneur d'Oiskerque, le conseil de Brabant déclara que l'on pouvait appeler à la cour féodale de Brabant des jugements de celle de l'abbesse de Nivelles (13 septembre 1518).
Un Compte de l'abbatialité pour l'année 1743,-1743 présente un total de recettes s'élevant à 3,897 florins 13 sous 13 1/2 deniers et un total de dépenses montant à 2,997 fl. 18 s. 12d. (sic). Parmi les premières figurent:
En l'année 1430, l'abbesse de Nivelles possédait un très grand nombre de serfs en Hainaut, pays où la mortemain prolongea son existence jusqu'à la fin de l'ancien régime. En entrant en fonctions l'abbesse prêtait le serment suivant : « De ce jour en avant, ainsi qu'abbesse de l'église de Nivelles, portera foy et loyauté à l'église madame Sainte-Gertrud, au chapitre et aux personnes de la dicte église, et gardera y les statuts, les privilèges, les coustumes, les droicts, les recors et les pais de la dicte église et chapitre et leurs personnes, et raproprieray les alleus de la dicte église aliénés et feray venir les prébendes de Brabant et tout, ce dont les abbesses sont tenues, et garderay et maintiendray la principauté de Nivelles bien et loyaument.
Ainsi m'aide Dieu, madame Sainte-Gertrud, les saints évangiles et tous les saints de paradis ».
Cette formule fut modifiée en 4776. L'abbesse fut dispensée de promettre qu'elle « rapproprierait les alleux de l'église qui étaient aliénés, de faire venir la prébende de Brabant » et le mot de principauté fut changé en celui de seigneurie, en considération des circonstances où l'on se trouvait. Il n'y avait pas vingt ans qu'un décret impérial avait proscrit cette qualification, qui était fondée sur un ancien usage, mais à l'appui de laquelle il n'aurait pas été possible de produire un titre authentique.
Dès qu'elle était en possession de sa dignité, l'abbesse ne pouvait plus se marier. C'est à tort qu'on soutient le contraire dans une déclaration du chapitre, du 27 octobre 1686, dont les termes sont d'ailleurs très curieux :
« L'abbesse, y est-il dit, ne fait pas de vœu, ni simple, ni solennel, pas même pour le temps qu'elle demeure abbesse ; elle n'est obligée à aucunes heures, ni à aucun office divin, non plus que toute autre personne laïque ; elle n'a ni voix, ni séance au chapitre et n'en fait pas même partie ; la dame prévôte en est l'unique chef, y préside et ordonne à l'exclusion de toute autre. Madame exerce en sa qualité toute sorte de juridiction, haute, moyenne et basse ; elle a droit d'ordonner elle-même l'exécution de toute sentence à mort rendue par les échevins, à charge des criminels, sans qu'aucune puisse être mise en œuvre qu'après semblable sienne ordonnance ; il. y a pour cela dans son hôtel une place appelée la salle du jugement, où repose la verge de justice, et où l'on amène les délinquants pour y entendre la lecture de leurs sentences, qui se prononcent à la semonce et en la présence de ladite dame, et s'exécutent par ses ordres. La collation de son abbatialité n'est non plus susceptible du vice de simonie que tout autre office laïque. Enfin ladite dame peut se marier quand il lui plaît ».
Lorsque l'abbesse assistait aux processions et aux autres cérémonies de l'Église, elle était accompagnée et précédée de sa cour échevinale en habit et manteau noirs ; le maire et les échevins venaient la prendre à la chapelle abbatiale et l'y reconduisaient après la cérémonie. Lors de la grande procession de sainte Gertrude, ils montaient à cheval et se tenaient auprès de la voiture dans laquelle l'abbesse prenait place. Nous ayons dit que la prévôté et non l'abbesse présidait le chapitre; l'abbesse ne pouvait même s'y présenter. Lors de son élection, elle était conduite processionnellement de la salle capitulaire à l'autel de Sainte-Gertrude, et en sortant de la salle, elle laissait tomber son manteau, pour indiquer que désormais elle ne pouvait y rentrer, car il était interdit aux chanoinesses de se trouver sans manteau aux assemblées du chapitre.
Voici une liste des abbesses, que nous avons dressée avec tout le soin possible. Celles dont le nom est accompagné d'un point d'interrogation sont mentionnées seulement par des chroniqueurs dont les assertions ne méritent pas confiance :
Sainte Gertrude, qui mourut en 656.
Wulfetrude (656-666).
Agnès (666-....).
Eggeburge, vers 700.
Rotrude (en 783).
Iduberge? (847).
Cauberge? (877),
Gisèle, fille du roi Lothaire II et de Waldrade, et femme du chef normand Godefroid, qui fut tué en l'année 882 (897, 902, 905).
Adalbérine (906, 974, 978, 980).
Gode (992).
Adelheïde (1003), fille du comte palatin Ezzelin, qui, après avoir été dépouillé de ses honneurs par l'empereur Henri II, rentra en grâce auprès de ce prince. Ezzelin épousa Mathilde, sœur de l'empereur Othon III, et en eut un grand nombre d'enfants, dont la plupart occupèrent des dignités ecclésiastiques, entre autres Heriman, archevêque de Cologne de 1035 à 1055. Quant à Adelheïde, elle fut enterrée, à sa demande, à côté de ses parents, à Braunweiler, dans la crypte de l'église, vis-à-vis de l'autel de la Vierge.
Ode (1011).
Riketa ou Richelle (1040, 4048, 1059), dont on fait parfois deux personnes différentes, avec raison, paraît-il, car l'abbesse du même nom que nous allons citer, était la troisième qui s'appelait ainsi.
Ide (1070).
Rikesa ou Richette III (1075, 1098, 1112).
Ode (1126, 1136, 1147,1158).
Ade (1161, 1170, 1172), dont la sœur Hazeca, donna au chapitre, en l'année 1161, ses biens à Leerbeek.
Berthe (1182,1206, 1208).
Helwide, que l'on dit avoir été fille du seigneur d'Ittre et la fondatrice de l'abbaye de la Ramée, près de Jodoigne (1215, 4218, 4219).
Haburgis (1227), appelée Eggeburge par les chroniqueurs ; on la fait suivre parfois par une dame nommée Berthe, dont les documents ne parlent pas. Ode, que les chroniqueurs surnomment de Lays ou Lez. Elle fut élue en 1230 et non en 1227, comme nous l'avons dit par erreur précedemment. Le mardi avant la Pentecôte de cette année, le chapitre de la grande église de Liège pria l'évêque Jean de confirmer ce choix. Elle vivait encore en l'année 1265. C'est à tort que des actes concernant la famille de Corswarem, et dont l'authenticité est très douteuse, mentionnent, en 1261, une abbesse du nom d'Yolende. Elisabeth de Bierbais, dont l'élection fut confirmée en l'an 1277 par l'évêque de Liège, Jean d'Enghien, et dont on fait deux personnes différentes, dont la première reçoit le nom d'Elisabeth de Brugelette.
Yolende de Steyne, élue en 1293, morte en 1340. Par son testament, daté du 1er avril 4339, elle laissa au chapitre le château d'Argential ou Argenteau, qu'elle avait fait bâtir à Monstreux ; elle dota le bénéfice de son chapelain, Robert de Haussi ; elle fonda la chapellenie de Sainte-Gertrude dans la chapelle de l'abbesse, à la collégiale etc.
Elisabeth de Liedekerke, fondatrice de la chapellenie de ce nom (1341-1350).
Mathilde de Leeuweuberch, élue en 1351, mourut en 1379, « entour le 29 septembre», en allant visiter messire Jean de Marbais, à Huy. Catherine de Halewyn, choisie en 1380, morte en 1417 ; les chroniqueurs la font précéder par une Elisabeth de Ligne, qui, à sa mort, en 1386, aurait fondé l'autel Sainte-Croix et Sainte-Cécile. Quant à Catherine de Halewyn, elle laissa la moitié de son bien aux dames quotidianes, et l'autre moitié à la collégiale, à charge de faire célébrer deux messes par semaine dans la chapelle Sainte-Croix.
Isabelle de Franckenberch (1418-1422).
Christine, sa sœur, nommée en 1422, ne releva ses régales que le 8 juillet 1435. Elle fut la fondatrice de l'abbaye de Nizelle (sur Ophain), et mourut le 30 mars 1442, âgée de 52 ans. On l'enterra, ainsi que sa sœur, dans la nef de la collégiale, près du bénétier voisin du grand portail, mais depuis plus de deux siècles et demi leur inscription tumulaire est complètement effacée par suite du passage continuel des fidèles. Une autre épitaphe était attachée à un pilier vis-à-vis, et offrait la Sainte-Trinité et la représentation de ces deux dames, à genoux.
Marguerite de Schorisse ou Escornaix ( relief du 15 janvier 1443-1444), à l'avènement de laquelle la cour féodale de Brabant éleva la prétention d'exiger un droit de relief aussi élevé que celui qui était dû par l'abbesse au roi des Romains, c'est-à-dire un cheval d'une valeur de 60 florins du Rhin. Cette abbesse fonda la messe de onze heures de la chapelle de Notre-Dame de grande pitié. Elle fut ensevelie sous une magnifique tombe, dans la nef, devant la chaire.
Agnès de Franckenberch (relief du 21 juin 1562), morte en 1474.
Marguerite de Longastre (relief du 30 juillet 1477), qui mourut à l'abbaye de l'Olive le 3 novembre 1489. Elle laissa une rente annuelle de 22 florins 10 sous, pour dire le salut, tous les jours, après vêpres, et ce fut avec le produit de son avoir que le doyen Marbrien d'Ortho, son exécuteur testamentaire, orna le chœur de la collégiale d'une châsse de cuivre, d'un grillage de cuivre, d'un grand chandelier de bronze, d'un aigle de bronze et d'autres beaux ornements.
Guillemine de Franckenberch, qui avait déjà disputé l'abbatialité à la précédente, fut choisie le 14 décembre 1489 (relief du 30 janvier 1489-1490) ; elle fut inhumée, en 1494, dans la nef, devant le premier pilier, au grand bénitier.
Isabelle de Herzelles ne devint abbesse qu'après de vifs débats entre elle et sa sœur Gertrude. Plusieurs chanoinesses soutinrent celle-ci, mais sa cause fut combattue par le prévôt Philippe de Brimeu et par tout le chapitre, à qui se joignirent encore le doyen Marbrien d'Ortho, alors vicaire-général de l'évêché de Cambrai, et l'évêque de Salubrie, Jean Lampierre, qui était de Nivelles. Toutefois, il fallut, pour faire cesser cette querelle, l'intervention du conseil de Brabant (relief du 7 juin 1494). Isabelle de Herzelles ne vécut pas eu très-bonne harmonie avec ses compagnes. A propos d'une contestation qu'avait provoquée la manière dont elle distribuait « les pains d'hôpitaux et de béguinages », c'est-à-dire les places dans ces établissements, le doyen d'Ortho ne se gêna pas pour dire au maire de Nivelles, frère de l'abbesse : « On sçait bien comment madame se gouverne en ville et on s'en pourroit bien corriger » (16 octobre 1500). Quelques années après, le même doyen se plaignit que l'abbesse ne le consultait pas lorsqu'elle conférait des prébendes, tandis qu'elle prenait l'avis des plus jeunes chanoinesses. On demanda alors à Gertrude de Herzelles, la sœur de l'abbesse, son opinion à ce sujet, et, après qu'elle l'eût exprimée, on la pria de sortir, mais sans succès ; par trois fois elle répondit qu'elle ne s'en irait pas si on ne la portait les pieds en avant. Les autres membres du chapitre partirent alors l'un après l'autre et la laissèrent seule (11 septembre 1501). Deux jours après, appelée devant le corps assemblé, elle le récusa comme incompétent, et, après être sortie, elle refusa de comparaître devant lui. Elle ne fut punie que par la privation, pendant trois mois, de ce qu'elle recevait des obits. Isabelle, qui mourut le 2 décembre 1519, et Gertrude reçurent la sépulture dans le même caveau, sous une magnifique tombe, voisine de celle de madame d'Escornaix.
Marguerite d'Esne, nommée le 8 février 1549-1520 (relief du 7 février), décéda au mois de septembre 1522, et fut déposée dans la nef, sous une pierre où on voyait ses armoiries et une crosse abbatiale.
Adrienne de Moerbeke, dite de Saint-Orner, nommée le 12 novembre 1522 (relief du 17 du même mois), morte le 28 octobre 1548, inhumée au milieu de la nef, sous une tombe où l'on avait ciselé sa représentation, en relief.
Marguerite d'Estourmel, nommée le 1er mars 1548-1549 (relief du 19 avril suivant), fit son entrée le 30 avril de la même année et mourut le 20 octobre 1560. En creusant sa sépulture, on trouva un caveau voûté et des barreaux de fer, que l'on supposa avoir été établis par les bourgeois pour Catherine de Halewyn, en remerciement des privilèges dont cette abbesse les avait gratifiés. La tombe de Marguerite se trouvait dans la nef, près de l'emplacement du pupitre des chantres, devant l'autel Saint-Michel. Celle de sa sœur Gertrude, qui fut prévôte du chapitre, était cachée par le siège de l'homme qui versait le vin pour la célébration des messes.
