Le village de Bornival était dans le principe connu sous le nom de Pourbais (Porpais ou Porbais, 1209 ; Pourbais, 1244) ; au commencement du XIVe siècle apparaît son nom actuel, qui s'écrivit successivement Bornevaus ou Borgnevaus (1315) ; Borgnevals (1325) ; Borgnevaul (1366, 1404, 1409) ; Borgnevail (1366) ; Bourgneval (1371, 1400, 1418, 1526) ; Bourgnevauls (1371) ; Bomgeval (1377) ; Borgneval (1383) ; Bourgeval (1387, 1397,1477) ; Bourgevaille (Brabantsche yeestlen) ; Bourgnival (1429, 1494, 1536, 1550 1563, 1575); Bourgevaul (1480) ; Bornival (1650, 1659). Cette dénomination peut s'être formée de born ou borre, fontaine, source, et de val, vallée. On prononce en wallon Bornivau.
La commune de Bornival est limitrophe de celles de Nivelles, Monstreux, Arquennes (Hainaut), Feluy (Hainaut), Ronquières (Hainaut) et Ittre.
Bornival est à 1 1/2 kilomètre de Monstreux, 4 k. de Nivelles. 5 k. de Ronquières, 6 k. d'Arquennes, 7 k. de Feluy et d'Ittre, 34 1/2 k. de Bruxelles.
L'église de Bornival se trouve située par 56 grades 22 de latitude N. et 2 grades 15 de longitude E.
L'altitude du sol est de 65 mètres à 1,800 m. S.-O. de l'église, au confluent de la Thines et de la Samme.
Le cadastre divise le territoire de Bornival en 2 sections : la section A ou du Croiseau, la section B ou du Village.
Au 1er janvier 1859, ces sections se trouvaient morcelées en 660 parcelles, appartenant à 129 propriétaires, donnant un revenu cadastral de 27,439-00 fr. (sol : 23,884-00 ; bâtiments : 3,555-00) et ayant une contenance de 456 hectares 74 ares 40 centiares (imposable : 445 hect. 43 a. 80 ca.; non imposable : 11 hect. 30 a.60 ca.).
Cette contenance globale se subdivisait ainsi en 1834:
On comptait à Bornival, en 1374, 50 ménages ; en 1436, 28 foyers ; en 1464, 32 foyers ; en 1472, 19 foyers ; en 1492, 12 foyers; en 1525, 40 maisons, plus 2 inhabitées ; en 1686, 38 maisons, plus 1 moulin ; en 1769, 48 maisons, outre celle des échevins ; en 1856, 104 maisons.
Les maisons sont disséminées sur toute l'étendue du territoire et ne forment pas même d'agglomération autour de l'église, qui occupe le haut d'un coteau, près de l'endroit où s'élevait jadis le château de Bornival. On peut cependant citer, outre le centre de la commune, quelques petits groupes qui portent un nom collectif, ce sont : le Chêne, à 800 m. N. de l'église ; le Clokeman, à 1,200 m. O.-S.-O. ; le Warechais, à 1,200 m. O. ; Choupère, à 600 m. N.-O. ; la Basse-MasseviIle, à 1,100 m. N.-O. ; la Haute-Masseville (Haute-Marville, 1766), à 1,400 m. N.-O. ; le Croiseau, à 1,800 m. N.-O. ; le Hututu, à 1,300 m. N.-N.-O.
Pour ne point citer toutes les maisons connues sous une désignation particulière et qui seront énumérées d'ailleurs parmi les lieux dits, nous nous bornerons à mentionner les habitations isolées les plus importantes.
A 1,100 m. S.-S.-O. de l'église, la Papeterie Severs ; à 1,600 m. S.-O., le Moulin de Bornival ; à 1,600 m. O.-N.-O., la Ferme Lisart ; à 1,800 m. O.-N.-O., la Ferme de la Barrette ; à 2,000 m. N.-O., la Ferme Pourbais ; à 1,100 m. N.-N.-O., la Ferme du Tilleul.
