On a écrit successivement Botarium (877), Ballaria (897), Basleis (1059), Basleurs (1136), Baller (1211, 1219 environ, 1225) ou Ballerium (1219), Balerium (1219) ou Bâter (1225, 1253, 1374), Balleir (1374) ou Balleir (1409, 1410), Baleer (1383, 1404), Baulez emprès Nivelles (1547, 154'), 1787), Bauler (1550), Baulers (1686), Pulchrum Lezium (Gramaye). Dans quelques documents, l'orthographe véritable est certainement viciée; ailleurs elle a reçu une forme flamande ou latine; le vrai nom roman du village est Baller on Bâter, devenu ensuite Bauler ou Baulers. On prononce en wallon Bonlé, quelquefois Boulè.
La commune de Baulers est limitrophe de celles d’Ophain, Lillois, Vieux-Genappe, Thines et Nivelles. Baulers est à 3 kilomètres de Thines et de Nivelles, 4,5 km de Lillois, 7 km d'Ophain et de Vieux-Genappe, 28,5 km de Bruxelles. L'église de Baulers se trouve située par 56,24 grades de latitude N. et 2,24 grades de longitude E. L'altitude du sol est de 102 mètres à 400 m. S. S. E. de l'église, au confluent du Ri du Trichot et de la Thines.
Le cadastre divise le territoire de Baulers en 5 sections : la section A ou du Laid Patard, la section B ou du Village, la section C ou de la Brie, la section D ou du Foriet, la section E ou d'Alsémont. Au 1er janvier 1859, ces sections se trouvaient morcelées en 1.226 parcelles, appartenant à 241 propriétaires, donnant un revenu cadastral de 76.290,26 Fr. (sol 71.076,26 ; bâtiments 5.214,00) et ayant une contenance de 1,073 hectares 71 ares 44 centiares (imposable 1,043 hect. 4804; non imposable 30 hect. 2340). Cette contenance globale se subdivisait ainsi en 1834: H. A. C.
On comptait en 1574, 59 ménages ; en 1436, 54 foyers (y compris Thines); en 1464, 54 foyers (id.); en 1472, 55 foyers (id.); en 1492, 16 foyers; en 1526, 42 maisons, plus 1 inhabitée; en 1686, 28 maisons, plus 1 moulin, 1 brasserie; en 1856, 140 maisons.
Sauf une quarantaine de maisons groupées autour de l'église, les habitations de Baulers sont tellement dispersées qu'il serait difficile d'y trouver de véritables hameaux ; ou peut cependant, à la rigueur, admettre la division suivante : le village de Baulers, qui compte 56 maisons; le Pavé, 14 maisons; Chaudmont, 12 maisons; le Trou du Bois, 9 maisons; l’Aunoit, 3 maisons; la Croix Hayette, 8 maisons; Alsémont, 38 maisons.
Les habitations de Baulers s'élèvent au haut d'un coteau incliné vers la rive droite de la Thines. Au centre du village se trouve une petite place ornée d'un beau châtaignier. Le Pavé se compose d'une série de maisons isolées, disséminées le long de la chaussée de Nivelles à Waterloo, à 800 ou 900 m. O. de l'église.
Chaudmont est un petit hameau situé à 900 m. E. de l'église, au N. du chemin de fer de Manage à Wavre; on y rattache les habitations nommées Holoffe et le Trichot. Le Trou du Bois est à 2.900 m N-E de l'église; c'est l'extrémité occidentale d'un hameau dont la partie principale appartient à Vieux-Genappe.
L'Aunoit mérite à peine le nom de hameau; c'est un petit groupe de maisons bâties à 2.500 m. E. de l'église, dans une position assez élevée, au N. du chemin de fer.
La Croix Hayette se compose de deux grandes fermes et de quelques maisons situées à 2.100 m. E -S.-E. de l'église, au S. du chemin de fer.
Alsémont, que l'on écrit aussi Alzémont, est un hameau situé au S. du chemin de fer, en regard de Chaudmont, à 700 mètres S.-E. de l'église.
À 800 mètres N. de l'église, Paul Gheude el Fachotte;
À 600 m. N., la Maison du Berger;
À 800 mètres N.-E., la ferme Hanéniquet, que l'on écrit aussi Anne Liquet et qui figure à la carte de Ferraris sous le nom de au Cliquet;
À 1.700 m. E.-N.-E., Batria ou Thérèse Gheude;
À 1.500 m. E.-N.-E., Valentin ou Maison Quépers;
À 1.100 m. E.-N.-E., la ferme de La Brie ou Labry ;
À 1.200 m. S.-S.-E., la ferme du Clacbois, 1590; ou Claquebois, 1784, nommée vulgairement Clapbois;
À 1.100 m. S.-S.-E., la Longue bouteille;
À 1,000 m. S.-S.-E., le moulin Labywez, que quelques-uns écrivent moulin de la Biwée (Nobyweiz, 1550; Nobiwez, 1716; Nobywez, 1784);
À 800 m. S., le Long Festu;
À 700 m. S., le Tri Godet;
À 800 m.S.-O., Hildebroux ou Ildebrou, situé en partie sur le territoire de Nivelles;
À 500 m. O.-S.-O., le moulin et le château Bouillon, ce dernier dit aussi de la Motte;
À 1.000 m. 0., le Petit Merly (le Merly, 1608; le Merlier, 1634);
À 800 m. 0., la ferme Lossignol, vulgairement nommée le Rossignol;
À 600 m. 0., le Grand Merly.