Marguerite de Noyelles (reliefs du 22 mars 1560-1564 et du 13 mai suivant), mourut le 5 mars 1568-1569, et institua pour ses héritiers, pour une moitié, ses parents ; pour une autre moitié, les pauvres, qui reçurent de ce chef une somme de 2,933 florins 41 sous. Chaque chanoinesse obtint un legs consistant en une bague d'or. Son épitaphe fut placée près de la chapelle Sainte-Catherine et tout à côté du lieu où reposait Melle de Caveroy, qui avait été son institutrice.
Marie de Hoensbroeck, nommée le 31 août 1569 (relief du 14 septembre suivant), fit son entrée le 11 octobre, et mourut le 21 juillet 1600, à l'âge de 80 ans, après avoir vu les tristes épisodes de la guerre de religion. Son épitaphe est gravée au retable de l'autel de Notre-Dame du pilier.
Anne de Namur, nommée le 18 décembre 1600 (relief du 2 janvier 1601), fit son entrée le 30 janvier 1601, et mourut le 26 mars 1604. Elle avait, dit-on, mérité la dignité abbatiale par sa conduite courageuse lors de la prise de Nivelles par les calvinistes, le 25 janvier 1580. Lors de son avènement, la ville lui offrit une queue de vin et deux poissons. Elle reçut la sépulture devant l'autel Sainte-Anne, dans la tombe des chanoinesses de Moyancourt. Marguerite de Haynin ou Hennin, qui avait eu d'a-ord plus de voix que la précédente, nommée le 29 juillet 1604 (relief du 20 août suivant), fit son entrée le 31 août. Son serment à la ville et celui que les habitants lui prêtèrent furent empruntés à un livre qui portait le titre de Rosa et à un vieux registre en parchemin, intitulé le Livre des Mémoires de l'an 1474. Madame de Hennin, à sa mort, fonda deux basses messes, par semaine : une à l'autel de Notre-Dame de bonne nouvelle et une à l'autel de Saint-Côme et de Saint-Damien, devant lequel elle voulut être enterrée. Elle légua 1,000 florins, «en avancement» d'une table à l'autel Sainte-Gertrude ; 800 fl. et deux grands chandeliers d'argent, à la fabrique de la collégiale ; 200 fl. aux jésuites ; 60 aux récollets etc. Ce qui resta du produit de ses biens servit à fonder l'hospice des orphelins. Sur sa tombe on lisait : Cy gist noble et vertueuse dame [ dame Marguerite de Hainin abbesse | séculier et dame de nivelle princesse du st empire qui trépassa le 6 décembre | 1623. avec les st Eustache et Claud | de hainin ses nepveus prie Dieu p. leurs âmes | Quartiers : Hainin, Crois, Roisibois, Gracht ; Dongnie, Lannoy ; Reubenpré, Noeville.
Isabelle de Zuylen alias d'Herpe, élue le 4 mars 1624 (lettres patentes du 30 avril, relief du 18 mai suivant). Elle fit son entrée le 21 mai et reçut en don de la commune, comme à l'ordinaire, une queue de vin rouge et trois brochets. Cette dame procéda contre le chapitre au sujet du clocher de la collégiale, où, en qualité de coustre, c'est-à-dire de sacristain, elle prétendait avoir toute autorité ; elle refusa, d'un autre côté, de distribuer les gâteaux que, d'après un ancien usage, elle devait donner aux chanoines et aux chanoinesses, cinq fois par an. Elle reporta toute son affection sur la compagnie de Jésus, et à sa mort, qui arriva le 3 juillet 1630, elle voulut être enterrée dans le couvent de cet ordre à Nivelles. Les jésuites vinrent chercher son corps au portail « des beaux huis »; le convoi fut accompagné par quelques chanoines et vicaires seulement, mais non par les chanoinesses qui, sans doute, ne s'étaient pas réconciliées avec elle. Le 26 mai 1629, le chapitre avait prié l'infante Isabelle de lui ôter l'administration de l'abbatialité, en considération de la « débilité de son esprit ».
Adrienne de Lannoy, élue le 26 novembre 4 630 (reliefs du 7 décembre 1630 et du 28 août 1640), après de premières convocations où les membres du chapitre avaient refusé de se rendre, parce que les commissions des délégués du roi ne mentionnaient que les chanoinesses. Son administration, qui lut marquée par l'incendie de la flèche de la collégiale, se termina le 14 janvier 1654. Madame Adrienne laissa 960 florins 12 sous pour la célébration de son obit, le 16 octobre ; elle fonda en outre des bénédictions avec le saint sacrement, les dimanches et fêtes, et une messe qui se disait le dimanche, à 6 heures du matin, à l'autel du Saint-Sacrement. Son épitaphe existe encore dans la chapelle abbatiale.
Isabelle d'Oyenbrugge de Duras, nommée le 1er juin 1654 (relief du 6 juillet suivant), fit son entrée le 12 juillet et mourut le 12 mars 1668.
Madelaine-Thérèse de Noyelles, nommée le 23 mars 1668 (relief du 31 du même mois), fit son entrée le 3 avril, mais sans se rendre hors de la ville, à cause de la guerre qui désolait alors le pays. Elle mourut Je 9 novembre 1705, vers 11 heures du matin, et fut ensevelie dans la chapelle abbatiale, sous la tombe de madame de Lannoy.
Marie-Françoise de Berghes, sœur du prince de Berghes, élue le 13 janvier 1706 (relief du 22 février), fit son entrée le 15 mai ; elle eut aussi, au sujet des « platteaux, flancs, canesteaux etc. », dus par elle au chapitre, des différends que termina un appointement conclu à Bruxelles, le 17 novembre 1743. Sa tombe, qui se trouvait près de l'endroit où envoyait un confessionnal occupé par un récollet, portait celte épitaphe : «D.O.M. « | icy gist très noble et | très illustre dame madame | marie-françoise de berghes | dame et princesse de Nivelles | et du sainct empire etc. | laquelle après avoir régis | le spirituel et le temporel de | son état l'espace de 18 ans | six mois et 12 jours est | decedee le 26 de novembre | 1724. regretee de son collège | des bourgeois et de pauvres | requiescat in pace ».
Carol ne de Berlaimont, nommée le 14 août 1725 (relief du 20 décembre suivant), ne fit son entréeque le 13 février 1726. Elle n'était pas installée que déjà des chicanes aigrissaient ses rapports avec le chapitre. Ce corps se plaignit, le 24 janvier, que quelques-unes des expressions contenues dans ses lettres patentes de nomination n'étaient pas en tout conformes à celles des lettres patentes antérieures, et refusa de recevoir sa nouvelle supérieure avant d'avoir obtenu un acte de non préjudice. L'archiduchesse Marie-Elisabeth, gouvernante générale, ordonna de procéder à la mise en possession, sous réserve toutefois du droit des parties, et, en effet, le diplôme, qui fut expédié à Vienne, le 23 février, porte que l'empereur n'entendait pas attenter aux droits du chapitre. Ce dernier avait encore protesté, le 12 février, parce que la nouvelle abbesse avait occupé la place ordinaire des abbesses, dans le chœur Saint-Pierre ou grand chœur, avant d'avoir prêté serment et pris possession de sa dignité. Caroline expira le 4 mars 4743, dans une année qui fut marquée par le décès de plusieurs dignitaires du chapitre, comme le rappelle ce chronogramme :
La prInCesse, préVôt, préVôte MoVrVrent.
DleV Les eVt en paIX.
Elle fut ensevelie dans la chapelle de Notre-Dame des Sept-Douleurs.
Mademoiselle d'Ingelheim fut nommée par lettres patentes du 7 septembre 1743, mais son mariage rendit nécessaire une nouvelle élection, qui eut lieu le 27 mai de l'année suivante.
Ursule-Antoinette, comtesse de Berlo de Franc-douaire (relief du 3 août 1744), mourut le 28 février 1774, et laissa par testament 6,000 florins à la maison des orphelins. Sa pierre sépulcrale se trouve dans la chapelle abbatiale.
Marie-FélicHé-Philippine , comtesse Vandernoot, nommée par lettres patentes du 7 mai 1776 (relief du 3 août suivant), fut la dernière abbesse de Nivelles.
Détaillons, a ce propos, les cérémonies qui accompagnèrent son avènement, et qui, pour la plupart, se pratiquaient de temps immémorial. A la mort de madame de Berlo, on mit le scellé, le 1er mars, sur les archives de l'abbatialité et, le lendemain , on brisa le cachet dont la dame défunte s'était servie. Le maire et les échevins, se présentant devant le chapitre, résignèrent leurs fonctions, dans lesquelles l'assemblée les continua immédiatement jusqu'à la fête de la Saint-Jean qui suivrait la nomination de la nouvelle abbesse. Ce ne fut qu'au mois d'août qu'on procéda à l'élection. Le 7, la grosse cloche et le carillon commencèrent à se faire entendre à des intervalles réguliers et continuèrent le 8. Ce dernier jour, on célébra une messe du Saint-Esprit, pendant laquelle on ouvrit la châsse de sainte Gertrude. Le chapitre alla chercher, à l'hôtel abbatial, les commissaires du gouvernement, qui furent conduits à la collégiale et se placèrent dans le sanctuaire sur deux prie-Dieu : l'évêque de Namur, du côté de l'évangile, le chancelier de Brabant, du côté de l'épître. La messe finie, tous retournèrent a l'hôtel, où ils prirent place dans la première salle du grand quartier, le chancelier se tenant entre l'évêque et le secrétaire du conseil de Brabant, De la Haye. Après que celui-ci eut donné lecture des commissions et après une courte exhortation, les deux commissaires passèrent dans la seconde salle, où on recueillit les suffrages de la prévôté, des chanoinesses et du prévôt. L'heure du dîner étant arrivée, on prit place à un banquet, qui fut servi dans la Salle du jugement, et, le repas fini, le doyen et les chanoines déposèrent leurs votes. A cette occasion, le chapitre paya 100 florins au chancelier, autant à l'évêque, 50 au secrétaire du conseil de Brabant, 15 au secrétaire du chancelier, 10 à ses domestiques, 10 aux domestiques de l'évêque et 5 au domestique du secrétaire du conseil. L’élection, y compris le repas, coûta 812 florins.
Les lettres patentes de madame Vandernoot ne furent signées à Vienne que le 7 mai 4776, et on ne les communiqua au chapitre que le 26 juillet. La nouvelle abbesse, accompagnée de sa chapelaine, la baronne Van Grave, du maire et des échevins, se rendit alors à la salle capitulaire, où eut lieu la vérification de ses lettres patentes, puis on se forma en cortège pour aller à l'église et, en sortant de la salle, l'abbesse laissa tomber de ses épaules son manteau garni d'hermine, que le bâtonnier ou huissier du chapitre releva et plaça sur son bras. Un Te Deum ayant été chanté, le trésorier du chapitre présenta à l'abbesse pour le baiser, le reliquaire contenant le gazon qu'Odelard offrit au VIIIe siècle, à l'autel de Sainte-Gertrude, lorsqu'il fit don de sa seigneurie de Meerbeek. Alors l'huissier, s'avançant jusqu'à l'entrée du chœur, s'écria à trois reprises : deux fois du côté du chœur et une fois du coté de la nef : « Sa Majesté l'impératrice reine et le noble et vénérable chapitre ont dénommé et élu la noble et illustre demoiselle Marie-Félicité-Philippine Vandernoot, pour abbesse séculière de l'église collégiale de Sainte-Gertrude, pour dame de Nivelles et abbesse du Saint-Empire ». Cette proclamation fut ensuite répétée, à plusieurs reprises, sur la place, et l'abbesse retourna à son hôtel avec le cortège qui l'avait conduite à l'église.
Son entrée solennelle eut lieu le 6 août. La veille de ce jour, les abbesses se rendaient d'habitude, pour y passer la nuit, soit au château d'Argenteau, sur Monstreux, soit au manoir de Bornival, à Couparty ou dans quelqu'autre résidence baronniale. Caroline de Berlaimont avait logé au Blanc Cheval, au faubourg de Mons, où elle avait donné un grand bal qui dura toute la nuit, et pendant lequel les jeunes gens de la ville montèrent la garde pour veiller à sa sûreté. Madame Vandernoot n'imita pas cet exemple. Elle partit pour le château de Vaillampont, accompagnée des échevins, d'étudiants du collège costumés en militaires, et d'autres jeunes gens, vêtus d'habits verts à brandebourgs en fil d'or, de culottes jaunes et de bas blancs. Le lendemain, cette escorte et les amis et parents de l'abbesse, en voiture, la conduisirent au Happart, où le maire lui présenta le glaive de la justice, dont elle frappa trois fois le pilori élevé en cet endroit. On se remit ensuite en marche. A la porte de Mons, l'abbesse fut reçue par les jurés et les maîtres des métiers et complimentée par le pensionnaire de la ville, puis elle s'arrêta à l'ancien hôtel de Herzelles, rue de Mons, où elle revêtit un riche manteau d'hermine, insigne de sa dignité. Là les chanoines vinrent la saluer; le doyen, accompagné d'un diacre et d'un sous-diacre, lui ayant offert de l'eau bénite, et le diacre lui ayant donné à baiser le livre des Evangiles, on se remit en marche. Devant l'abbesse marchaient le trésorier du chapitre, portant sa crosse, et un gentilhomme tenant replié un drap d'or long de douze aunes.