Sohi champ ; Champ du Bosquet ; Château de la Michotte ou Muchotte ; Petit pré ; Ferme de la Fontaine ; Mascau ou Maison Deghaye ; Beau rivau ; Jean Ladriére ; Champ de Marcoufosse ; Petit berger ; la Verte ; Bois d'en haut ; Bois d'en bas ; Jean Defer ; Pierre Hubert ; Chou de Bontet ; Pothié ; Parée ; Dechamp ; Bedalle ou Bedaille ; Mathias Delalieu ; Grand François ; le Rond cheval ou Grand Baillieu ; Pelseneer; Cortil bruyère ; Tom ou Hanin ; Van Os ; la Douce ; Marie Boucher ; Jean Culot ; A tout vent ; la Ronce ; le Trixhe; le Jardinier ; Ferme du Château ou Basse-Cour ; Ferme de la Brique ; Trou de mon cul ; Péchières ; Poulet ; Champ du Gai ; Patiau ; Jean Delalieu ; Faveresse; Beau pré ; Cougniot ; Goul ; Ferme Dubois ; Ferme du Clokeman ; Petit Clokeman ; Baraque ; Ferme Baudet ou Grande ferme du Croiseau ; Ferme Havaux ou Petite ferme du Croiseau ; Bontet (Cense de Bonté, 1733 ; Cense Bonté, 1674) ou Tri Galet ; Au Canal ; Maisons Tombeur ; Chemin de la Margante ; Ruelle Berteau ; Petit Paradis ; Avenue du Champ du Château; Avenue Boudarl; Avenue de l'Ecole; Maison du Curé; Vieux Clerc ; Champ Paul ; Maison Druet ; Pré de la Basse-Cour ; Pré du Château ; Champ del Tour ; Jean-Pierre Robert ; Pré Lizon ; Long pré ; Pré Colau ; Pré Marie Boucher ; Pré Pierre Boucher ; Planche à Cabiaux ; Sentier Pierre Delalieu ; Pré Hicquet ; Sentier de Tournai ; Pré du Moulin ; Prairie Persin ; Maison Gréï (Grier?) ; Petit Bosquet ; Six journaux ; Chapelle N.-D. de Luxembourg ; Chapelle N.-D. de Consolation ; Chapelle N.-D. de Lorette : Chapelle Sainte-Wivine, en wallon Bouvine ; Chapelle Saint-Pierre ; Chapelle Saint-Hubert.
Le Mousqueti ; Bois Jean de Gages.
Le terrain est sillonné de vallées orientées dans toutes les directions et donnant naissance à un grand nombre de sources ; on remarque deux plateaux élevés que sépare le Ri Mathieu Simon : l'un d'eux est occupé par les maisons de Choupère, l'autre par le Croiseau, qui est le point culminant de la commune et des alentours. Le sol est généralement fertile.
Le système coblentzien n'apparaît qu'à l'E. de l'église, sur la rive droite du Ri de la Brique. Le système eifelien suit la Thines sur tout son parcours, dans la partie inférieure de la vallée ; en s'élevant, il disparaît sous le limon hesbayen du système diluvien. Plus haut, le limon fait place à l'étage supérieur du système yprésien, auquel succède le système bruxellien, qui est recouvert à son tour par le limon hesbayen.
Depuis deux ans, on exploite par la poudre, pour en faire des pavés, les psammites du système eifelien ; la carrière est voisine de la Thines. On extrait du sable près du Chêne. On prétend qu'il existe du minerai de fer dans le bois d'En bas.
Tout le territoire de Bornival appartient au bassin de l'Escaut ; les cours d'eau qui arrosent cette commune sont : la Samme, le Ri de Rond Cheval, le Ri Mathieu Simon, le Ri du Clokeman, la Thines et le Ri de la Brique.
La Samme vient de Feluy et sur toute son étendue est mitoyenne entre cette commune et celle de Bornival ; elle reçoit le Ri Mathieu Simon (r. dr.) au moment de devenir limitrophe de Ronquières. Son cours, dirigé du S.-E. au N.-O., avait primitivement un développement de 800 m. ; lors de la construction du canal de Charleroi, pour redresser une courbe, on a réduit cette longueur de 200 m., et les 100 m. formant le lit nouveau se trouvent sur le territoire de Feluy, de sorte qu'actuellement la partie intéressant Bornival n'a plus que 500 m.