Campagne du Laid Patard; Dinant, ferme auberge; le Duc, jadis Bethléem; Bonaparte, ferme; l'Impératrice; la Trappe à rats; Maison Kœnigstorf; Aqueduc du Croissant; le Caillou, ancienne ferme; Demainpré ou Demenpré; Pré des Aulnes; Ferme du Flamand; Prés d'Alsémont; les Coutures; Campagne du Chêne des Dames; Florifontaine; Campagne Malplaquée; Fond d'Aywières (Vallée Aywiers, 1764; Paradis; Prés du Trichot ; Fournaco; le Mai; Héritage aux quatre chemins; Champ de Promelles; Bois du Foriet; Dieu seul, ferme; Ferme Charlier; Warechet; Prés à la Cour; la Biloche; Chemin de Fontaine-l’Evêque; Ruelle aux Loups; Maison du Bon Dieu; Ferme du Chapitre; Nom de Jésus; A l’soque; Ferme Vincent; Ferme Cochet; Chapelle Hanéniquet; Chapelle Saint-Honoré ou de la Croix Hayetle; Chapelle Saint-Antoine; Chapelle Sainte-Béatrix; Chapelle N.-D. de Tongres; Chapelle N.-D.de Wavre ou Lemoine.
Champ del Bar (1764); Bonnier la Happe, «gisant auprès la Justice de Malihan » (1609); Champ de Chauxfour (1764); Campagne de Bonly, près de la ferme de Hulencour (an VI) ; Lalouette (1764); Pré Notre-Dame (1753); Pré al Chapelle; Pré al Dîme; Pré de Pierrie (1764); Prêt d'Aigremont; Pré Noiraulx (1569); Prez de Vaches (1795); Pré du Prévost (1569); Chêne Sohier de Gand (1550); Bois le Rapoet (1219); Bois planté (1687); Al Bowesoureit (1440); A le Goffe (1384); Al saulelch d’Ayweir; A l'Épine, vers Nobyweiz (1550); Trilz termite et Trilz Pannée (1457); Cortilz le Masson (1569); Chemin de la Grosse Borne; Chemin du Grand Bailli; Chemin des Hayons (1784); Vieux Chemin de Bruxelles; Vieux Chemin d'Alsemberg (1764); Maison du Petit Panier (1784); Auberge l’Empereur (1781).
Les parties septentrionale et orientale du territoire offrent de grandes plaines argileuses et fertiles; vers le sud-ouest on rencontre des pentes rapides aux abords de la Thines et de ses affluents. Le point culminant paraît être à l'Aunoit.
Le système ypresien se montre près du Merly au pied delà colline qui forme le versant droit de la Thines : un peu plus haut apparaît le système bruxellien, qui se prolonge sur toute la rive droite de la Thines et dans les vallées du Ri du Caillou et du Ri du Trichot ; le reste du territoire est recouvert par le limon hesbayen du système diluvien. L'existence du système Jaekenien a été constatée dans une sablière, aujourd'hui abandonnée, près de la borne 27, à l'E de la chaussée de Nivelles à Mont-Saint-Jean.
On extrait de la marne en différents endroits; on a tiré du sable près de la ferme Hanéniquet Dans les pièces d'un grand procès, qui se poursuivait en 1784, un des témoins entendus déposa que de vieilles gens lui avaient appris qu'il y avait eu des fours à chaux au lieu dit le Champ des Chauxfours.
Tout le territoire de Baulers appartient au bassin de l'Escaut. Les cours d'eau qui arrosent cette commune sont : la Thines, le Hi du Caillou et le Bi du Trichot.
La Thines, un instant mitoyenne entre la commune de Thines et celle de Baulers, active bientôt après le moulin Labywez par une chute de 5 m. 59, traverse le chemin de fer de Manage à Wavre, reçoit le Ri du Trichot (r. dr.) et le Ri du Caillou (r. dr.), fait mouvoir le moulin Bouillon par une chute de 3 m. 22, puis entre sur le territoire de Nivelles. Son parcours total, qui suit d'abord la direction du S.-S.-E. au N.-N.-O. et ensuite celle de l'E. à l'O. est de 2,250 m, y compris 150 m. mitoyens avec Thines.
Le Ri du Caillou prend sa source près de l'ancienne ferme qui lui a donné son nom, reçoit les eaux de la fontaine de l'Eglise (r. g.) et se réunit à la Thines (r. dr.) en amont du moulin Bouillon, après un parcours de 550 m. dans la direction du N. au S.
Le Ri du Trichot prend sa source près du petit groupe de maisons d'où il tire son nom et se réunit à la Thines (r. dr.) au nord du chemin de fer, après un parcours de 1,150 m. dans la direction de l'E.-N.-E à l’O.-S.-O.
Les principales fontaines sont celles de l'Eglise, du Caillou, du Warechet et de la Pierrière. Il existe des étangs-réservoirs aux deux moulins à eau. Par une charte sans date, mais qui remonte certainement aux premières années du XIIIe siècle, le chevalier Walter de Rêves légua à l'abbaye d'Aywières son étang de Baulers, en lui imposant l'obligation de payer au chapitre de Nivelles un cens de 6 deniers, parce que les eaux de l'étang se répandaient sur les cultures ou champs cultivés appartenant à ce chapitre.