Sous le portail de la collégiale on trouva les chanoinesses, que l'abbesse embrassa successivement. Elle alla ensuite s'agenouiller au centre de la nef, pendant qu'on entonnait le Te Deum. Les chants terminés, on la conduisit à un autre siège, couvert de tapis de Turquie et placé devant l'autel de Sainte-Gertrude. On lui donna alors les reliques à baiser, et elle, de son côté, présenta à l'autel son drap d'or. Sa parenté et le magistrat la menèrent sous le clocher, où elle prit place sous un dais. On lui fit connaître les devoirs que sa charge lui imposait envers le chapitre et la ville. L'abbesse promit, entre les mains du premier juré, d'observer les privilèges de la commune, dont les chefs lui prêtèrent alors serment de fidélité, puis elle institua le maire et les échevins, qui lui jurèrent obéissance, et le maire invita les échevins à déclarer, par record de loi, que la nouvelle élue était « dame haute et princesse de Nivelles ». En ce moment on présenta à l'abbesse la corde, garnie de fleurs, de la grosse cloche, qu'elle fit tinter trois fois, pour indiquer qu'elle prenait possession de la cousterie ou marguillerie de l'église. Enfin, on la conduisit à l'hôtel abbatial, où elle donna à dîner à ses parents et amis, au chapitre, aux officiers du chapitre, au maire, aux échevins, aux jurés. Ces derniers lui présentèrent le soir les cadeaux de la ville, consistant en deux brochets et deux pièces de vin.
Lorsque la dernière abbesse de Nivelles expira, le 21 vendémiaire an VIII, son corps resta exposé à la vue du public, pendant 24 heures, dans son hôtel. Elle fut ensevelie le surlendemain, dans la matinée. Avec elle se termina cette longue série de nobles dames, qui avait gouverné Nivelles pendant plus de onze siècles.
A la prévôté, la véritable directrice du chapitre des chanoinesses, appartenait le droit de convoquer le chapitre ; elle y présidait et y faisait les propositions, à l'exclusion de l'abbesse. Les plus anciennes prévôtés connues sont Mathilde, citée en 1096 et 1126 ; Gerberge, citée en 1155 ; une seconde Mathilde, qui vivait en 1489 etc. En 1237, pendant que cette dignité était vacante, le chapitre décida que ses revenus seraient dorénavant réunis aux siens, sauf 10 livres de Louvain qui constitueraient la dot particulière de la prévôté ; mais on maintint à celle-ci son autorité au chœur, dans la salle capitulaire et dans le dortoir (chori, capituli et dormi-torii dignitatem et potestatem). Depuis cette résolution, que l'évêque de Liège approuva , le 6 décembre 1237, la prévôté n'eut, outre sa prébende de chanoinesse, que de médiocres revenus. En 1787, ils montaient a 481 florins, dont 122 florins 16 sous, à titre de la prévôté ; 21 florins, payés par l'hôpital de Saint-Nicolas, comme rémunération de la direction de cet établissement ; 200 florins provenaient de deux prébendes masculines qui étaient venues à vaquer depuis le 29 novembre 1784 ; l'empereur Joseph II avait alors déclaré que dorénavant 100 florins seraient prélevés, au profit de la prévôté, sur les cinq premières prébendes masculines qui viendraient à vaquer et seraient supprimées. Lors de son élection on conduisait la prévôté à l'église, puis au chœur des demoiselles, où on la mettait en possession de sa dignité.
Les plus anciennes doyennes connues vivaient : Ruzela, en 1098 ; Béatrix, en 1120 etc. En 1098, on mentionne encore une écolâtre (scolastica), nommée Gela (un acte de l'an 1126 cite une magistra ou maîtresse, appelée Ermentrude), et une chapelaine, Ruzala ou Rosalie. Ces fonctions furent plus lard supprimées ou réduites à n'être qu'honorifiques.
Comme corps, le chapitre particulier des chanoinesses ne possédait que la seigneurie foncière de Hatain (sur Baisy) et quelques petits revenus, au total, 4,924 florins par an. Sur cette somme, 458 florins étaient employés à distribuer du drap et de la toile aux pauvres le jour de la Saint-Thomas ; le surplus était presque en entier partagé entre les demoiselles qui se trouvaient à certains offices et obits.
A la tête du chapitre d'hommes ou de chanoines se trouvait un dignitaire qui, dans le principe, portait le titre d'abbé. Plus tard on le qualifie de prévôt. Tels furent : Erédéric, en 1003; Godescale, en 1048, 1070, 1075 ; Gillebert, en 1082 ; Herman, chapelain de l'empereur Lothaire, en 1126, 1136 ; Everard, en 1147, 1155, 1158, 1170, 1172 ; Nicolas, en 1189. La plupart de leurs successeurs furent des hommes distingués, notamment: Jean d'Antoing, qui mourut en 1496, cinq mois aprèsavoir été élu évêque de Cambrai, et qui reçut la sépulture dans la collégiale ; Gérard d'Oisy, évêque de Tournay de 1173 à 1191 ; Robert de Croy, évêque de Cambrai de 1519 à 1556 ; Alphonse de Berghes, nommé archevêque de Malines en 1670 ; Albert-François de Trazegnies, vicomte de Bilsteyn, qui renonça à l'évêché de Namur en 1695, peu de temps après avoir été élevé à l'épiscopat, et mourut le 1er novembre 1699, à 2 heures du matin ; Antoine-Ignace, comte de T'Serclaes-Tilly, dont nous avons parlé à l'article Thilly ; Paul-Godefroid, comte de Berlo de Francdouaire, créé évêque de Namur en 1740. Le dernier prévôt, Louis-Albert-Augustin, baron de Dongelberg, fut élu Je 30 janvier 1754, et mourut à son château de Melroy, le 2 juillet 1803.
La prévôté masculine, qui se confierait par le chapitre entier, constituait le premier grand fief relevant de l'abbesse de Nivelles. Lorsqu'elle devint vacante par la mort de Godefroid de Louvain, un pape la conféra à Hugues de Lyon, tandis que le chapitre la donnait à Nicolas de Steyne, parent de l'abbesse Yolende. Il en résulta de longues contestations, qui se terminèrent enfin par la renonciation de Nicolas et la levée de l'interdit que le souverain pontife avait fulminé contre le .chapitre (bref du pape Clément VI, daté de Saint-Cirique, près de Lyon, le 19 février 1336), et qui fut en effet levé par Nicolas, évêque d'Ostie et Velletri, le 23 mars suivant. Des difficultés du même genre renaquirent à plusieurs reprises. En 1501, le prévôt de Brimeu obtint du Saint-Siège la faculté d'échanger sa dignité contre un canonicat de Notre-Dame de Morgnival, dans le diocèse de Soissons, occupé par son neveu, M. d'Oignies. Lorsque la bulle papale fut présentée aux chanoines, on soutint à M. de Brimeu qu'il avait promis de procurer des lettres du pape déclarant que la prévôté resterait élective, et la permutation mentionnée ne fut admise qu'après de longs débats. Un autre prévôt, Philippe Michiels, s'étant absenté pour étudier à l'université de Louvain, et sa dignité lui étant contestée à Rome, le chapitre en saisit les revenus, à l'exception de la pension dont ils étaient grevés (18 juin 1515). Dans la suite, on demanda à plusieurs reprises, notamment en 1608, en 1623, en 1657, l'union de la prévôté masculine à la mense commune; néanmoins cette dignité continua à subsister. Quoique l'archiduc Albert eût formellement déclaré, en 1646, qu'elle devait être conférée en toute liberté, par élection, la coadjutorerie en fut sollicitée, il est vrai, sans succès : en 1622, par M. de Bredam ; en 1624, par Gilles Rasir, le possesseur de la prébende impériale. De Bredam essaya vainement de se faire reconnaître ; la dignité de prévôt fut donnée à M. d'Andelot qui fut installé le 16 juin 1634. L'union, obtenue enfin en 1744, fut annulée de fait en 1750, le gouvernement autrichien ayant ordonné, le 26 octobre, d'élire un prévôt, et, le 11 décembre, de ne le prendre que parmi les gens de distinction.
Le prévôt, comme successeur des anciens écolâtres et chantres, avait le droit de nommer, sauf présentation au chapitre : un écolâtre, à qui il donnait par an 30 florins ; un maître d'école, qu'il salariait aussi ; un chantre, qui recevait 40 florins. Lors de son installation, il donnait une pièce d'or à la fabrique de la collégiale, à celle de l'église Saint-Paul, aux vicaires, au bâtonnier; un pot de vin à chaque choral, une gelte de vin à la femme du dortoir des chanoinesses, un repas au chapitre et à ses officiers, et un autre repas aux chanoinesses ; le prix de ce dernier repas, en 1714, était employé à des distributions quotidiennes.
Le prévôt jouissait d'un revenu considérable, qui s'élevait, en 1787, à 5,205 florins, ou, déduction faite de toutes charges, à 4,613 fl. Le fief qu'il relevait de l'abbesse comprenait une grande juridiction à Nivelles, avec une part dans les amendes de cette ville ; les seigneuries du Jacquier, sur Lillois ; de Samme, sur Virginal ; de Lasne, près de Wavre ; de Vorst, dans la province d'Anvers ; une cour féodale importante, des terres à Nivelles, Bousval, Samme ; une partie de la dîme de Nivelles et de Houtain-le-Mont et celle de Thines. La maison des choraux, annexe de la maîtrise de chant, était considérée comme une dépendance de la prévôté
Parmi les fiefs tenus du prévôt se trouvaient : une maison dite le Paternostre ; une place (l'Aire Saint-Paul), derrière Saint-Paul; la cousterie ou marguillerie de cette église, la seigneurie d'Ardenelle, quelques biens et rentes appartenant aux chapellenies de Notre-Dame d'Ardenelle et de Notre-Dame ad organa ou aux orgues, dans la collégiale ; t’Hof Hongereye de Goyck, des fiefs à Samme, Lillois, Lasne, Vorst etc.
La seigneurie d'Ardenelle, propriété du prévôt, avait un maire, des tenanciers, un greffier, des sergents, un livre censal, qui, en 1787, ne rapportait que 2 florins 11 sous (ou, en 1530, 14 vieux gros 5 deniers, 6 chapons, payés pour 191 bonniers 1 journal) ; un livre féodal, valant 27 florins par an ; des droits de congé, dont la perception, en 1676, était contestée, et qui, en 1787, n'avaient rien rapporté depuis 17 ans ; la propriété de 23 bonniers de terres, de prés et de bruyères, situés près des Markais, du moulin des Preitz et du moulin de Godron, « là où que passe la procession ». La Maison d'Ardenelle appartenait jadis, par achat, à la prévôté Jeanne, qui en fit don au chapitre, le lundi avant la Purification, en 1271, et fonda une chapellenie et un autel dans la collégiale. Après sa mort, ses parents ayant revendiqué la propriété du bien d'Ardenelle, le chapitre, pour contrebalancer leur influence, céda ses droits au prévôt Gobert de Perwez, qui, plus puissant encore, se maintint, en possession. Après lui, un autre prévôt, Godefroid de Louvain, celui qui déploya à Woeringen la bannière de Nivelles, occupa et garda Ardenelle malgré le chapitre ; quoiqu'il eût reconnu ses torts au lit de mort, son usurpation fut imitée par son successeur, Paul de Comité, dont les clercs affermèrent tous les biens de la prévôté au bailli du Brabant wallon, René de Grambais, « chevalier puissant et robuste », qui ne daigna pas même payer les rentes de la fondation de la chapellenie d'Ardenelle. Celle-ci fut ensuite rétablie, mais la seigneurie même resta au prévôt. A côté du prévôt siégeait le doyen, qui était en quelque sorte le directeur spirituel de la congrégation, puisque c'était lui qui célébrait l'office divin aux principales fêtes de l'année et qui administrait les derniers sacrements aux capitulants, aidé par deux vicaires, que l'on appelait semainiers. A lui appartenait aussi le droit de visiter ou d'inspecter les églises et autres édifices religieux de Nivelles, à l’ exclusion de l'évêque el du doyen du concile ou doyenné. Un doyen, nommé Rolbard, vivait en 1126 ; un autre, Everard, en 1147, 1458, 1170, 1172 ; un troisième, Godefroid, en 1189 ; un quatrième, maître Brictius ou Brice, en 1222. Le dernier doyen fut Antoine-Joseph Brehaye, qui mourut le 5 octobre 1796. Ses revenus particuliers s'élevaient, en 1787, à 507 florins, provenant d'une petite seigneurie à Overyssche et Rosières, de la location de 16 1/2 bonniers de terres à Mevregnies (produit, 323 fl.), de ce que l'hôpital Saint-Nicolas lui devait pour la surveillance qu'il exerçait sur cet établissement (21 fl.), etc. Une bulle du pape Léon X, du 13 mai 1507, annexa au décanat le patronat de l'église de Lennick-Saint-Quentin, mais cette union, qui coûta au doyen d'Ortho 54 ducatons, ne put s'accomplir, et afin d'indemniser le doyen, le chapitre lui alloua, le 28 août 1608, une rente annuelle de 50 florins.