Le Ri de Rond Cheval prend sa source près de la maison qui lui donne son nom, reçoit (r. g.) les eaux de la fontaine Hanin et pénètre sur le territoire de Ronquières, après un parcours de 300 m. dans la direction du N. au S.
Le Ri Mathieu Simon prend sa source près de la ferme du Tilleul, se grossit des eaux de la fontaine de Masseville (r. dr.) et de celle du Warechais (r. g.), devient mitoyen avec Ronquières, rentre sur le territoire de Bornival, reçoit (r. g.) le Ri du Clokeman, passe sous le canal et se réunit à la Samme (r. dr.). Son parcours, dirigé du N.-E. au S.-O., a un développement de 2,700 m., y compris 550 m. limitrophes de Ronquières.
Le Ri du Clokeman prend sa source près du Clokeman et se réunit au Ri Mathieu Simon (r. g.), après un parcours de 700 m. dans la direction de l'E.-N.-E. à O.-S.-O. Avant la construction du canal, il se rendait directement dans la Samme ; on l'a dérivé pour éviter la construction d'un aqueduc.
La Thines vient de Monstreux et sur toute son étendue est mitoyenne entre Arquennes et Bornival ; elle active la papeterie Severs par une chute de 2 m. 83 et le moulin de Bornival par une chute de 3 m. 31 ; puis pénètre sur le territoire d'Arquennes, où elle passe sous le canal et se réunit à la Samme (r. dr.). La partie de son cours qui intéresse Bornival a une longueur de 1,100 m. dans la direction de l'E. à l'O.
Le Ri de la Brique prend sa source à la fontaine du Chêne ; devient bientôt limitrophe de Monstreux ; reçoit (r.dr.), près de la ferme de la Brique, les eaux de la fontaine du Bois d'En haut et de la fontaine de la Ronce, grossie elle-même de celle de l'École ; puis abandonne le territoire de Bornival pour entrer à Monstreux. Son parcours, dirigé du N. au S., est de 1,100 m. dont 900 m. sont mitoyens.
Les habitants emploient l'eau des fontaines qui donnent naissance aux divers ruisseaux de la commune.
On remarque un petit étang dans une prairie située entre l'école et l'église. L'étang qui entourait le château et celui dit du Cabinet (1761) formaient jadis des dépendances de la seigneurie.
Le canal de Charleroi traverse le territoire sur une longueur de 500 mètres.
On comptait, en 1784, dans la commune, 387 personnes : 1 prêtre, 141 hommes, 142 femmes, 55 garçons et 48 filles âgés de moins de 12 ans ; en l'an XIII, 338 habitants ; au 31 décembre 1831, 498 habitants ; au 31 décembre 1856, 489 habitants.
Les registres de l'état civil remontent à l'année 1703 ; mais un grand nombre de feuillets en ont été arrachés, sous le gouvernement français, à l'effet de soustraire les jeunes gens à la conscription militaire.
Trois bois dépendaient jadis de la seigneurie de Bornival : le Bois d'en haut, près de Grambais, contenant 40 bonniers ; le Bois d'en bas, de 61 bonniers, qui occupait, derrière le château, la rive orientale du ruisseau ; et le Bois Jean de Gages, de 2 bonniers d'étendue.
En 1761, le premier était très peuplé de chênes, de hêtres, de charmes, de boules (ou bouleaux) et de bois blancs. Les hêtres y croissaient parfaitement et en nombre infini ; les chênes y venaient moins bien, la nature sablonneuse du sol, en différents endroits, retardant leur croissance. Le deuxième bois s'étendait sur un terrain pierreux et accidenté. Ces deux bois et le Bosquet de la Longue Borne ne couvrent plus que 5 hectares environ.
La seule grande exploitation agricole est la Ferme Baudet ou Grande ferme du Croiseau (60 hect. en 1856, 75 aujourd'hui), tenue par M. Baudet (J.-F.), propriétaire. On citait autrefois la Ferme de Bonté, qui fut séparée de la seigneurie et cédée à Joseph De Lalieux le 16 mai 1733.
Le nombre des animaux domestiques constaté à Bornival par les recensements généraux s'élevait à :
Les terres exploitées par les cultivateurs de la commune se répartissaient ainsi :
Ce chiffre total se subdivisait en biens exploités :
En moyenne l'hectare de terre était, estimé à:
L'ancienne verge linéaire a 10 lj2 pieds de Nivelles.