On comptait en 1778, 300 communiants et 50 enfants non communiants, mais qui fréquentaient déjà l'église; en 1784, dans la commune, 468 habitants: 1 prêtre, 77 hommes, 94 femmes, 92 garçons et 90 filles âgés de plus de 12 ans, 48 garçons et *60 filles âgés de moins de 12 ans (dans la paroisse 469 personnes: 1 prêtre, 170 hommes, 184 femmes, 48 garçons et 66 filles âgés de moins de 12 ans); en l'an XIII, 600 habitants; au 31 décembre 1831, 653 habitants; au 31 décembre 1836, 776 habitants. Les registres de l'état civil remontent à l'année 1610.
Les grandes exploitations agricoles sont la Ferme du Chapitre (110 hect.), tenue par la veuve Maubille, appartenant à la veuve Dubois de Bruxelles ; la Ferme Cochet (105 hect.), tenue par M. Vigneron (E.) propriétaire; la Ferme du Clacbois (101 hect.), tenue par M. Demanet (E.), appartenant à M. Verrié de Strasbourg; la Ferme de la Croix Hayette (59 hect.), tenue par M. Orens (C), appartenant au conseiller Marcq; la Ferme Bonaparte (57 heel.), tenue par M. Delferrière (P.-B.), appartenant à M. Lisart; la ferme de Dieu seul (5k hect.), tenue par MM. Minne frères propriétaires.
Le nombre des animaux domestiques constaté à Baulers par les recensements généraux s'élevait à :
Les terres exploitées par les cultivateurs de la commune se répartissaient ainsi :
Le chiffre total se subdivisait en biens exploités :
En moyenne l'hectare de terre était estimé :
L'ancienne verge linéaire a 16 1/2 pieds de Nivelles
Il existe deux moulins à eau: le Moulin Labyioez et le Moulin Bouillon, établis tous deux sur la Thines et ayant chacun 1 roue et 3 paires de meules; ils broient environ 8.000 hectolitres par an. Le premier de ces moulins, qui s'appelait jadis le Moulin Nobywez, était tenu en fief de l'abbesse de Nivelles ; il paraît être le même que le moulin de Baulers nommé le Samyette, que Philippe Vanderlinden prit à cens du chapitre de Nivelles, et qui payait à la seigneurie de Rognon, « pour le cours de l'eau », un cens de deux chapons.
Le second, dit à cette époque le Moulin de la Fauvette, était démoli en l'année 1680. Le 4 septembre 1827, M. Dangoneau, alors bourgmestre de Nivelles, fut autorisé à établir un moulin à blé en cet endroit, en remplacement d'une usine située plus en aval et qui venait d'être convertie en scierie de pierres. Baulers possède aussi une huilerie, qui fabrique annuellement 125 hectolitres et emploie des chevaux pour moteurs.
Le chemin de fer de Manage à Wavre traverse le territoire de Baulers sur 2.950 mètres; un pont en fer a été construit pour franchir un chemin vicinal.
La route de Nivelles à Waterloo traverse le territoire sur 2.200 m; celle de Nivelles à Hal le traverse sur 300 m. et le longe sur 150. On compte 26 chemins vicinaux et 23 sentiers, mesurant ensemble 41.829 m, dont 5.000 m. environ étaient pavés au 31 décembre 1859. Deux ponts et un aqueduc sont établis sur ces chemins. Le 16 avril 1850, la commune a été autorisée à percevoir, pendant dix ans, sur les quatre chemins pavés rayonnants du centre du village, un péage s'élevant aux deux cinquièmes du droit de barrière ordinaire.
Lors de la construction du chemin de fer de Manage à Wavre, on trouva à proximité de la Thines, à l'endroit dit le Pré al Core ou Pré al Cour, des débris de bâtiments antiques et particulièrement des tuiles. Ce pré dépendait de l'ancienne ferme du chapitre de Nivelles et était tenu en fief de l'abbesse de cette ville.
Baulers faisait partie de la dotation primitive du chapitre de Nivelles, à qui des diplômes impériaux en confirmèrent la possession, en 877, 897, 1059 et 1136. C'est donc une erreur de dire, avec Gramaye, qu'il l'acquit en 1180.
Un particulier, nommé Walter Bonnevie, et sa femme Catherine soutenaient que l'obédience et mairie ([obediencia et villicatio) de Baulers était leur propriété, et entrèrent à ce sujet en contestation avec le chapitre. On choisit quatre arbitres : le chanoine Henri de Beaumont, le sacristain (custos) Y. (c'est-a-dire Ywain). maître B., prêtre de l'église Saint-Maurice, et S. Oillez, bourgeois, et les parties s'engagèrent à exécuter leur décision, sous peine d'une amende de 100 livres de Nivelles (mercredi avant la Saint-Nicolas, en 1224). Dans une assemblée solennelle qui se tint en la salle capitulaire en présence des échevins de Baulers et de ceux de Nivelles, du duc Henri et de son fils aîné, de l'évêque de Liège et d'autres grands personnages, Walter et Catherine reconnurent qu'ils n'avaient aucun droit à cette mairie, ni à ses dépendances en terres, prés, eaux, cens, justices, revenus, moulins etc. Par contre, il leur fut alloué une pension viagère de 20 muids de seigle et 15 muids d'avoine, plus une autre pension de même valeur, qui prendrait cours à la mort d'Helwide, mère de Catherine (mars 1225, et confirmation du mois de décembre 1234).