Parmi les chanoines, il y avait anciennement un écolâtre, un chantre, un custos, coustre ou marguillier (en 1126, vivait le custos Ansfrid; en 1222, le custos Siger), et même un cellérier (Salomon cellerarius est cité en 1489). Plus tard, les biens assignés aux deux premiers furent joints à ceux de la prévôté, et ceux du troisième, avec les droits qui lui étaient attribués, de même que les charges qui lui incombaient, furent confondus avec ceux de l’abbatialité.
Le chapitre de chanoines s'intitulait quelquefois le chapitre de Saint-Paul, mais les chanoinesses n'admettaient pas cette qualification, que l'on remplaçait alors par celle d'état de Saint-Paul. Le chapitre avait des statuts particuliers : on n'y admet à jouir d'une prébende que les personnes résidant à Nivelles et ayant reçu les ordres. Lors de sa réception un chanoine jurait d'observer ces statuts et promettait de ne rien faire qui pût être préjudiciable au corps dans lequel il entrait. En outre, il était tenu de donner à ses confrères deux aimes de vin, du meilleur crû ; 5 florins du Rhin pour la fabrique de la collégiale, 3 florins pour l'église Saint-Paul, une gelte de vin au clerc ou secrétaire du chapitre, autant à la gardienne du dortoir des demoiselles, autant au marguillier de Saint-Paul, 2 florins et une gelte au bâtonnier de l'église, et enfin un noble d'or d'Angleterre à la bourse commune instituée par les églises secondaires du diocèse de Liège pour la défense de leurs prérogatives et franchises.
Nous avons vu, au chapitre HISTOIRE, les chanoines intervenir parfois dans les querelles des autres habitants et être astreints par l'autorité épiscopale à demander dans ces occasions des trêves au magistrat. Un chanoine, nommé Walter de Rus ou du Rœulx, ayant commis quelques excès dans la collégiale, fut condamné par le chapitre à se rendre aux écoles de Paris ou à celles d'Orléans, et à y rester pendant deux ans. Il appela de cette sentence au chapitre de Saint-Lambert, de Liège ; mais là on trouva la peine trop légère, et ou y ajouta la défense de quitter Paris pendant ces deux années (lendemain de la Saint-Martin, en 1276).
En l'an 1049, le pape Léon IX avait défendu à tout ecclésiastique n'étant ni évêque, ni chanoine, de célébrer l'office divin à l'autel de Sainte-Gertrude, dans la collégiale ; mais les chanoines négligeant de plus en plus de se faire conférer l'ordre de la prêtrise et s'absentant fréquemment, le chapitre décida, le 22 juin 1332, du consentement de l'abbesse, que, jusqu'à ce qu'il y aurait sept prébendes sacerdotales, chaque troisième prébende qui viendrait à vaquer ne serait conféré qu'à un prêtre ou à un ecclésiastique qui deviendrait prêtre dans le courant de l’année, que ces nouveaux prébendes s'engageraient à résider toute l'année à Nivelles et qu'aucun chanoine ne pourrait s'absenter plus de trois mois par an. L'évêque et le chapitre de Liège ratifièrent ces dispositions le 7 août, et le souverain pontife les sanctionna par un bref daté d'Avignon, le 6 mai 1333. Depuis, les chanoines de Saint-Paul présentèrent souvent une réunion d'hommes instruits et éclairés ; on n'eut à leur reprocher qu'une prédilection immodérée pour les procédures, goût qui leur fut commun avec les chanoinesses, et qui empêcha sans doute les uns et les autres de nous laisser sur l'histoire du chapitre un travail historique d'une valeur réelle. Le prévôt, le doyen et leurs confrères fournissaient aux chanoinesses deux semainiers, un maître de chant, quatre vicaires, un épistolaire et huit enfants de chœur, que l'on payait au moyen des revenus des chapellenies vicariales ; comme ces revenus ne suffisaient pas, on y ajoutait tous les ans, en moyenne, 278 florins. La dotation spéciale des chanoines rapportait 4,060 florins, qui laissaient un boni de 1,258 fl.
A l'imitation de ce qui se pratiquait dans quelques cités de premier ordre : Rome, Cologne, Aix-la-Chapelle etc., une des prébendes appartenait à l'empereur, qui la conférait à volonté, sans que le titulaire fût obligé à résidence. Après la mort d'Urbain Schaerberger, l'un des secrétaires du roi Philippe II, l'empereur Rodolphe II en fit don à Paul De Winde, son organiste (1er juin 1584). Les ducs de Brabant possédaient une autre prébende, dont les chanoinesses revendiquèrent sans succès la possession. Nicolas Damant, dont les ancêtres l'avaient obtenue en don, la céda à son fils, après qu'elle lui eut été confirmée (3 février 1624). Le chapitre protesta vainement contre cette manière d'agir, et, tout aussi inutilement, renouvela ses réclamations lorsque des lettres patentes, du 5 avril 4678, transportèrent la Prébende de Brabant à Barthélémy-Louis Simonis.
Lorsque le chapitre de Nivelles formait une véritable communauté religieuse, ses membres habitaient un vaste ensemble de bâtiments, qui portait le nom de monastère, et dont les constructions existantes au siècle dernier ne donnaient déjà plus une idée complète, car depuis plusieurs siècles les chanoines et les chanoinesses ne logeaient plus en commun. Il consistait alors en un immense quadrilatère, dont la collégiale, avec les habitations particulières qui y sont adossées, composait le côté méridional, le long du marché ; la maison abbatiale (actuellement la Maison de ville), le côté occidental: les alloirs, à l'abside de la collégiale, les maisons environnantes, l'ancienne paroisse-mère ou l'église Notre-Dame, avec son cimetière, l'église des chanoines ou de Saint-Paul et la place intermédiaire, la côté oriental ; du côté de la Place-Verte, vers le nord, un jardin, réservé à l'abbesse, et séparé de l'église Saint-Paul par un passage appelé la Ruelle des Amourettes, s'étendait entre cette dernière place, le cloître et ses dépendances. Celles-ci comprenaient la salle capitulaire, qui se trouvait entre le chœur des dames ou transept nord de la collégiale et l'église Notre-Dame ; un dortoir situé au-dessus du cloître, à proximité de ce dernier édifice; la cave du chapitre et le dortoir qui la surmontait, adossés à l'aile nord du cloître; et enfin un réfectoire, qui s'élevait au-dessus de l'aile orientale du cloître, du côté de la maison abbatiale.
L'entretien des bâtiments conventuels provoqua des discussions presque continuelles entre l'abbesse et le chapitre. En 1282, une sentence arbitrale condamna Elisabeth de Bierbais à entretenir le cloître, le dortoir et leurs dépendances, «à raison de la cousterie ou marguillerie de l'église, qui avait été incorporée à l’abbatialité». Cette clause fut confirmée par un accord, en date du 15 juin 1437, où on parle du dortoir, du réfectoire, des accintes (c'est-à-dire des basses-nefs de l'église), des encloistres et du biaulfroid (ou tour de l'église) et de la haulte capelle de madame, « si avant que trouvé serat que à icelle capelle une abbesse serat tenue de droit et de raison ». L'abbesse devait payer une somme de 200 peters et, les réparations faites, se charger de l'entretien. Les toitures de la salle capitulaire ayant besoin de réparation, le chapitre somma l'abbesse d'y faire travailler immédiatement, en menaçant de mettre arrêt sur les revenus de la marguillerie (5 août 1603); d'un autre côté, le 7 novembre 1630, le chapitre consentit à participer à !a restauration du toit du cloître, à proximité de la chapelle de Notre-Dame des Bonnes-Nouvelles. Il y a 80 ans, l'entretien des toitures du cloître, du chapitre et des bâtiments adjacents coûtait à l'abbesse 218 florins, année moyenne
À part l'église de Sainte-Gertrude, dont nous parlerons à l'article Culte, et, sauf son beau cloître, Nivelles n'a rien conservé de son ancien monastère. La salle capitulaire, qui était d'une étendue assez médiocre, occupait l'emplacement actuel de l'Académie de dessin' Les dames y siégeaient d'un côté, les chanoines de l'autre, et au fond de la salle se plaçait le prévôt, ayant à sa droite la prévôté et à sa gauche le doyen'. Dans la grande cave du chapitre, qui fut bâtie en 1447 sur l'emplacement de l'ancien réfectoire, on déposait les vins récoltés sur les bords du Rhin dans les vignobles appartenant à la communauté ; quand ces vignobles eurent été vendus, on donna en location la cave, qui rapportait, en 1787, 159 florins. La restauration du dortoir, formant l'étage au-dessus de cette cave, fit encore l'objet d'une convention conclue avec un architecte étranger à Nivelles, le 20 juin 1738. Il y a une trentaine d'années, il a fait place à une salle de bal.
Outre sa destination principale de préau ou promenoir, ou de galerie servant de communication couverte entre les différentes parties de l'ancien monastère, le cloître (les deambulatoria d'une sentence de l'an 1230) recevait fréquemment des boutiques ou échoppes. Le doyen de Fleurus et les curés de Loupoigne et de Ways ordonnèrent, le jeudi après le dimanche Invocavit de l'an 1230, de le clôturer de tous côtés de telle manière que personne n'y pût entrer la nuit, et que les animaux ne pussent y avoir accès le jour. Sinon, ajoutèrent-ils, on excommuniera les Nivellois qui y exerceront un négoce, après la fête de saint Philippe et de saint Jacques suivante. En 1715, un procès s'éleva entre le chapitre et les maîtres des métiers ; ceux-ci ayant défendu aux marchands étrangers de s'établir dans le cloître durant l'octave de la nouvelle année, ce qui s'était pratiqué de tout temps. Aujourd’hui; encore, c'est la que se rangent les boutiques de la foire, et le cloître offre alors un coup d'œil, fort animé, mais aussi fort effrayant, si l'on songe aux nombreuses chances d'incendie et de dégradation que court le vieil édifice.
Le cloître chapitral est adossé au collatéral gauche ou septentrional de l'église de Sainte-Gertrude, qu'il longe depuis le transept jusqu'à l’ancienne chapelle abbatiale. Il se compose de quatre galeries, avant 4 mètres de largeur, qui entourent de leurs arcades à jour un préau rectangulaire, dont la régularité n'est altérée qu'à sa partie sud-ouest : dans l'encoignure des galeries méridionale et occidentale, la collégiale empiète sur le terrain du cloître parla chapelle Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, construite hors d'œuvre, de sorte que l'angle saillant qui aurait dû exister à cet endroit est remplacé par un angle rentrant, et que le quadrilatère est transformé en un polygone à six côtés. Si nous insistons sur ce détail, qui paraît peu important, c'est qu'il prouve d'abord que le cloître, bien que roman, est postérieur à l'église dont il suit les contours, et ensuite, que la chapelle de Bonne-Nouvelle est aussi ancienne que la nef sur laquelle elle s'ouvre. Une autre irrégularité existait encore il y a quelques années à l'angle nord-est du cloître, où un petit bâtiment faisait saillie sur le préau; on l'a fait disparaître lors de la restauration exécutée, en 1846, sous la direction de feu l'architecte J. Dumont.
Nous avons vainement cherché à nous procurer une représentation exacte des constructions claustrales antérieure à 1846 : les archives de la commission des monuments ne possèdent rien a ce sujet. Mais en consultant nos souvenirs personnels et en y joignant le témoignage unanime des Nivellois, nous pouvons déclarer que les travaux de restauration ont été dirigés avec une grande négligence. Si nous n'osons affirmer que l'on a changé le nombre des colonnes de l'édifice primitif, nous constatons, sans hésiter, que la forme des arcades a été modifiée. Jadis des têtes grimaçantes complétaient l'ornementation du cloître ; au lieu de rétablir celles qui avaient disparu, on les a supprimées toutes; plusieurs arcs présentaient un cintre brisé et se rapprochaient singulièrement de l'ogive, on les a ramenés à un demi-cercle régulier ; quelques chapiteaux avaient subi des mutilations qui empêchaient qu'on les laissât en place, on les a donnés à copier à des tailleurs de pierres qui n'ont nullement reproduit leurs modèles ; enfin les bases des colonnes offraient plusieurs formes différentes, on les a toutes sculptées d'après un type uniforme. C'est ici, plus que jamais, le cas de regretter qu'avant de porter le marteau sur un monument aussi intéressant, on n'en ait pas pris des élévations, des plans et des coupes d'une précision géométrique. Heureusement qu'après avoir dépensé au-delà de 25,000 francs, ou se trouva à court d'argent, de sorte que l'on dut renoncer, au moins pour un certain temps, à la restauration de la quatrième galerie du cloître que l'on n'avait pas encore entamée.