Deux usines sont établies sur la Thines : la Papeterie Severs ou Papeterie Marloy et Cie, qui est exploitée par M. De Nayer et fabrique annuellement 60,000 kilogr. de papiers de pliage, au moyen de 2 piles activées par 1 roue hydraulique ; le Moulin de Bornival, qui compte 3 couples de meules mues par 2 roues et peut broyer 4,000 kilogr. de grain en 24 heures, lorsque l'eau ne manque pas. Le moulin de Bornival a une troisième roue servant de moteur à une foulerie située sur le territoire d'Arquennes. Le moulin à grains, ancien moulin seigneurial, a été maintenu en activité par un arrêté de la députation permanente en date du 30 août 1838 ; le 26 juillet précédent, l'établissement de la papeterie avait été autorisé.
On compte 14 chemins vicinaux et 43 sentiers, mesurant ensemble 33,095 m. dont 150 m. étaient pavés au 31 décembre 1850 ; plusieurs chemins ont été empierrés, mais on ne s'en aperçoit plus. Le chemin de grande communication n° 74 traverse la commune sur 2,574 m. Le canal de Bruxelles à Charleroi traverse l'extrémité S.-O. du territoire sur 500 m. environ.
Le village de Bornival s'est formé d'une ancienne seigneurie qui se trouvait isolée au milieu des domaines de l'abbaye de Nivelles et des seigneurs d'Enghien. Son nom n'apparaît qu'à la fin du XIIIe siècle et remplace alors celui de Pourbais, dont plusieurs actes antérieurs font mention.
Le manoir féodal de Bornival acquit une certaine importance lorsque ses possesseurs obtinrent de l'influence à la cour des ducs de Brabant et, plus encore, quand leur patrimoine passa aux comtes de Saint-Pol, seigneurs d'Enghien. Il fut pris et repris pendant les guerres qui ensanglantèrent la minorité de Philippe le Beau.
« Le château de Borgnival, dit Molinet, appartenant, aux hoirs de monseigneur le connétable, étoit occupé par les ennemis (il s'agit ici des ennemis des Bruxellois, alors en guerre contre le roi Maximilien d'Autriche), qui y avoient un grand nombre de compagnons, entre autres un vieu routier de guerre nommé Gaignaige, jadis archer du duc d'Autriche et jouant si bien du trait à poudre qu'il tua pendant le siège 4 à 5 hommes. Un des assiégés ayant déserté et annoncé que la place étoit mal munie de poudre et de vivres, elle fut rudement assaillie et prise, et Gaignaige pendu avec quatre autres ».
L'année suivante, peu de jours avant la reprise du château de Genappe, celui de Bornival fut également emporté par les princes de Saxe et de Chimai.
Lorsqu’Isabelle de Zuylen devint abbesse de Nivelles, ce fut au château de Bornival qu'elle passa la nuit qui précéda sa prise de possession de sa nouvelle dignité. Elle y fut conduite, le 20 mars 1624, par quelques parents et amis et par les échevins de la ville ; ceux-ci retournèrent immédiatement à Nivelles, mais en laissant au château une compagnie de bourgeois, chargés d'y faire bonne garde jusqu'au lendemain.
Bornival ressortissait à la mairie de Nivelles et on y suivait la coutume de cette ville.
De toute ancienneté, les seigneurs y avaient la haute justice, des cens, rentes, lois et amendes, et le duc de Brabant y possédait la souveraineté, « que on ne peut composer, traiter, ni rien quitter sans son octroi et consentement », c'est-à-dire qu'il n'était pas facultatif au seigneur ou à ses officiers d'y accorder des rémissions ou grâces aux criminels sans le consentement du duc ou de ses mandataires.
Les registres des échevins de Bornival se trouvent actuellement au greffe de Nivelles ; ils commencent en l'année 1525. Depuis l'an III de la république française, Bornival a fait partie des mêmes circonscriptions administratives et judiciaires que Monstreux.