Une autre convention conclue à l'amiable détermina certaines redevances que devaient les mansionnaires ou tenanciers du chapitre (super lignis in quibus nobis tenebantur). Chaque quartier (ou journal) de terre fut taxé à 5 sous de Nivelles, par an, mais on remit aux tenanciers la taxe de 2 sous à laquelle vingt-cinq d'entre eux étaient tenus. A la demande du chapitre, son avoué (c'est-à-dire le duc de Brabant) apposa à cet accord son sceau qui dut aussi tenir lieu de celui des mansionnaires, qui n'en avaient point (juin 1231).
Les ducs ne tardèrent pas à empiéter sur les droits du chapitre ; leurs baillis causèrent à celui-ci des dommages, ce que, en 1253, le duc Henri III s'engagea à ne plus tolérer.
En l'année 1488, tout le village fut brûlé, sauf trois maisons, et quand la guerre civile eut cessé, personne ne voulut y demeurer «pour les gendarmes (ou soldats) régnant audit lieu et y est, dit un registre de cette « année, tout le labeur trys et vaghe. ».
Pendant les troubles de religion, Baulers fut de nouveau déserté par sa population, à partir du mois de janvier 1578. En 1582, la cense du chapitre était brûlée, ainsi que la cense de Lossignol, qui fut alors confisquée par les Espagnols sur Jean Des Champs et Charlotte le Prince. En 1669, une maladie contagieuse sévissant dans la ferme de Clacbois, les échevins du fief de Rognon défendirent d'y « converser ». Ils ne levèrent cette prohibition qu'après la production d'une déclaration de santé, le 25 août. Le village souffrit considérablement des marches des troupes alliées pendant la guerre, qui se termina par le traité de Nimègue. Les Impériaux, les Espagnols et les Hollandais réunis y campèrent en 1674. L'année suivante, les marsages y furent consommés par les armées de Hollande et d'Espagne à leur retour de Binche; ces armées vinrent de Hal y fourrager les 17 et 18 août et y séjournèrent encore le 7 septembre. En 1676, ces mêmes armées restèrent à Baulers pendant dix jours à partir du 2 juillet et y revinrent le 5 août 4677. Les paysans que les ravages des Français avaient chassés d'autres localités, causèrent également de grands torts à ceux de Baulers, comme ceux-ci le disent dans une requête en date du 18 mars 1678.
Baulers ressortissait jadis à la mairie de Nivelles, et les échevins suivaient la coutume de cette ville, où ils allaient à chef de sens.
Anciennement la juridiction y était partagée entre le duc de Brabant, le seigneur du fief de Rognon et le chapitre de Nivelles. Au premier appartenait la haute justice, au moins sur une partie du territoire.
Lors de la grande engagère des seigneuries pendant le règne de Philippe II, le domaine abandonna, en 1558-1569, aux Vander Eycken ou Du Chesne, seigneurs de Malihan, la haute, moyenne et basse justice sur treize maisons et hôpitaux et sur leurs dépendances, situés en grande partie à Baulers, le tout considéré comme relevant de la cour féodale de Lotringe ou Lothier; c'étaient : La Brye, qui toutefois avait moyenne et basse justice, la Croix Hayette, une moitié du moulin de Berra (sur Nivelles), Lossignol, la maison dite Le Chaisne, la Tour de Bauler, la maison de Jean Deschamps, celle des hoirs de Guillaume Flo0rent, les hôpitaux de Saint-Nicolas, du Saint-Sépulcre et de Robelet, de Nivelles, la maison de la Charité (dans la même ville) et la ferme de l'Abbaye, à Monstreux. Six ans plus tard, les Du Chesne cédèrent leurs droits au chapitre de Nivelles, de qui le domaine les racheta en 1642. En 1630, on annonça la mise en vente de la haute justice de Baulers, mais elle ne s'effectua pas, et nous voyons, dans un rapport daté du 47 novembre 1783, la chambre des comptes réclamer pour le souverain la haute justice à Baulers dans tout le territoire qui n'y était pas tenu en fief du duché (la basse justice restant au chapitre] et la haute, moyenne et basse justice dans les fiefs de cette nature.