Faute de renseignements précis sur l'état ancien de l'édifice, nous nous bornerons donc à décrire son aspect actuel.
La galerie septentrionale (la seule qui soit restée intacte), borde le préau sur une longueur de 29 m. 40 ; elle est pratiquée au rez-de-chaussée d'un bâtiment où se trouvait autrefois le dortoir claustral. Un simple plancher sépare la galerie de l'étage supérieur. Le long du préau règne une suite d'arcades romanes, exhaussées sur un soubassement continu d'une épaisseur de 90 centimètres et réparties en 7 groupes que séparent des massifs de maçonnerie. Le 1er groupe (en partant de l'ouest) compte 3 arcades ; les 2e, 3e, 4e, 5e et 6e en ont chacun 4 ; le 7e n'en a que 2, à cause du petit bâtiment qui occupait jadis l'angle du cloître, comme nous l'avons dit plus haut. Chaque groupe est surmonté d'un arc de décharge en anse de panier, qui en fait pour ainsi dire une travée. Au-dessus de ces grands arcs s'élève la façade du 1er étage, qui est construite en pierres blanches et percée de fenêtres carrées. Les petites arcades du rez-de-chaussée sont construites en pierres de même nature et n'ont pour tout ornement qu'une archivolte formée d'un simple tore; elles s'appuient sur des colonnettes à chapiteau grossier, qui sont fort délabrées, bien qu'elles semblent avoir déjà été réparées anciennement. Les arcades contiguës aux massifs qui séparent les travées sont supportées, du côté du massif, par un pilastre à arêtes rabattues en chanfrein ; la vétusté aidant, ces pilastres ressemblent, à première vue, à des colonnes engagées ; aux deux extrémités de la galerie, cependant, ce sont de véritables colonnettes qui cantonnent les massifs. La hauteur de l'intrados des arcades au-dessus du soubassement est d'environ 1 m. 65 ; cette hauteur varie, car certains cintres ont une tendance assez prononcée vers l'ogive. L'appui du soubassement est un peu moins élevé dans cette galerie que dans celles qui ont été restaurées. Notons en passant qu'avant 1846 le préau était remblayé jusqu'à la base des colonnettes du cloître ; de sorte qu'il a fallu enlever un millier de mètres cubes de terre pour l'amener à l'état actuel.
Les autres galeries se terminent supérieurement par un plafond, recouvert d'un toit en appentis dont le faîtage s'appuie : du côté de l'est, sur l'école de dessin et le transept gauche dé l'église : au sud, sur le collatéral gauche ; à l'ouest, sur l'ancien palais abbatial. La galerie orientale a, vers l'intérieur, 25 mètres 60 de longueur. Elle est partagée en 7 travées par des piliers carrés en pierre; la 1ère, la 2e, la 6e et la 7e travées se divisent chacune en 5 arcades, reposant sur un stylobate de 55 centimètres d'épaisseur; la 3e et la 5e ont 4 arcades ; la 4e, qui a à peu près la largeur de 2 arcades, est occupée par la porte du préau que surmonte un arc bombé. Chaque arcade est formée d'un petit cintre en calcaire bleu, retombant sur des colonnettes de même matière et décoré d'une scotie pour toute archivolte ; la hauteur, depuis le soubassement jusqu'à l'intrados, est de 1 m. 78. Les arcades extrêmes de chaque travée ne s'appuyant pas sur un pilastre, comme dans la galerie septentrionale, mais rejoignant simplement le pilier de séparation, l'archivolte se termine brusquement par une ligne verticale qui produit un effet très désagréable. Les colonnettes ont des chapiteaux à crochets de formes variées, dont la présence, ajoutée à la forme ogivale des anciennes arcades, empêche de faire remonter la construction du cloître au-delà de la fin du XIIe siècle. Le stylobate et l'espace compris entre les arcades et le toit ont un revêtement en pierres blanches.
La galerie méridionale est plus ornée que les autres ; elle est divisée en 3 travées longues ensemble de 24 m., qui sont marquées, au lieu de piliers, par quatre quadruples colonnettes. La première travée compte 9 arcades, les deux autres n'en ont que 8 ; les colonnettes intermédiaires sont alternativement simples et doubles ; ces dernières ne sont pas accouplées, comme l'a écrit M. Schayes, mais doublées.
Les deux côtés de l'angle rentrant au sud-ouest du cloître ont l'un 5 m., l'autre 5 m. 40 de longueur ; ils sont partagés en 4 travées par des piliers ; mais les deux travées du premier côté n'ont que 2 arcades, tandis que celles du second côté en possèdent 3. Près du sommet de l'angle, dans le préau, a été creusé un puits, qui reçoit le conducteur du paratonnerre de l'église.
Enfin, la galerie occidentale, qui est longue de 21 m. 10, forme 6 travées ayant 4 arcades d'un pilier à l'autre. Quatre portes s'ouvrent sur le cloître : l'une mène à l'église ; la deuxième, à l'hôtel-de-ville ; la troisième, à la place Saint-Paul ; la dernière, aux restes d'une ancienne crypte. Près de cette porte, dans l'angle sud-est, un grand Christ en croix est exposé à la vénération des fidèles. C'est sans doute celui que maître Baudouin Andrieu demanda, pour être placé devant le lieu où il désirait être enterré, ce qui fut accordé par le chapitre, à la condition qu'il « fonderait une lampe ardente devant ce crucifix » (5 mars 1500).
Le cloître est pavé de dalles tumulaires qui se trouvaient jadis dans la collégiale et qui sont aujourd'hui entièrement usées par les pieds des passants. Près du crucifix dont nous venons de parler on remarque, croyons-nous, quelques restes du pavement précédent: ce sont des pierres de petites dimensions assemblées avec symétrie.
Le 8 octobre 1772, le chapitre autorisa le placement de pierres tumulaires dans le cloître, à condition qu'elles auraient 2 1/2 pieds de largeur sur 3 pieds de hauteur et 1/2 pied d'épaisseur, et que les non-capitulants paieraient à la fabrique une redevance de 40 sous. Quelques années après, le même corps fit relever par l'architecte et arpenteur juré, C.-J. Everaert, un certain nombre de pierres qui se trouvaient dans l'église, an nombre de 44, et qui furent alors placées sur le cimetière du cloître ou plutôt dans le pavement du cloître. Les inscriptions avaient déjà considérablement souffert ; actuellement elles ont toutes disparu. En voici une reproduction, empruntée à la copie signée par Everaert, le 20 juin 1776, et authentiquée au nom du chapitre par le secrétaire Fecher, le 9 juillet 1776 ; nous omettons 14 dalles qui n'offraient plus de traces d'inscription et deux épitaphes d'abbesses, que nous avons déjà citées. Nous avons remplacé par des accents circonflexes les barres abréviatives qui surmontent certaines lettres. Quelques mots, placés entre parenthèses, sont empruntés à d'autres épitaphiers.
1° D. 0. M. | cy gist noble et illustre dame j helene delaunoy | chanoinesse de ce chapitre | nièce de noble et illustre | dame adrienne de lannoy | en son vivant abbesse de Nivelles | et princesse du st empire | la quelle mourut le 12 9re. 170? | après avoir vescu longues | années dans la pratique | parfaite des vertues | prie dieu pour le repos | de son ame. Quartiers : Lannoy, Oignies, Noyelles, Lille, N... N... N... N....
2° Ici repose vénérable personne mr. pierre | ghislain praistre et chanoine de c'est | église decedé le 19e. jan 1623 ayant | institué la fabricque de céans héritier | de ses biens, pries dieu pour son ame.
3° D. 0. M. | icy gist noble et très | illustre damoimoiselle | madamoiselle charlotte | emmanuelle née baronne de | poelgeest chanonesse | de ce noble et. vble | chapitre, dernière | de sa famille et des | armes, bienfaitrice de | cette collégiale, et | grande aumoniere | envers les pauvres | la quelle est | decedée le 23. | de décembre | 1739. | requiescat in pace.
4° D. 0. M. | en cette chapelle repose | le corps d'aune magdalaine | de croix d'heuchin 1ere ainée | de ce noble et illustre | chapitre decedée le 12. | février 1758 prie dieu | pour son ame et pour | celle de marie maximi- | lienne françoise de croix | d'heuchin sa sœur de- | cédée le 22 iuillet | 1758 aussi 1ere ainée | de ce chapitre inhu- | mée dans l'église d'al- | lennes chatellenie | de lille.
5° Icy repose le corps de | feu monsieur charle | antoine romain en son | tems praistre chanoine et | escolatre de cette egli- |se eagé de 42 ans, le quel | trépassa le 6 de ianver | 1675. priez dieu pour son ame. Quartiers : Romain, Hamilton denderweick.
6° Cy gist marie de palant jadis Cha... | ...saint nicola.... a et lèpre aidant c'est lampe ordona | et du... la partie es nuis es jours de la | vgne marie xiiije morut huitante trois lundi pas.... en mars derny du mois.
7° Cy gist Jehan de Mello Me es arts | bourgeois de nivelle qui trépassa là mil VIe le xv de septembre | Cy gist marie bay féme et espeuse | .... Me iehan qui trespassa là xve-1 et vx le xxixe iour d'octobre.
8° Cv gist Auguste Bodart.... | anobli pô le bos euvre quil a faits... |....| ...M 1569 le v de....
9° Icy gist honnorable et discrète | personne remy malle en son | temps argentier du vénérable | chapitre de nivelle qui trespassa | le 28 may 1628 et auprès repose | damoiselle Catherine de regnier sa | compaigne qui trépassa le 16 de février | 1626 et iacque le febuer leur beau fils | decedé le 18 septembre 1623 en son temps | secrétaire du dict chapitre et leur | fille magdaleine matte la quelle | trespassa le 4 d'octobre 1627.
10° D. 0. M. | Icy gist très noble et | verlueuse dame claire | eugene de hennin lietart | ditte de posseux | chanoinesse et première | ainée de ce très noble | chapitre laquelle | rendit son ame a son | créateur le 3 de may | 1693.
11° ...... |...... | aupres gist madamoiselle philippede beq sa niepsce |.... | priezs dieu pour leurs âmes I
12° Cy gissent les corps dûne maixmilien et de sa seur iene de carodeli | deux chanoinesse corne quil en avien, repossent cij non pas en un angle | lune mourut pour oui priers premiers le dix 8e. du mois de février | 1595 | et sa sœur iène mourut sans nul delay le 8e iour du mois de may | 1604. Quartiers : Àrondelet, Bentinck, Chassey, Estor, Harsy, Lieminghe, Raes, Hertogh.
13° Cy gist noble Damoiselle Marie de Berlo | chanonnesse de ceste église | qui trespassa là de grâce mil xe liij le (xxvi d'aoust) | (Chy gist noble) damoiselle Marguerite de Berlo sa seur | aussi chanoinesse de cest église qui trespassa là de grâce mil ve .... priez pô iè âmes.
14° D. 0. M. | Cy gist feu monsieur | thomas sedwick gentilhomme | anglois catholique et sergeant major | aux troupes auxiliaires de Hollande | lequel combattant vaillenment en | la bataille de Seneffe, y fut tué d'un | coup de baie a la teste | le ii d'août 1674 | son corps fut déterré du lieu du | combat et mis icy soubs cette pierre | par les soings de sa chère compagne | il etoit âgé de 32 ans | Priez pour son ame.
15° Cy gist le corps de feue noble | et vertueuse damoiselle | iaqueline d'ive chanoniesse de | cest église trépassée le xxx | de iun 1613 priez dieu | pour son ame. Quartiers Ive, Grisperre, Boussu, Luu, Senzelle, Hun, Berghe, Ceelle.
16° + Hic jaeet sepults Dns joanes de erps J des ostois Dns téporalis de verehere assent buekenut in leeden côsiliarius ac requestarû | mgr lllustrissiôrum burgundie, brabantie etc. | ducum philippi et karoli huis ecctesiepreposits qui obiit annodnim° cccca Ixxiiij scda maij.
17° ................| finis canonissa btorû Johis | bapx, et gtrudis dû vixit vernacula | larga et quieta que obiit anno
18° +.............. | Catherine delNoef Bue (Rue?) cannoneisse de ceste église qui | trépassât en Ian | M. CCCC. LXIII le viii jour de Jenvier priiez Dieu pour elle.
19° Deo. Opt. Max. | Icy reposent très nobles | demoiselles mademe catarine | d'oyenbrugge de Duras et mademclle | anne monicque de Duras sa niece ( cha-noinesses de cet illustre | collège celle cy mourut le 14 de | iuin 1682 et sa tante le 22 de 7bre | 1646. Le sang les avoit moins unique | la vertu qu'elles ont touiours | aimez. La mort n'a pu les séparer | elles n'ont aussi qu'une | sepulture | requiescant in pace. Quartiers ; Oyenbrugge de Duras, Guydègoven, Montenaken, Brandebourg, Bourgoigne, Gavre, Vertin, Rubempré ; Oyenbrugge de Duras, Guydegoven, BourgoigtW,; N......., Tramerue, La Fosse, Bernimicourt, Cottreldére.