Le budget de la commune, pour 1859, présente les chiffres suivants :
On lit dans une chronique manuscrite intitulée Antiquités de Nivelles, que, du temps de l'abbesse Ode, vers l'année 1126, la seigneurie de Bornival fut cédée par le chapitre de Sainte-Gertrude aux religieux de Saint-Adrien à Grammont, à charge d'un cens annuel de 68 florins. Nous ne savons où le chroniqueur a puisé ce détail, dont nous n'avons retrouvé de traces nulle part ailleurs.
Au commencement du XIIIe siècle, les grandes et les petites dîmes de Pourbais, nom que l'on donnait alors à Bornival, étaient tenues en fief de l'abbesse de Nivelles par le chevalier Godefroid de Hodeberge (ou Huldenberg), sa femme Béatrix et les filles de celle-ci, Joie, femme du chevalier Gérard du Bois-Seigneur-Isaac, et Ode, femme du chevalier Nicolas de Strépy. Le 1er décembre 1209, cette famille renonça à ces dîmes, au profit du monastère de Cambron, qui s'assujettit a payer à perpétuité un cens annuel de 12 deniers de Nivelles à Berthe et aux dames qui lui succéderaient dans la dignité abbatiale. Berthe étant absente lorsque la donation fut faite, Godefroid et sa famille s'engagèrent à accomplir la cession des dîmes, dans la quinzaine après son retour. Hugues, évêque de Liège, approuva, en 1211, cette transaction, qui, plus lard, donna lieu à quelques débats devant la cour laïcale de l'abbesse de Nivelles. Le chevalier Nicolas del Famelgeus Rues ou de Familleureux, seigneur du Bois (de Bosco), et Jean, son héritier, furent déboutés de leurs prétentions sur les dîmes précitées (6 décembre 1244), et, après y avoir renoncé à Nivelles, accomplirent la même formalité devant la cour de Mons (in Curia Montensi), en présence de plusieurs nobles du Hainaut et du bailli de ce comté, Thierri de Thion (le dimanche après les octaves de l'Epiphanie, en 1244-1245).
Blondeau mentionne un Hugues de Bournival, qui aurait vécu en 1235, mais nos documents ne commencent la lignée de ce nom qu'à René. Ce seigneur et ses gens ayant interdit aux moines de Cambron d'emporter leurs « dismes de Borgnevauls que on dist de Porbais », sous prétexte qu'elles avaient été affermées et assemblées dans ce village, le bailli, Jean de Sombreffe, cita les parties à comparaître devant lui, et, comme René et les siens n'alléguaient en leur faveur qu'un vieil usage, il se prononça pour l'abbaye, à laquelle il conduisit lui-même le produit de ces dîmes (octobre 1315).
Dix ans plus tard, une charte du duc Jean III confirma la décision du bailli (jour de Saint-Barthélemy 1325). René de Bornival avait épousé Marguerite, héritière de Pamele, mais leur fils, nommé Bernard, fut, de gré ou de force, amené à renoncer à l'héritage maternel, au profit d'un de ses frères utérins, Jean, fils de Marguerite et de Jean Meeuwe, enfant naturel du duc de Brabant Jean Ier. Peut-être est-ce en indemnité de cette spoliation qu'on assigna à Bernard une rente de 200 écus sur le produit des assises de Nivelles. L'extrait suivant d'un Cartulaire du comté de Hainaut nous apprend qu'à la suite d'un homicide commis par lui, Bernard de Bornival dut contracter l'obligation de servir le comte de Hainaut avec dix hommes d'armes et à ses frais, chaque fois qu'il en serait requis. « Mesires Biernars de Borgnevaus doit servir M. le conte Willaume, se de monsieur defalloit pour un appaisement domicides a dis hommes d'armes non moins, à son coust, à le semonse de l'un de nos deus signeurs, quant il en aront à faire, si com dit est. Là furent comme homme de fief de Haynnau le sires de Potles, li sires de Manchicourt et mesire Thieris de VVallecourt, ki le dis chevalier raplega de ceste cose. »
Plus tard, Bernard joua un rôle considérable. Sous le règne du duc Jean III, il fut l'un des commissaires chargés de fixer les limites du duché de Brabant du côté de Heusden. On le voit ensuite figurer parmi les témoins de la joyeuse entrée de Jeanne et de Wenceslas ; combattre à Scheut à la tête des milices de Louvain ; de concert avec d'autres nobles, se constituer la caution du duc envers Thierri, sire de Heynsberg, pour une somme de 6,611 couronnes (1356) ; sceller la charte remettant au comte de Hainaut le soin de conclure la paix entre le Brabant et la Flandre (1357) ; occuper les fonctions de sénéchal ou drossard du duché ; siéger dans le conseil du duc, de 1361 à 1370 ; assister, à Enghien, en 1366-1367, aux diètes convoquées pour assoupir le différend qui s'était élevé entre le duc Albert de Bavière et le seigneur de cette ville ; approuver la grande Charte de Cortenberg, en 1372 et enfin, figurer de nouveau comme conseiller du duc dans les négociations de Braine-l'Alleu, en 1374.