Ce que l'on appelait le fief de Rognon constituait une très-grande seigneurie avec haute, moyenne et basse justice, s'étendant sur presque toute la banlieue de Nivelles et sur une partie des villages voisins. En 1219, en confirmant la donation d'un bois situé à Rapoit (Rapoet juxta Balerium), faite à l'abbaye d'Aywières par noble homme Eustache de Henripont au moment d'entreprendre un voyage outre-mer (ultra mareiter), c'est-à-dire en Palestine, Othon, sire de Trazegnies, et Godefroid, le frère du châtelain de Bruxelles Léon, déclarent que ce bien dépendait du fief de Rognon, ainsi que l'avaient attesté les échevins qui rendaient la justice dans ce fief (qui de eodem feodo habent judicare). Le duc de Brabant l'ayant acquise des sires de Trazegnies en 4324, la seigneurie de Rognon fut annexée au domaine de Nivelles jusqu'en 1558-1559, qu'elle fut donnée en engagère. Rachetée en 1612, elle fut cédée au seigneur de Bornival en 1658, reprise par le domaine après la mise sous séquestre de l'héritage de celui-ci, et de nouveau vendue, cette fois au marquis de Roben, en 1769. Déjà au XVIe siècle, on n'était pas d'accord sur les prérogatives qui y étaient annexées. Les officiers de justice du prince soutenaient que l'échevinage et le receveur du domaine au quartier de Nivelles, par qui cet échevinage était présidé, ne pouvaient connaître des cas criminels. Maurice Durvau, demeurant à Baulers, ayant été cité devant le lieutenant-bailli du Brabant wallon comme coupable d'avoir fait violence à une veuve, le receveur obtint du conseil de Brabant des lettres closes ordonnant au lieutenant-bailli de laisser la procédure en surséance jusqu'à ce qu'on eût jugé le procès soulevé entre le receveur et le bailli, « au sujet des appréhensions faites sur le fief Rognon emprès Nivelles » (1517-1549). Plus tard, une autre querelle s'éleva entre le marquis de Roben, seigneur de Bornival et du fief de Rognon, et le chapitre de Nivelles, au sujet du droit de chasse. Une transaction l'assigna au premier dans la partie du territoire de Baulers située au sud et à l'ouest de la Thines, et au second dans la partie située au nord et à l'est de cette petite rivière. La séparation était complétée par une ligne partant du pont de Bouillon sur la Thines vers le Grand Merli, aboutissant ensuite à un chemin près de l'auberge l'Empereur, puis traversant l'ancien chemin d'Alsemberg supprimé, se dirigeant enfin vers la grosse borne qui se trouvait près du chemin du Grand Bailli et de là vers le chemin de Nivelles à Bois-Seigneur-Isaac (5 octobre 1784). Mais à cette occasion on rappela au gouvernement les droits qu'il aurait dû posséder à Baulers. La chambre des comptes ayant représenté comme des usurpations les prétentions des seigneurs de Rognon et du chapitre de Nivelles à la possession de la haute justice de ce village, le conseil des finances lui ordonna de faire opérer une reconnaissance des limites de la seigneurie de Francstaux à Nivelles, avec laquelle le domaine avait jadis engagé la haute justice sur les treize maisons et hôpitaux, et de charger le fiscal de Brabant de provoquer l'annulation de la transaction dont nous venons de parler (27 novembre 1783).
En 1782, Biourge, le maire du fief de Rognon, ayant, accompagné des échevins de ce domaine, visité la plupart des chemins du village, on signala ce fait au chapitre de Nivelles comme un empiétement sur ses droits (23 août 1782). Suivant les avocats de ce dernier, à lui seul appartenait le droit d'exercer à Baulers, par l'intermédiaire de ses officiers et gens de loi, tous actes de juridiction et notamment ceux qui se rapportaient à la visite des chemins. Au fief de Rognon, ajoutait-on, étaient annexés des cens à Baulers, mais sa juridiction n'y était que foncière. La partie adverse apporta vainement des preuves nombreuses à l'appui de ses allégations; le conseil de Brabant décida en faveur du chapitre, en condamnant aux dépens le seigneur de Bornival (30 janvier 1790).
Les droits du seigneur de Rognon reposaient cependant sur les aliénations faites à son profit par le domaine et dont les actes authentiques attribuent à son fief la haute, moyenne et basse justice, tandis que ceux du chapitre pouvaient être facilement contestés. D'après les Comptes des baillis du Brabant wallon des années 1403 et suivantes, il n'avait à Baulers que «cens, rentes, « lois et amendes », et le duc y possédait la haute justice. Dans le compte pour 1410, on lit à la marge : « le bailli a relaté qu'ils (c'est-à-dire les chanoines et les chanoinesses) n'y doivent avoir que justice foncière, et ils n'en demandent plus avant ». Dans le siècle suivant naissent déjà des contestations. En 1514, le jour de la dédicace du village, le maire du chapitre, étant ivre, s'approcha d'un nommé René Delporte et le prit à la gorge en criant : « Je vais te calenger »; René l'ayant blessé en résistant, les échevins le condamnèrent à avoir le poing coupé. Mais comme ils n'avaient pas « connaissance des cas criminels », l'accusé s'adressa à la chambre des Comptes, qui, au nom du souverain, lui accorda des lettres de grâce, moyennant 48 livres de Flandre et un pèlerinage aux Trois Rois, à Cologne.
Les engagères successives des possessions domaniales à Baulers contribuèrent à obscurcir les droits réels des différents seigneurs de ce village. Au milieu du XVIIe sièc'e, le chapitre se prétendait haut-justicier, et cependant quel était son titre? En 1682, les habitants demandèrent à ce corps un terrain pour une place publique, qui servirait aux réjouissances publiques et de lieu d'exécution; ils avouent dans leur requête que cela s'était fait jusqu'alors sur un terrain dépendant du fief de Rognon (à la Justice de Malihan, citée plus haut, dans le chapitre « Lieux-dits anciens ») et ils ajoutent que cela n'était pas convenable, puisque le chapitre était haut-justicier. Le chapitre céda à la communauté une pièce de terre dépendant de la Cense du Chapitre, à la condition qu'elle l'approprierait à ses frais à sa nouvelle destination (3 septembre 1682). Les officiers du prince tolérèrent depuis les usurpations du chapitre ou les combattirent sans énergie. En qualité d'avoué du chapitre à Baulers, le duc de Brabant y prélevait sur chaque maison située dans les domaines de ce corps et de plus dans la seigneurie de La Bry une redevance consistant en trois vaisseaux d'avoine et une poule. Le nombre des maisons sujettes à cette taxe s'élevait : en 1406, à 9; en 1453, à 11; en 1561, à 12. Dès le commencement du XVIe siècle, les habitants se refusèrent à la payer, et ce différend, porté devant le conseil de Brabant, s'y éternisa sans recevoir de solution. Le 14 juillet 1576 et le 4 juillet 1590, le conseil déclara que la cause ne pouvait encore se juger, et la chambre des comptes reconnut bientôt qu'il y avait impossibilité de la terminer, les pièces du procès ne se retrouvant plus.