20° Cy gist madamoiselle | yolende de marbais canoinesse de leglise de céans laquelle | tspassa là de grâce M. | CCCC et LXXI le pmier jour de decêbre priez dieu pour son ame.
21° Cy gist damoiselle | alis de marbais cannonesse de cette eglise qui trépassât en Ian j. de grâce M. | CCCC et LIX le xiij iour de mars priiez dieu pour elle.
22° Icy gist noble et vertueuse damoiselle | Catherine d'wittenham chanoinesse | de ce noble collège qui mourut le | premier de fevrier en 1641 | et noble homme misir Frederick | d'witlenham son père qui deceda | le x de novembre 1605 priez dieu pour leurs âmes | Quartiers : Witenham, Nieuroede, oeikelande, Nieukerke, Sleiswick, Jeenvliet, Vandermie, .niven....
23° Chy gist madamoiselle (Alys) de Hosda (n). chanonesse de céans qui trespassa | le xvc (xvic) | jôr de decêbre l'an XVe V (LI) (et auprèsd'Elle) damoiselle barbe (de Hoesdin, sa sœur) aussi chanonesse qui | trespassa le xxviij de jng a. XVe et LVII.
24° Icy gist noble et illustre dame madame | Catherine de celles en son tamps prevoste | du vénérable chapitre de nivelles par | l'espace de 23 ans et eagé de 56 ans | decedée le xie may 1633 prié dieu pr son ame. Quartiers: Celles, Boulant. ....viseux,.... ideux ; Merode, Banse, Berlo, .ortenba.
25° .............mademoiselle ysabeau de moyencourt chanoinesse de ceste église qui trespassa | (J'an mil VeLVIII le xvi de mars)
26° Cy gist pierre des preis en son | tamps bourgois echevin de nivelle lequel decedy de ce monde l'an | XVe et LVIII le viiije d'octobre auprès | de lui gist Janne trico sa feme qui trespassy lan XVe LVIII le xvi d'octobre | priez dieu pour leurs âmes.
27° Cy gist maître Jehan | do son tamps chanoisne de ceans qui | trespassa le iije jour | de Janvier XVe XXXV. priez dieu pôr son ame.
Les pierres sépulcrales encastrées dans les murs ont bien moins souffert. Il en est une, cependant, en calcaire blanc, fort tendre, qui a été indignement mutilée : elle était ornée d'un groupe sculpté, encadré de pampre, sous lequel se trouvent les vestiges d'une inscription en relief, composée de quatre lignes et remontant probablement au milieu du XVe siècle. Une autre est plus dégradée encore; mais elle n'avait pas d'inscription ; on y remarque seulement, comme à la précédente, dont elle est voisine, des traces de couleurs. Près de ces deux monuments, dans le mur septentrional du cloître, se trouve une pierre ornée d'une gravure au trait, représentant plusieurs personnages sous trois arcades ogivales. Sous ce sujet se lit une inscription barbare, que nous reproduisons fidèlement : « Anno quadringento milleno mortuo quinto | -> ac quinquageno septembris nonn scepulto | rasone cape parcat deus anime sancte | hic qui cappellanus missas fûdando dotavit | in virginis honus (sic) et ucharistie deeus \ quas iovis et sabbato decantandas fecit evo ».
Dans la galerie occidentale on rencontre une autre pierre sépulcrale qui ressemble, pour la disposition, à celle que nous venons de décrire. Elle offre aussi trois compartiments en ogive, sous lesquels sont placés des personnages (la Vierge, sainte Gertrude et saint Jean) ; mais l'inscription est en français :
« + Chi devant gisent thiri | javia qui trespassa Jan MCCCC | et XIX le xvme jour de septembre + (et | maroie se fème qui trespassa lan M | CCCC et XXXI. x jour en aprilh + et sire jehan | leur fil capellain qui trespassa | lan M.CCCCet XXXIX. x jo. dapril ».
La galerie orientale offre une épitaphe beaucoup plus moderne :
D. 0. M. | Icy gist le corps de Mre | Antoine Gabl Iubert ptre et | cbapln de cête côlgâle décédé | le 22 (sic) de l'an 1750 âgé de 73 ans | R. I. P.
Dans la galerie méridionale, à droite de la porte de l'église, se remarque un monument plus important : il se compose d'un vaste panneau en pierre, surmonté de deux trèfles, qui, à leur tour, sont couronnés d'arcs en plein cintre ; les tores de cette double archivolte se rejoignent au milieu du panneau pour retomber sur une tête formant console. L'inscription gravée sous cette arcature se compose de deux parties, dont l'une constitue, en quelque sorte, le corps même de l'épitaphe :
«Avitae, religioni. \ ac. M0. Alfonso. Deilleré \ J. U. Licêciato. côfratri | suo. posuit. Andréas \ Willecot. \ 1573 »;
et dont l'autre est disposée en forme de cadre :
« Obiit. VIII. maii. âno. \ Hic. ut. quiescat. precare. lector. \ Donec. optata. veniat. | Sicut. « mercenarii. dies. ejus ».
Les deux autres pierres tombales qui se trouvent dans la paroi de la galerie méridionale sont du siècle dernier:
Hic laudabilis jacet memoriae | Rdus Dnus Gregorius Maghe hujus \ collegiatae per 48 annos \ canonicus qui dum viveret \ erat divinis officiis maxime \ assiduus erga pauperes \ liberalissimus omnibus eclesiae | sacramentis prœmunitus \ obiit 2a Xbris anni 1738, etatis \ suce 94 sacerdoiii 67 quem \ tôt titulis commendabilem \ cognoscitis ne et aliquid | luendum supersit vestras ex \ charitate preces postulamus \ ut quantotius \ requiescat in pace. D. O. M. \ Hic iacent I Rêverendi Domini \ Petrus Jos. Debeaumont | et Henricus Dubroeuquez \ olim Redores \ Collegii Nivellensis \ Societatis lesu \ primus obiit 29 aug . 1782 | aetatis 76 \ secundus 26 ian.1778 | aetatis 61 \ Requiescant in pace.
La plus intéressante des pierres sépulcrales que renferme aujourd'hui le cloître est encastrée dans le mur de la chapelle de Notre-Dame de Bonne-Nouvelle, qui forme, comme nous l'avons dit, un angle rentrant à la jonction des galeries occidentale et méridionale. On y lit l'inscription suivante : « Lan. quîze. cents, | vij. en. sôme.xxviije. iours. en apvril. notâment | Prins |.cy. repos, et. son. dernier. sôpme. une. dame. q. se. dit. et.renôme. | Loyse. de. Ricame. proprement.vescut. elle. at. moult. vertueusement | Prevoste. fut. de. ce. noble, colhege. è. paradis, dieu. luy. doit, place, et. siège».
Ensuite viennent huit écussons, représentant les quartiers de noblesse de la défunte. Plus bas est sculptée l'image de Louise de Ricame, dont le corps est étendu horizontalement, la tête vers la droite. Aux pieds est gravée une seconde inscription : « Cest. dame | at. fonde. | ychy. cette | chapelle. | a. la. vge. | pucelle. | ditte. de. bône. novelle ».
Cette pierre tumulaire mériterait d'être placée à l'intérieur de l'église, dans la chapelle dont elle rappelle la bienfaitrice. Dans le pavement de la même partie du cloître se trouve une dalle dont l'inscription est effacée en partie et est très fruste pour le reste :
« Cy. gist. vénérable, vi et. discrète, personne. Sire. Guillame. Tieulber | en son. temps, chanoine, de. céans, et. chapelain, de. vénérable, dame. | Âdriane. de. morbeke. dame. de. nivelle, lequel, trespassa. lâ.XVe.LIX. le | le.xxiije de. décembre, et. a. fondé, trois, messes, la. septmaine. en. cette, | chapelle, de. nostre. dame. de. bonne, nouvelle | et. aups. de. luy. ses. trois. nepveux. S.iacqs. tieuber | là. 1556. v. doetb... ian. tieuber | S. phpe. tieuber. trésorier | 1569. le. 19e. de. mars ».
Indépendamment de cette pierre, qui ne figure pas dans le relevé d'Everaert, il n'en existe plus que deux dont on puisse déchiffrer l'inscription, parmi toutes celles qui forment le pavement du cloître : D. 0. M. | Hicmortalitatis exuvias novissime resumendas \ venerandus ac consultissimus dominus \ D' Joannes de Hulstere \ J. U. L. Bruxella oriundus \ nobilis et venerabilis hujus collegii \ decanus atque canonicus \vir \ pietate, eruditione,probitate clarus \ comitate, candore \ omnibus amabilis \ laudabilis qui 1691 (?) \ Cy gist le corps de \ feu le S. Jacques Haillart jadis secrétaire \du très illustre chapi- \ tre de Ste Gertrude a \ nivelle qui deceda le 29 \ 7bre 1680 prié Dieu pour \ son ame.
Une partie de la voie publique, celle qui s'étend depuis une ligne tirée de l'angle sud-ouest de la maison abbatiale jusqu'à l'angle sud-est de la maison contiguë (vers le nord) à l’Hôtel de la Couronne, jusqu'à une autre ligne allant de l'angle nord-est du massif formé par la collégiale et les bâtiments attenants, jusqu'à l'angle nord de la maison formant le coin septentrional delà rue du Pont-Goutissaut, à l'endroit où elle débouche au Marché-aux-Bêtes, constituait le terrain réservé aux promenades des chanoinesses. Dans cet espace, vers le milieu, était l'Aire Saint-Paul, qui ressortissait à la juridiction du prévôt. La plupart des habitations s'ouvrant de ce côté, au coin des rues de Bruxelles, Sainte-Anne, des Choraux, des Arbalétriers, portaient le nom de maisons claustrales ou maisons capitulaires et se louaient, au profit du chapitre, à des membres de ce corps, conformément à une résolution de l'année 1473. Elles étaient au nombre de dix-sept. Une d'entre elles fut donnée en 1155 par un chanoine nommé Evrard; une autre, fut rebâtie aux frais du doyen d'Ortho, qui la décora d'une magnifique fontaine en pierre de taille. Au milieu de ces maisons on voyait l'Epier, où on engrangeait les grains provenant des redevances payées en nature, et, près de la ruelle des Arbalétriers, la Grange du Chapitre, où on déposait le produit des dîmes et qui, en 1787, était louée 492 fl.
Le hameau de Grambais était déjà partagé, au commencement du XIIIe siècle, entre plusieurs propriétaires : Un Henri Carracos, bourgeois de Nivelles, y possédait une dîme, qu'il tenait en fief d'un nommé Hugues et en arrière-fief de l'abbesse de Nivelles, et qu'il donna à l'abbaye d'Aywières, ainsi que le déclara l'abbesse H., par un acte donné dans sa chapelle, en 1215. Au mois de janvier 1224, la chanoinesse Mélisende de Bost céda à la même abbaye, pour le réfectoire, quatre bonniers de terre, dont elle se réserva l'usufruit, sauf pour le cas où elle se marierait.
Le sol y appartenait principalement à une famille noble portant le nom de la localité, et dont les membres étaient a la fois vassaux des seigneurs d'Arquennes et des ducs de Brabant. Hugues de Grantbais vivait en 1209. René de Grantbais fut bailli du Roman Pays en 1304 et en 1307 ; il déclara, le jour de la Saint-Mathieu 1309, que le duc Jean II l'avait chargé de mettre le comte de Hainaut en possession de la terre de Mirwart, mais que l'évêque de Liège s'y était opposé. Sous Jean III, René de Grambais releva le fief que son père tenait du duc à Nivelles, et Jean de Grambais, son frère sans doute, fut châtelain de Genappe. René, que l'on appelait aussi Rennechon , pour le distinguer, par ce diminutif, du premier René, fut père de Guillaume Coutreal et de Jean, seigneur du fief de Grambais (relief du bois qu'il tenait du duché de Brabant, 10 décembre 1367), qui passa ensuite, par achat, à Elisabeth, fille de Jean de Quaderibbe ou Quaderebbe, femme de Henri Vander Eycken (r. du 44 juillet 1369).