Le chevalier Bernard, sire de Bornival, épousa Gertrude Van Redingen ; lorsqu'il mourut, en décembre 1376, on l'enterra au couvent des récollets à Louvain. Outre le bien dont il portait le nom, il laissa à son fils Roland le fief de Grambais à Nivelles (relief de l'année 1377-1378), celui de la terre et demeure dite depuis de Lossignol, à Baulers (r. de 1381-1382), et la rente précitée de 200 vieux écus. Jean, le cadet, eut pour sa part une moitié du fief à Baulers.
Jean et Roland se distinguèrent également par leur dévouement au duc Wenceslas. Le nom du premier se lit en tête de la liste des patriciens louvanistes, qui, en 1362-1363, promirent fidélité à ce prince ; le second accompagna à Bois-le-Duc, en 1366, une troupe que conduisait dans cette ville le bailli du Brabant wallon, Libert de Liroul. Tous deux combattirent à la journée de Bastweiler. Roland devint à son tour bailli du Brabant wallon, le 29 janvier 1375-1376, et l'était encore en 1378. Le 15 février 1375-1376, il partit pour Yvoir dans le Luxembourg, à la tête de 43 cavaliers, parmi lesquels se trouvaient dix glaives : lui Roland, messire Pierre de Vertaing, messire Jean de la Neuve-Rue, Gilles de la Tour, Gérard de Marbais, Thierri de Rokegnies, Jean de Habeche, Renechon de la Tour et Macaire Schellart. L'expédition était dirigée contre les compagnies ou bandes d'aventuriers, dont le pays au-delà de la Meuse était infesté ; elle dura 26 jours et coûta au trésor ducal 145 1/4 moutons, outre les fournitures qui furent faites aux combattants brabançons.
Par leurs alliances, les Bornival se virent mêlés aux sanglantes querelles qui divisaient la ville de Louvain ; mais, tandis que Bernard de Bornival s'était plutôt efforcé de jouer le rôle de médiateur, son fils Roland se montra le défenseur acharné de la faction patricienne, et il fut l'un de ceux qui, en 1378, se réfugièrent à Aerschot et guerroyèrent de là contre les plébéiens. Ce chevalier ayant eu un différend assez grave avec un de ses voisins, Jean d'Ittre, le duc Aubert de Bavière chargea le bailli de Hainaut et le sénéchal de Brabant de rétablir entre eux la concorde (Binche, le 13 fenaul ou juillet 1371). Sa famille entra aussi en contestation avec celle de Rohegnies, et leurs débats allèrent si loin qu'on se vit alors dans la nécessité de faire escorter chaque année la grande procession de Nivelles.
Roland eut de Marguerite de Crainhem, dame de Bierges, trois enfants :
Roland, Marie, femme de Franc Vandendale ou de la Vaux, et Elisabeth, femme de Guillaume T'Servrancx, puis de Barthélemi T'Seraels. Le partage de ses biens se fit en l'an 1400. Elisabeth hérita de la terre de Bierges, près de Wavre ; Jean, fils de Franc de la Vaux et de Marie, reçut de son parent Philippe de Bornival, chanoine de Nivelles, qui était aussi fils du second Roland de Bornival, la seconde moitié du fief de Baulers (r. de 1400-1401). Quant à Roland, sa carrière ne fut marquée que par des revers. Lorsque l'armée ducale alla assiéger Grave, en 1383, les sires de Bornival et de Grez se portèrent au-delà de la Meuse à la tête de 10,000 hommes; mais, attaqués à l'improviste par les Gueldrois, ils furent vaincus et pris. Peut-être est-ce pour payer sa rançon que Roland vendit sa seigneurie de Grambais (en 1393), sa rente féodale (r. du 12 juillet 1397) et son fief à Baulers, qui devint, ainsi que cette rente, la propriété de sire Thierri de Heetvelde. Ayant ensuite provoqué le courroux du duc Antoine, qui fit saisir la maison et les biens de Bornival, Roland se soumit, le 12 juin 1409, « au dit des conseillers du duc et des échevins de la ville de Bruxelles, sur toutes les fourfaitures par lui, sa femme et ses serviteurs perpétrées à rencontre de la seigneurie du duc ».