Le chapitre eut aussi un débat avec la ville de Nivelles à propos du « stordoir » ou tordoir à huile de Baulers, qu'il avait donné en ferme pour 200 ans à Arnoul le Stordeur et à sa postérité. Arnoul ayant renoncé à l'exploiter et cédé ses droits à Baudouin De Four, la ville prétendit lèvera ce propos une «maltôfe» (ce qui ici signifie évidemment un droit de mutation) sur la valeur de l'objet ayant donné lieu à la transaction. Mais le chapitre allégua des immunités et le conseil de Brabant lui donna raison (22 décembre 1434). Le 18 juillet 1687, les limites respectives des dîmes du chapitre de Nivelles à Baulers et du chapitre de Sainte-Waudru de Mons à Haut-lttre furent déterminées. La ligne de séparation, venant du bois de Nivelles, passait à une épine qui se trouvait au milieu de la campagne, se dirigeait derrière la Cense du Laid Pattar vers l'angle d'une parcelle ayant été le Bois de la Haie, puis suivait une haie jusqu'au chemin de Bois-Seigneur-lsaac, et ce chemin jusqu'à l'angle du Bois Planté, qui était sur Baulers. Aujourd'hui le territoire de Nivelles se prolonge entre cette dernière commune et Haut-lttre.
Un chirographe du 10 avril 1323, passé par devant les « échevins del court del aumonne de Bauleir » et le maire Henri Dasonleville, est déjà rédigé en français. Les anciens registres de ces échevins, qui d'ordinaire s'intitulent simplement « d'échevins de Baulers », commencent en 1630 et se trouvent au greffe du tribunal de Nivelles. Les archives locales possèdent un atlas cadastral levé en 1813. Après avoir eu longtemps les mêmes répartiteurs que Thines, Baulers en fut séparé sous ce rapport vers l'année 1500. Depuis l'établissement de la domination française, en l'an III, il a ressorti aux mêmes circonscriptions administratives et judiciaires que ce village. Le budget de la commune, pour 1859, présente les chiffres suivants :
La seigneurie du chapitre de Nivelles comprenait, en 1787, outre la juridiction, un livre censal produisant 289 florins; la chasse, qui était alors louée moyennant 42 florins; la Cense du Chapitre, avec 90 bonniers de terres et 16 bonniers de prés, le tout affermé 1,496 florins; 38 bonniers de terres, provenant du curé du lieu, qui, en retour, avait reçu une compétence; la grande dîme (sauf quatre dixièmes appartenant à l'abbaye d'Afflighem et à l'hôpital Saint-Nicolas de Nivelles), valant 2.435 florins; la petite dîme, par indivis avec l'hôpital précité, valant 153 florins. La ferme et 72 bonniers furent vendus par la république à Christophe Ducamps, de Paris, moyennant 59.000 livres, le 8 prairial an VIII.
Des autres tenures moins importantes, les unes, comme la Tour de Bauler, La Bry, Le Change, Lossignol, relevaient de la cour féodale du duché de Brabant; d'autres, comme La Haie et Bouillon, ressortissaient à la cour féodale de l'abbesse de Nivelles. Des vassaux du nom de Baulers figurent dans plusieurs anciens diplômes : Hugues Boller, en 1151; Rase et Nicolas de Balleir, en 1160; Gillard de Basler, en 1204; Herman, chevalier de Baler, en 1242. Ce dernier comptait parmi ses feudataires Guillaume de Baler et son frère Egide ou Gilles.
Une maison avec tour, située près de l'église, à proximité du chemin conduisant à Nivelles, formait un premier fief relevant du duché et que l'on taxa, en 1474, pour le service féodal, à un combattant à pied. Après Henri d'Aillés (vers 1312), il passa à Gérard, fils aîné de Baller ou Baulers (vers 1350), dont le fils Jean fut surnommé de Turri ou de la Tour et figura parmi les chefs de l'armée ducale à Bastweiler. Un siècle et demi plus tard, Jean de la Tour vendit ce bien à Eustache le Prince (r. du 14 décembre 1524), dont le petit-fils Jacques le céda à Guillaume Wauthy (r. du 24 octobre 1565). Sire Antoine de Witthem, seigneur d'Overyssche, en devint ensuite acquéreur (r. du 25 juin 1574), puis les seigneurs de Neufrue, et ensuite Jeanne-Adrienne Grart, femme de Jean Saint-Paul (r. du 4 novembre 1688). Il y a quatre-vingts ans, c'était la propriété de Jeanne Monnoyer (par relief du 4 juin 1783). En 1688, l'habitation était complètement ruinée.