Grambais fut ensuite successivement possédé par :
Bernard, sire de Borgneval ou Bornival, chevalier, qui possédait aussi un autre fief ducal : une rente annuelle de 200 vieux écus. hypothéqués sur le produit des assises de la ville de Nivelles ;
Sire Roland, son fils, chevalier (r. de 1377-1378) ;
Sire Roland, fils du précédent (r. de 1382-1383), qui vendit la rente précitée à Thierri de Heetvelde, et, en outre, aliéna Grambais ;
Sire Antoine Thonis, bourgeois de Bruxelles, par achat fait, en 1393, en présence d'Isabelle de Schonvorst, dame de Contrecœur et d'Arquennes, suzeraine du fief principal de Grambais ;
Marie, fille de sire Antoine (r. du 9 mai 1412) ;
Antoine Vlemincx, neveu de Marie, par achat fait du consentement de Catherine de Schonvorst, en 1429, moyennant une rente annuelle de 56 florins de 33 placques de Brabant, rachetable au denier dix-huit ;
Philippe Pinnock, seigneur de Loupoigne (en 1440) ;
Engelbert de Neuve-Rue (en 1454) ;
Philippe du Chesne, chevalier, sire de Loupoigne, vers 1502 ;
Henri du Chesne ;
Jeanne, sa sœur, femme d'Eustache de Bousies, sire de Vertaing ;
Roland de Mol, qui déclara, en 1547, qu'en considération de ce fief, il avait envoyé, au siège de Gavre, son fils aîné, pour servir, avec trois chevaux, sous M. de Gaesbeek ;
Catherine de Mol, sa fille, femme de Maximilien Van Giberburg ou Transilvain, et mère de Marie, femme de Bernard de Mérode, un des plus zélés défenseurs de la cause nationale contre l'Espagne, pendant les troubles du XVIe siècle ;
Messire Bernard de Mérode, Florent, sire de Rummen, et Werner, sire de Hamsdonck, par la mort de leur grand'mère (r. du 1er septembre 1593) ;
Messire François d’Arlin et sa femme Marie Vander Hofstade, dame de Bornival, par achat conclu en 1588, moyennant le payement de 8,000 florins et le don d'une chaîne d'or de 300 florins, achat qui fut ratifié par les frères de Bernard de Merode, en 1597 (r. du 16 janvier 1599) ;
Simon-Paul d'Arlin, sire de Bornival (r. du 8 juin 1641);
Alexandrine de Rodoan, veuve du précédent (r. du 19 août 1650) ;
François Beyens, receveur du roi sur les rivières le Rhin et la Lippe, par achat opéré à la suite d'un décret du conseil de Brabant (r. du même jour) ;
Grégoire-Ignace de Beyens ;
Frère Joseph Beyens, son fils, religieux, pour lequel le marquis de Herzelles fit le relief eu considération de sa mort civile (r. du 20 juillet 1697) ;
Michel-Joseph de Beyens, frère du précédent (r. du 1er juillet 1747) ;
Jean-Charles-François-Joseph, chevalier, son fils (r. du 23 mars 1745) ;
Marie-Benoîte-Josèphe, fille du précédent (r. du 21 février 1756.) Vers l'an 1820, M. de Sebille Damprez acquit Grambais, qu'il donna, par acte en date du 19 décembre 1834, au père Boone et à deux autres membres de la Compagnie de Jésus. Le bureau de bienfaisance de Nivelles attaqua ce legs comme étant fait, par personnes interposées, à une société qui n'a pas d'existence légale dans le pays. Les tribunaux admirent cette réclamation en 1853, et mirent en possession le bureau de bienfaisance, qui depuis a revendu le château à Mme d'Herpigny, pour la somme de 21,000 francs.
Longtemps le hameau de Grambais forma, au civil, un village distinct ; au spirituel, il dépendit de la paroisse de Saint-Cyr, puis de celle de Notre-Dame. La seigneurie relevait en fief d'Arquennes et avait de grandes prérogatives : haute, moyenne et basse justice, droit de chasse et de pêche, droit de congé, les amendes, deux pots de bière sur chaque aime de bière vendue dans la localité, un château, avec cense ou ferme, des terres, des prés etc. De la cour féodale de Brabant relevaient douze bonniers de bois qui étaient contigus, et que les reliefs désignent positivement, nous ne savons pour quel motif, comme se trouvant dans la paroisse de Baulers.
Le château est construit au milieu d'une pièce d'eau que l'on traverse sur un pont en maçonnerie et où se trouve une des sources du Ri de Grambais. Ce castel était fort délabré lorsque Mme d'Herpigny en est devenue propriétaire, et cet état de dégradation, joint à sa situation dans un endroit marécageux, en rendait l'aspect peu séduisant. Une restauration, faite à grands frais, vient de lui restituer un cachet d'élégance qu'il avait perdu depuis longtemps. Il est de forme carrée et flanqué à chaque angle d une tourelle cylindrique, débordant largement les faces du bâtiment et surmontée d'un toit d'ardoises octogone. Au-dessus d'un soubassement en pierres blanches, qui plonge dans l'eau, s'élèvent les deux étages du manoir. Chacun des murs en briques qui forment façade sur les côtés du carré est percé de deux rangées de trois fenêtres rectangulaires; les tourelles n'ont qu'une ouverture à chaque étage ; ces fenêtres sont surmontées d'un larmier en pierre bleue retombant en lambel. Au haut de l'édifice règne une arcature ogivale également en pierre bleue simulant des mâchicoulis et couronnée de merlons, les tourelles sont aussi crénelées, mais à une plus grande hauteur. La porte d'entrée est pratiquée dans une tour quadrangulaire qui forme avant-corps au milieu de la façade intérieure du château, vis-à-vis du pont.
Il y eut longtemps, dans le château, un oratoire, où le seigneur pouvait faire célébrer la messe. Dans le bois voisin se trouvait un ermitage, que Jeanne Du Chesne et Eustache de Vertaing conférèrent à un certain frère Jacques, pour le posséder sa vie durant, avec la clause qu'on l'en priverait s'il se conduisait autrement qu'un ermite doit le faire (4 juin 1516).
Le domaine de la Tournette, qui appartient à M. le sénateur Van Schoor, se compose d'une grande et belle ferme et d'une habitation offrant l'aspect d'un pavillon de chasse. Les bâtiments de la ferme ont été reconstruits en partie, et la grange porte la date 1828. La demeure du propriétaire est plus ancienne : les ancres forment le millésime 1636, et une pierre ornée d'armoiries qui surmonte une porte donnant dans la basse-cour, reproduit la date 1635. La façade principale du château est dirigée vers le sud-est ; elle se compose d'un corps de logis principal, comptant sept fenêtres, et flanqué de deux ailes en retour d'équerre, qui ne sont percées que de deux fenêtres ; un seul étage surmonte le rez-de-chaussée ; du balcon qui le décore, la vue s'étend sur de vastes pelouses parsemées de bouquets d'arbres et descendant insensiblement vers les sources du Ri de la Tournette. Une large avenue traverse le parc en serpentant et aboutit à une grille placée au bord du chemin de Baudémont, à 250 mètres environ de la vieille ferme d'Houlers.
Un manoir à Petit-Baulers, avec seize bonniers de terres, des prés etc., était tenu par Etienne Pusias, bourgeois de Nivelles, en fief d'Albéric et en arrière-fief du chevalier Godefroid de Bruxelles, frère de Léon, châtelain de Bruxelles. En 1219, Henri, fils d'Etienne, céda ce bien aux religieuses d'Aywières, et ses suzerains en approuvèrent l'aliénation, sauf qu'Albéric stipula le payement à son profit d'un cens annuel de douze deniers, monnaie de Nivelles. Plus tard, en 1312, nous voyons un autre Albéric, surnommé de Bauler, posséder entre Petit-Baulers et la Court-du-Sépulcre (ou Ferme de l'Hôtellerie), près de l'endroit dit au Pont de pierre, un fief relevant du duché, et qui comprenait quatorze bonniers de terres et de prés, dont une partie fut plus tard convertie en étangs, et douze hommages. C'est ce qu'on appela plus tard la Ferme del Potte, d'après Franc Del Porte, qui posséda ce bien après Albéric de Baulers, et le vendit à Henri de Hasoit (relief du 12 juillet 1359).
Après Henri, on trouve successivement :
Jean, son fils (r. de 1383-1384) ;
Jean de Lutre, fils de Willemard Moreal, par achat ;
Guillaume, son fils (r. de 1402-1403) ;
Golin, fils de Guillaume (r. du 21 mars 1415) ;
Martin, fils de Martin de Lutre, par achat (r. du 25 avril 1446) ;
Colin précité et sa femme, Catherine de Hériaulmont, par cession des précédents à titre viager, et à la condition qu'ils entretiendront l'habitation, et que si Catherine survit à son mari, elle ne conservera qu'une moitié du fief (r. du même jour) ;
Marie de Lutre et son mari Arnoul Ivet, par retrait (r. du 6 novembre 1446) ;
Jean Bertinchamp, par achat (r. du 7 mars 1446-1447) ;
Pierre de Prince, demeurant à Felluy, par achat à Marguerite de Bertinchamp et à son mari, Jean Colinet (r. du 3 janvier 1503-1504) ;
Jean de Prinche, son fils (r. du 18 avril 1523) ;
Jeanne le Prince et son mari, Guillaume Servais (r. du 26 août 1568) ;
Charles le Prince, à la suite d'un partage opéré le 7 février 1572-1573, releva, le 16 du même mois, les biens Delle Potte et la Cambe de Bal 1er ou Baulers, tandis que son frère, maître Pierre, prêtre, devenait propriétaire de la ferme de Lossignol, à Baulers ;
Pierre, par succession à son frère (r. du 18 janvier 1577), plus tard proscrit à cause de son adhésion à la réforme religieuse et de son mariage ;
Jacques le Prince ;
Gertrude, sa sœur ;
Gertrude Blavier, fille de la précédente ;
François Servais, héritier de celle-ci (r. du 30 janvier 1597) ;
Guillaume de Servais, son fils (r. du 31 janvier 1648) ;
Marie-Jeanne Roels, veuve de Guillaume (r. du 9 novembre 1680) ;
Bernardine Hannet, femme d'Emmanuel-François de Prelle, licencié en droit, en vertu du testament de la précédente (r. du 4 novembre 1688) ;
Bernardine Vanderveken, femme de Jean-Charles de Prelle de Compère, seigneur de la Nieppe, et nièce de Bernardine Hannet (r. du 30 avril 1706) ;
Maurice Le Hoye, receveur de l'épier du chapitre et sa femme, Marie-Adrienne Descartes (r. du 10 juin 1711) ;
Humbert-Joseph Le Hoye, prêtre, leur fils (r. du 26 avril 1727) ;
Les enfants de Louis Le Hoye (r. du 23 février 1776).
Le château de la Potte, au faubourg de Bruxelles forme actuellement une magnifique résidence, à laquelle on arrive par une superbe avenue, bordée de peupliers d'Italie et longue de 250 mètres. De toutes parts l'œil se repose sur d'immenses pelouses interrompues par des massifs de verdure et par de capricieuses pièces d'eau qu'alimentent des sources intarissables.
Le propriétaire du château, M. Dept, l'entretien avec un soin minutieux. A peu de distance de là est Fonteneau, autre villa d'un riant aspect et dont la création paraît remonter au siècle dernier, si l'on en juge d'après les beaux arbres qui l'entourent.
Contre la Thines et le chemin de fer, on aperçoit Quertainmont, petit manoir qui a un caractère d'élégance peu commun dans la banlieue de Nivelles l'entrée est à l'ouest, où se montre une petite cour carrée entourée de bâtiments de trois côtés ; la façade principale est exposée au levant ; elle est ornée au centre, d'une tourelle carrée faisant saillie. Dans une des salles intérieures on voit encore une belle cheminée en pierre bleue, revêtue de trois écussons sculptés, sous lesquels on lit :
« Iavancerai. Vande Werve. Iy.aiderai. Darchi. iacheverai. Lefebve. a. 1625».
Une inscription analogue est gravée à l'extérieur de la tourelle, au-dessus de la porte. Un Collard de Kertenmont fut bourgmestre ou rentier de Nivelles, en 1531. Le manoir de ce nom a appartenu dans les derniers temps à M. le conseiller Marcq.
Le château de Neuve-Rue, à ce qu'il semble, se trouvait à l'endroit appelé le Cura, entre les faubourgs de Bruxelles et de Namur. Longtemps il a existé en cet endroit un monticule, dernier vestige de ce manoir ; on y a trouvé des débris de maçonnerie, qui ont servi, parait-il, à l'endiguement de la Thines. Le fief du même nom était limité par les juridictions de Nivelles, de Rognon et du Temple. II. ne comprit d'abord que le Moulin-aux-Écorces, 30 ou 34 bonniers de terres et de prés et une cour féodale de trois (ou cinq) hommages ; mais, plus tard, on lui attribua encore comme dépendances : une maison et tenure dite de la Neuve-Rue, avec fossés, basse-cour et jardin, le tout d'une étendue de 5 bonniers, une cour d'ostes ou tenanciers jugeant de tous les cas, civils et criminels, sauf à livrer le coupable au bailli du Brabant wallon ou à son lieutenant, et sauf que le maire du fief n'avait pas juridiction sur les débiteurs qui s'y retiraient ; le droit de prélever le meilleur catel, les lois et amendes, entrées et issues (le vendeur et l'acheteur d'un bien payant chacun le cens d'une année ou, lorsqu'on constituait une rente, le dixième denier), droit de confiscation des biens délaissés par les bâtards, le droit d'exiger une corvée de fenaison, pendant un jour, de quarante tenanciers ; un cens de 211 chapons, 10 oies, 8 livres 28 deniers de bonne monnaie, 21 l. 5 s. payement (ou ailleurs, de 262 1/2 chapons, 2 poules, 8 oies, 170 vieux gros, 2 tournois et 27 livres 8 sous payement). A ce fief on annexa encore un cens qui se levait à Gouthal : 9 chapons, 4 blancs, 58 vieux gros, 2 deniers oboles, 17 livres 12 sous payement.