Sire Roland fut l'un des nobles qui portèrent, le 15 août 1420, une sentence de condamnation contre les conseillers du duc Jean IV. En 1425, il était bourgeois de Louvain. Il laissa plusieurs enfants: Roland, Jean, et Marguerite, femme d'Égide Raes, qui partagèrent ses biens le 19 mai 1422, et qui continuèrent avec honneur la race dont ils étaient issus, mais sans en conserver les domaines. Bornival passa, on ne sait par suite de quelles circonstances, à Werner de Daules, qui, le premier, en fit le relief à la cour féodale de Brabant (14 mai 1429), et le céda à sire Pierre de Luxembourg, seigneur d'Enghien. Ce dernier eut pour successeurs :
Sire Louis de Luxembourg, comte de Saint-Pol (r. du 17 décembre 1451) ;
Pierre de Luxembourg, comte de Braine (r. du 6 avril 1477 et du 22 avril 1480) ;
Marie, sa fille aînée, et son mari, le comte de Romont (r. du 4 décembre 1480) ;
Charles de Luxembourg, évêque de Laon, par partage avec la comtesse de Vendôme, sa nièce (r. du 18 février 1494-1495) ;
François, fils naturel du précédent, avec cette clause que s'il mourait son père hériterait du fief, et que s'il était fait prisonnier, celui-ci pourrait grever Bornival pour payer sa rançon (r. du 17 juin 1504) ;
Jean de Tenremonde ou Termonde, maître de l'artillerie sous le règne de Charles-Quint, par cession du chevalier François, bâtard de Luxembourg, du consentement de son cousin, Charles de Luxembourg, comte de Brienne, et de sa cousine, la duchesse de Vendômois, consentements qui avaient été respectivement donnés, au château de Brienne, le 1er octobre, et à la Fère, le 14 septembre (r. du 16 novembre 1526).
Jean de Termonde, ainsi que nous l'apprend M. Henné, le nouvel historien de Charles-Quint, se distingua au service de ce prince. Il fut, en 1508, gouverneur d'Arnhem, qui avait été pris sur les Gueldrois. Pus tard, il obtint les importantes fonctions de maître de l'artillerie, aux gages de 30 sous par jour (outre son droit sur les villes et châteaux conquis, droit qui, en 1522, lui fut racheté 2.000 livres, pour deux années), et ensuite, en vertu de lettres patentes datées de Burgos le 1er juillet 1525, et après que l'empereur lui eut fait don de 1.000 ducats d'or, aux gages de 36 sous par jour, outre une pension de 600 livres.
Jean de Termonde fut plusieurs fois chargé d'inspecter ou d'améliorer les fortifications des villes des Pays-Bas ; en 1528, il compléta celles de Tournai et il s'occupa des moyens de perfectionner celles d'Utrecht ;
Pierre Vanderhofstadt dit de Tenremonde, par la mort de Jean, son frère (r. du 30 juin 1536) ;
Michel, son fils (r. du 31 août 1545), et sa belle-sœur, Françoise Le Prinche, veuve de François de Tenremonde, agissant au nom de ses enfants, Pierre et François (r. du 13 septembre 1545) ;
La même Françoise (r., pour son usufruit, du 17 octobre 1550), et son second mari, Antoine Van Mons, dont nous avons cité l'épitaphe à l'article Montreux.