Le fief de La Brye ou de Brye se composait d'une seigneurie ayant moyenne et basse justice, maire, tenables, sergent, lois et amendes, droit de congé, cens (71 bonniers payaient chacun 10 deniers) ; le bien lui-même comprenait 17 autres bonniers. De Martin de Promelles La Brie passa à Marguerite, fille de Jean de Malines et femme de Philippe Hinckaert ; ce dernier le vendit à Jean Mohier, qui le revendit à Jean Kunal dit de le Brie (r. de 1404-1405). Un grand nombre de familles, entre autres les Estienne (1473-1474-1505) et les Surhon (1591-1688), se le transmirent successivement. Jean-Guillaume Du Houx en hérita de maître Adrien-François de Surhon (r. du 3 juillet 1688), et Jean-Charles Tilman de sa tante Hélène Du Houx (r. du 2 mai 1763). En 1784, la ferme de La Brye appartenait à Auguste Narrez.
Une dame Marie des Changes (de Cambis), de Nivelles, laissa à sa sœur Aleyde un grand fief, qui prit depuis le nom de fief des Caynges ou le Change. Aleyde le transmit à son fils naturel Gérard (vers 1312). Jean, fils de messire Baudouin de Pottes, puis le chevalier Jean de la Neuve-Rue (r. du 26 décembre 1398) possédèrent ce bien. Lorsque Rombaut de la Tour en fit le dénombrement, le 28 mai 1440, on y comprenait une maison avec dépendances, 33 bonniers de terres, valant par an 12 muids de blé et 12 griffons ; il y avait jadis existé 14 masures, qui payaient au seigneur 31 chapons et 31 sous, mais ce revenu ne se percevait plus, « pour la destruction d'icelles, faite par guerres du temps passé ». Quatorze hommages, d'une contenance totale de24 bonniers 3 journaux de terres, et qui payaient, en cas de mutation, le produit d'une année sur trois, dépendaient du fief du Change. Des de la Tour, ce dernier passa aux de Prince ; Charles-Maximilien de Prince, seigneur de Dhove, le vendit à maître Rombaud Vanderborght, docteur de la chambre de l’archiduc Léopold-Guillaume (r.du12septembre1657), dont les biens se sont confondus dans le patrimoine des Poederlé. Marie d'Olmen, femme du comte de la Plesnove, demeurant à Paris, en fit le relief la dernière, le 28 juillet 1784.
Plus considérable encore était la tour et manage de Baller, appelée ensuite le fief de Foussingnoul (1530), de Lossignol (1597, 1693) ou de Rossignol (1723,1727). C'était, au siècle dernier, une belle ferme avec tour, « construite en forme de maison de plaisance »; 8 bonniers de prés, 36 b. de terres, 2 b. de bois, un cens de 12 deniers de bonne monnaie et des hommages y étaient annexés. Jean, fils de René de Boller, en est le premier possesseur connu. Bernard, sire de Bornival, le laissa à messire Jean de Bornival, à qui succéda son cousin, le chevalier Roland de Bornival. Celui-ci le vendit au chevalier Thierri de Heetvelde, dont le fils, qui portait le même nom, en fit le relief en 1400-1401, puis le céda à sa sœur Elisabeth (r du 13 septembre 1415). Jeanne en hérita de sa sœur Elisabeth (r. du 25 février 1423-1424) et, de concert avec son mari Jean Boxhoren, le vendit à Hubert Gérart de le Cauchie (r. du 16 juillet 1434). Nous le voyons ensuite en possession de la famille Berthinchamps (de 1443 à 1502), puis de différentes lignées, dont la dernière fut celle des Snaegels.
Parmi les vassaux de l'abbesse de Nivelles, on cite, au XIIIe siècle, le chanoine Gérard de Hodeberges, qui fonda la chapellenie de Sainte-Gertrude dans la collégiale de Nivelles et en assigna la dotation sur son manoir de Baulers, qu'il vendit ensuite à Daniel de Baulers pour 100 livres de Louvain (acte daté de la veille de Saint-George, en avril 1280). Ce manoir n'était autre, sans doute, que le fief de La Haye, qui avait un maire, des tenanciers jurés, que l'on nommait hostes, un sergent, droit de percevoir les amendes, lots et congés, deux hommages, 23 bonniers de terres et de pâturages au chemin qui menait du Chêne Sohier de Gand à La Brye et à la Thines, un cens de 31 chapons, 36 vieux gros, 4 sous de bonne monnaie, I maille de Hollande. Gertrude de Roheignies ou Hossignies transmit ce fief à son petit-fils Werner de Davefe ou Davre, seigneur de Bois-Seigneur-Isaac, dont les descendants le possédèrent pendant plus de deux siècles. Le baron d'Ebleghem le vendit, y compris la ferme de Hildebroux, à Barthélemi Monnoyer (r. du 18 juillet 1680), qui le transmit à sa postérité. Un autre fief tenu de l'abbesse s'appelait la Motte et Thoure à Bauler, avec 9 journaux de prés, de pâturages, d'eau, une tour de pierre couverte d'ardoises. .Après Catherine Delrue, veuve de Jean Loys, il appartint à Adrien Bouillon (r. du 25 février 1558) ; il resta longtemps dans la famille de ce dernier et il en adopta le nom. « Le Motte et Tour de Baulers, dite communément Bouillon», était unie, en 1755), au fief de La Haye. C'est aujourd'hui une belle villa, environnée de riantes prairies et d'étangs, et dont est possesseur M. Dangoneau , fils de l'ancien bourgmestre de Nivelles sous le gouvernement des Pays-Bas.