Un second fief, appelé le Quartier de Labiaul, ou la Basse-Neufrue, possédé également par la même famille, s'étendait sur les paroisses de Gouthal et de Thines. Il consistait en une cour, composée d'un maire, d'échevins et d'un messier ; une cour féodale d'un seul hommage, qui valait 14 sous par an ; un cens de 7 chapons et de 31 sous 9 deniers (provenant de terres qui devaient payer annuellement 2 deniers par bonnier), un droit de congé s'élevant à 2 sous par livre, la juridiction sur 51 bonniers de terres que les seigneurs avaient anciennement donnés à la commanderie de Vaillampont et à la chapellenie de Saint-Étienne dans la collégiale.
En 1474, chacun des deux fiefs de Neuve-Rue devait au duc de Brabant, de qui on les relevait, le service féodal par un combattant à cheval.
Un chevalier Francon de la Nove rue, de concert avec d'autres personnes et, entre autres, Siger de Saint-Jean, céda à l'abbaye d'Aywières, vers l'année 1224, quelques biens situés à Nivelles, à Baulers et à Labry.
En 1300, on mentionne un autre Francon de la Neuve-Rue et son fils Gérard. Ce même Francon, ou son fils du même nom, est cité à deux reprises dans le Livre des fiefs de Brabant de l'an 1312. Il testa le 15 janvier 1354 et légua une redevance annuelle de 5 muids de seigle à ses « pauvres gens delle Noiweruwe demorains desoubs lui », et une redevance de 10 muids pour faire dire la messe en sa « maison delle Noiveruwe », trois fois par semaine. Il partagea ses nombreux fiefs entre ses trois fils : Gérard, Jean et Francon. Le premier eut, entre autres biens, la seigneurie de Neuve-Rue et la Maison des Kanges, cette dernière, qui était située près du moustier ou église Saint-Georges, pour la posséder après la mort de Gérard des Kanges ; le deuxième devint propriétaire du Moulin des Kanges, fief tenu de Rognon ; de la Maison du Chenoit, fief de Fauquez; de la Maison delle Ruwelainne, du Moulin de Godron etc. Yolende, l'une des filles de Francon, fut dotée en rentes. On mentionne encore une autre fille, Marguerite ; Ode, femme du testateur, et Jean de Tyr, cousin de celui-ci. A la demande de Francon, le testament fut scellé par Alard, sire de Rêves et de Haybes; Jean, sire de Feluy, et Godefrin ou Godefroid de Tyr, cousin de Francon.
Jean, fils de Gérard, chevalier, fut nommé bailli du Brabant wallon le jour de la Saint-Jean 1407, et remplit ses fonctions jusqu'à sa mort, arrivée le 15 avril 1409. Godefroid de Noeve rue, que le duc Antoine désigna pour être receveur du domaine à Nivelles, le 9 décembre 1405, était sans doute son frère.
Jean, fils du chevalier de la Neuve-Rue (relief du 28 septembre 1409), fut chargé par le duc de répartir la cote du Brabant wallon dans l'aide votée en 1422, de concert avec deux bourgeois de Nivelles. En 1436, il fut l'un des commissaires choisis par les nobles pour procéder, de concert avec des délégués du duc, au recensement des foyers au plat pays.
Imbert ou Engelbert, son fils, chevalier (r. du 31 juillet 1450) ;
Isabelle, fille de sire Engelbert, et son mari Jean Besuts (r. du 7 janvier 1486-1487) ; cette dame épousa ensuite Baudouin de Vilain ;
Jean Besuts, qui, pendant sa minorité, eut pour curateurs Jean Brant, seigneur de Visseny et Pierre Meys (r. du 30 octobre 1525) ;
Philippe de Beerssele, de la race de Witthem, par achat (r. du même jour) ;
Messire George de Witthem, sire de Ruysbroeck près de Hal, frère du précédent, en vertu du partage opéré entre lui et son frère aîné, le sire de Beersel (r. du 5 août 1528) ;
Antoine, son fils aîné, guerrier célèbre dans les troubles de religion (r. de l'année 1550 environ) ;
Honorine de Witthem, fille d'Antoine (r. du 16 décembre 1585).
Le mari de cette dame, Gérard de Hornes, chevalier, baron de Bussigny et de Boxtel, se trouva débiteur de sommes considérables que son père avait empruntées et, d'un autre côté, une grande partie de ses biens restaient improductifs. Il se résolut à aliéner Neuve-Rue, mais, comme il possédait encore le village d'Arquennes, qui en relevait, quoique constituant un domaine bien plus considérable, et comme il ne voulait pas devenir le vassal de l'acquéreur, qui pourrait être une personne non noble, il demanda au souverain l'autorisation de modifier la situation respective de l'une et de l'autre seigneurie, ce qui lui fut accordé par les archiducs Albert et Isabelle, le 26 octobre 1599. Depuis lors Arquennes, qui était un grand village où Gérard et Honorine possédaient la haute, moyenne et basse justice, des droits étendus, des possessions importantes, releva directement du Brabant, tandis que Neuve-Rue, où il n'y avait ni église paroissiale, ni même un corps de village, et où la seigneurie, réduite à la moyenne et à la basse justice, ne produisait que 3 ou 400 florins, devint un fief d'Arquennes (r. du 26 février 1600).
La seigneurie fut alors cédée à Thierri Vander Beken, trésorier général des Etats de Brabant. Ce particulier avait longtemps administré les finances de nos provinces, pendant les guerres de religion. Après la soumission d'Anvers, ses comptes furent saisis, transportés à Bruxelles, et soumis par le conseil des finances à l'examen de la chambre des comptes (20 février 1586). Un nommé Courtois prétendit qu'il y avait là un moyen de faire des bénéfices considérables et obtint le droit d'intervenir à la vérification des comptes, avec promesse du dixième du profit, et même du vingtième, si ce profit dépassait 100,000 florins (9 septembre 1586). Vander Beken sortit à son avantage de cette épreuve, car il joignit de nouveaux biens à ceux qu'il possédait déjà. Après les avoir confisqués en 1580, le domaine lui avait restitué : le bois de la Noeuffe rue, que Thierri avait acquis peu de temps auparavant ; une maison près de l'église Saint-Maurice, propriété de sa femme Marie, fille de Jean Gilbert; un pâturage près de la chapelle Saint-Jean, où il y avait eu auparavant une ferme, alors brûlée ; et le bien de Stoisy. Ce dernier fut vendu, mais Thierry acheta Neuve-Rue, et laissa à son fils Jean, conseiller des finances, créé chevalier en 1623, sa fortune, qui passa ensuite aux Taye, barons, puis marquis de Wemmel.
Au sud du Ri Michaux, au milieu d'autres habitations, jetées çà et là sur le versant septentrional du plateau du bois de Nivelles, on rencontre la Ferme de Couparti, ancien fief qui relevait de l'abbesse de Nivelles, avec 32 bonniers de terres. de prés et de pâturages. Un Baudouin de Cortparti figure dans des chartes des années 1204,1207 et 1229. Jeanne de Houdebierges, veuve de Henri de Longchamp seigneur de Frenernont ou Fernelmont, le transmit à son fils, Jean de Fernemont (relief du 4 juillet 1448). Gertrude Bachelez, veuve de Jean le Prinche, laissa la ferme de Couparty et 56 bonniers de dépendances à sa fille Marie le Prinche, femme de François des Traux. Celui-ci, qui, de son côté, était propriétaire d'une maison située sur « une motte, en « un vivier », devant la ferme de Couparty, ayant pris la fuite dans la crainte d'être livré aux tribunaux par ordre du duc d'Albe, fut condamné au bannissement et ses biens furent confisqués ; sa femme, qui l'avait suivi, mais n'avait jamais été ajournée, ni bannie, obtint du commandeur Requesens main levée de la ferme, le 4 novembre 1574. Le 9 janvier 1586, son fils Antoine fut remis en possession de tout son patrimoine, à la condition que pendant douze ans il ne pourrait en aliéner ou en hypothéquer aucune partie, à peine de nullité. En 1630, le bien de Couparty appartenait à Mme de Spangen.
Près de la ferme de Rognon, propriété des hospices, on voit un groupe de maisons dont quelques-unes formaient autrefois une ferme, la Cense de Tourna ou de Tournard (la Tour Benard), actuellement morcelée en plusieurs parties, dont la principale se fait remarquer par son escalier construit dans l'épaisseur des murs et qui paraît remonter à une haute antiquité. Au-dessus de la porte d'entrée on voit la date 1568, et, au haut d'une tour, un renard sculpté, qui rappelle l'origine du nom commun de ces bâtiments.
Stoisy, au contraire, n'offre plus aucun vestige de son antique importance. En 1306-1367 on mentionne « la maison de Jean de Hontaing con dist à Stoisy de leis Nivelle ». C'était un fief de l'abbesse de Nivelles. Thirion ou Thierri le releva après sou père Jean, dont nous venons de parler. Helwide de Bomale, veuve de Gilles Des Champs, épouse de Jean Lowis, vendit la maison de Stoisi à Odry Basset (relief du 19 juillet 1440). Thierri Vander Beken possédait, en 1580, « une belle maison, entourée d'eau, avec une belle cense et plusieurs beaux et grands héritages, en viviers, jardins, prés, terres, dite Stoisi », le tout d’une étendue de 116 bonniers. Le 19 octobre 1614, il fut autorisé par les trois membres de la commune à planter en forme de drève (ou avenue), une double rangée d'arbres, montant « le long de la shinche du vivier de la Dodaine, droit de Nivelles vers Stoysy », le long du ruisseau, à la condition qu'au bout de cent ans, la ville pourrait faire vendre les arbres à son profit si le propriétaire du bien ne l'avait fait,
Un autre document nous montre le fief de Stoisy avec une maison et dépendance, une neuve maison, des viviers, un jardin, «près le rieu qui se coulle de la fontaine de Boutty à la Dodainne », possédé par Engelbert Taye, sire de Wemmel (relief du 18 décembre 1604). Ce seigneur vendit, moyennant 31,000 florins de 20 patars, à Joachim d'Encenhaer de Dirckhonzendorff, garde-joyaux de l'archiduc Albert, la cense de Stoisy, 93 bonniers de terres, 20 bonniers de jardins, de pâtures et de viviers et 11 bonniers de prairies (relief du 17 avril 1647). Marie Vermere», veuve de Joachim, dame de Marquette (r. du 10 octobre 1637), laissa ce bien à son fils Albert (r. du 13 septembre 1641), dont la veuve, Caroline de Dongelbergh (r. du 18 juin 1668), le laissa à Philippe Taye, baron de Wemmel (r. du 5 novembre 1677). Nous remarquerons ici que parfois les Taye communiquèrent les titres de Wemmel, leur possession principale, à leurs biens de Nivelles, et se qualifièrent de leur chef marquis de Stoisy, barons de Neufrue. Ils avaient à Nivelles, suivant le Guide fidèle, un château superbe, quoique antique, avec des jardins et des fontaines qui en font un séjour délicieux. L'ouvrage précisé y voit le manoir du fief de Rognon ; c'est, évidemment une erreur : ces expressions ne peuvent s'appliquer qu'à Stoisy, dont les bâtiments ont été totalement reconstruits. M. Clément de Cléty a acquis cette propriété, il y a une trentaine d'années, des Vandernoot de Wemmel.
A l'intérieur de la ville, plusieurs maisons constituaient soit des fiefs, soit des hôtels, qui pouvaient être considérés comme des habitations seigneuriales. Une seule était tenue en fief du duché de Brabant. Elle se trouvait au Marché aux Fromages et resta longtemps à la famille de Manil. Au XIVe siècle, Jean De Hertoge la vendit à Henri de la Houssière. La plus ancienne maison qui ait conservé un caractère architectural est située a l'extrémité de la rue de Namur et se trouvait jadis au pied des remparts. Elle se nomme le Flambeau et est habitée actuellement par des ouvriers qui l'ont divisée en deux parties. Cette maison n'a qu'un étage au-dessus du rez-de-chaussée; la façade est en pierre de taille bleue. Le bas, qui a subi des remaniements, présente aujourd'hui deux portes surmontées d'une accolade, quatre fenêtres où subsistent des vestiges de colonnettes, et des restes de bancs extérieurs en pierre. Le haut compte cinq fenêtres à meneaux croisés, dominées par une large arcature cintrée. Au milieu de la façade se trouve une niche vide ; autour du cul-de-lampe, de style renaissance, qui en forme la partie inférieure, on voit la date 1555 et les restes d'une inscription effacée qui indiquait probablement le nom d’un saint.
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