L'église médiane de Saint-Remi à Baulers est citée dès l'année 1059. Après avoir fait partie du diocèse de Liège et du concile de FIeurus, elle fut comprise dans le diocèse de Namur et le concile ou doyenné de Nivelles. Du temps des Français, le curé Jean-Baptiste Wautier prêta serment à la république. Après le concordat, elle devint une succursale de la cure primaire de Braine-l'Alleud.
Le chapitre de Nivelles était collateur de la cure; à ce titre il payait au curé une compétence qui fut successivement portée à 550 (8 avril 1775) et 600 florins (7 avril 1781) et encore augmentée de 170 florins (23 septembre 1788). La cure possédait jadis 37 bonniers 1 journal de terres,'1 b. de prés et en outre 2 b. 3 journaux de terres sous Promelles, mais ces biens cessèrent de lui appartenir, ainsi que les revenus des chapellenies de Notre-Dame et de Saint-Nicolas (cette dernière dite de la seconde fondation et chargée de 26 messes par an), qui lui avaient été unies le 21 mars 1682. Les revenus de la fabrique s'élevaient, en 1787, à 75 florins seulement; ils étaient, en 1846, de 3.305 francs, provenant en partie du produit de 33 hectares 47 ares 50 centiares.
L'église de Baulers souffrit considérablement des troubles du XVIe siècle. On la répara en 1596, et, le 13 septembre 1609, Antoine Offreman s'engagea envers Je chapitre, moyennant 100 florins, à en reconstruire le clocher, dont, la charpente devait être entièrement en chêne. La croix que l'on plaça au sommet de cette flèche fut fournie par Me Nicolas Tordeur. Pour se procurer une cloche les habitants avaient été autorisés à vendre un bien communal (14 janvier 1603); la cloche décimale fut refondue en 1724. L'édifice actuel ne date que de la fin du XVIIIe siècle. Dès l'année 1778, l'autorité ecclésiastique signala l'insuffisance de l'église, et peu de temps après, à lu demande du curé et des habitants, le chanoine Trico exposa au chapitre de Nivelles que l'église de Baulers était trop petite et les murailles de la nef en fort mauvais état; le chapitre consentit à agrandir l'église (12 avril 1783), mais la commune ayant répudié d'abord toute solidarité dans la demande faite par le curé, ce ne fut que l'année suivante qu'une résolution définitive fut prise à ce sujet (17 janvier 1784).. La tour existante, qui était «ancrée, soufflée, hors d'aplomb et de ciment», devait être réédifiée, mais les habitants se refusèrent à contribuer dans cette dépense, et décidèrent qu'ils feraient enlever la cloche qui leur appartenait, et que le chapitre serait prié de remplacer la cloche décimale par une autre plus grande, afin qu'on pût l'entendre dans toute la paroisse (9 mars). Lorsqu'on commença la démolition, une nouvelle démarché fut faite auprès de la communauté, mais celle-ci refusa de nouveau, et consentit à ce que l'on rebâtit l'église avec un simple beffroi (12 mai). Sur une requête du curé et de quelques habitants, on décida également la reconstruction du chœur, qui, suivant eux, offrait un aspect hideux et n'était pas moins caduc que la nef; seulement on en laisserait subsister le toit (10 juillet). Cette dernière restriction ne put être maintenue. Pendant la nuit du 10 au 11, des «malintentionnés» jetèrent bas la moitié des murs du chœur, dont deux fenêtres furent brisées et le toit enfoncé. Le chapitre ordonna de procéder contre eux (12 juillet), mais le mai était fait: il fallut construire un chœur nouveau. La dépense totale pour la construction de l'église de Baulers s'éleva à 9.060 florins 16 sous, dont Afflighern paya un dixième et le chapitre et l'hôpital Saint-Nicolas le restant, savoir : le chapitre 14/20, soit 5.436 florins 10 sous, et l'hôpital 6/20, soit 2.718 florins 5 sous. L'édifice n'offre rien de remarquable : il ne comprend qu'une nef de quatre travées, et un chœur de deux travées, terminé par une abside à trois pans. Les autels latéraux sont dédiés à la Vierge et à Saint-Nicolas.
La table des pauvres était jadis administrée par un mambour que le chapitre de Nivelles nommait et révoquait à son gré, comme il le fit notamment le 14 janvier 1603. Ses revenus s'élevaient, en 1787, à 304 florins.
Le budget du bureau de bienfaisance, pour l'année 1859, a été fixé comme suit :
Le bâtiment servant de maison communale et d'école date de 1825. Parmi les instituteurs du canton, c'est celui de Baulers, M. G.-J. Jadin, qui a obtenu le prix au concours de 1841. Le nombre des enfants pauvres qui ont été admis par la commune en 1858-1859, à recevoir l'instruction, s'est élevé à 97: 46 garçons et 51 filles. La fête principale se célèbre le deuxième dimanche de septembre, la fêle secondaire le premier dimanche de juin.
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