François Vanderhofstadt, par la mort de Pierre, son frère (r. du 17 septembre 1563) ;
Marie, sa fille (r. du 1er octobre 1575), qui épousa François d'Erly ou d Arlin ;
Simon-Paul d'Arlin, leur fils (r. du 16 juin 1640) ;
Anne-Isabelle d'Arlin, fille du précédent (r. du 10 décembre 1650) ;
Garcia de Yllan, marchand portugais, par achat à Isabelle-Alardine de Rodoan, veuve de Simon-Paul d'Arlin (r. du 17 juillet 1652) ;
Don Ferdinando de Yllan, par cession du précédent (r. du 13 novembre 1654).
Ce seigneur fit d'énormes dépenses pour rehausser l'importance de la terre de Bornival. Après l'avoir agrandie au moyen de coûteuses acquisitions et après avoir reconstruit avec luxe le château, il prit en engagère du gouvernement espagnol la seigneurie des fiefs de Rognon (r. du 19 mai 1659), ainsi que les biens appartenant au domaine dans le ressort de la recette de Nivelles, et particulièrement une part dans les bois de Nivelles, de Hasoy, de Bossut et de Hez (r. du 6 septembre 1674). Bornival, ainsi accru, lui coûtait plus de 160,000 florins, lorsqu'il en sollicita l'érection en baronnie, en faisant valoir, comme un titre à cette faveur, l'alliance qu'il avait contractée avec Adrienne-Henriette de Wiltz, petite-fille d'un gouverneur du duché de Luxembourg (lettres patentes du 2 juillet 1674 et relief du 12 septembre suivant). L'époque était peu favorable à de pareilles entreprises. Les courses des Français et les marches des armées alliées ruinaient le pays ; les terres ravagées et dépeuplées ne rapportaient presque rien. Aussi le baron de Bornival, dont on raconte encore des traits insensés de dissipation, eut-il bientôt dévoré la fortune que son père avait laissée. Dès le 10 août 1676, il greva la baronnie d'une hypothèque de 40,000 florins de Brabant, qui, sept ans après, s'était accrue de plus de 70,000 florins. Bientôt, il se trouva dans l'impossibilité de payer ses dettes, et, en 1690, il abandonna ses biens à ses créanciers, qui consentirent à lui payer une pension alimentaire. Lorsqu'il mourut, et comme il ne laissait pas d'héritier, ses biens furent mis sous séquestre et ce fut le procureur Arnoul Adriani, qui, au nom de ses créanciers hypothécaires, releva ses fiefs (r. du 2 mars 1707). Les créanciers ayant administré avec peu de soin, la seigneurie fut adjugée au gouvernement autrichien, par déshérence, à la suite d'un arrêt du conseil de Brabant, qui ordonna aux créanciers de consigner leurs titres (13 janvier 1730). Une transaction conclue devant des commissaires de cette cour reconnut la validité d'une créance de 45,000 florins de change, créée le 10 avril 1680, par le baron de Bornival, au profit de Diego Nunez Henriquez, mais, de leur côté, les ayants droit de celui-ci réduisirent de 100,000 à 80,000 florins la somme qu'ils réclamaient à titre d'arrérages de cette créance (23 juin 1735). Enfin, pour terminer une affaire qui menaçait de s'éterniser, les créanciers renoncèrent à toute réclamation de quelque nature qu'elle fût, et le gouvernement s'engagea à payer à Benjamin Teixeira, l'acquéreur de leurs droits, 45,000 florins de change et 45,000 florins de Brabant. Cet accord reçut, le 29 décembre 1755, l'approbation du gouverneur général, mais la guerre empêcha l'entière exécution des promesses faites à Teixeira, et pour une de ces deux sommes, il fallut se borner à lui compter les arrérages à quatre pour cent, soit 2,250 florins.
Le 6 avril 1769, les états de Brabant, qui avaient alors en main l'administration du domaine de cette province, vendirent Bornival et le fief de Rognon au vicomte de Flodorp, seigneur de Clabecq, moyennant 145,833 florins argent courant ou 125,000 florins de change. Le vicomte n'était que le prête-nom de messire Henri de Loutzen, marquis de Roben, brigadier au service d'Espagne, colonel du régiment de Pavie (dragons), et de sa femme, née de Saive. Le gouverneur général approuva celte aliénation le 15 du même mois, puis autorisa les états à remettre aux acquéreurs tous les titres qui concernaient Bornival et Rognon, pour autant que ces titres seraient relatifs à la succession du baron de Bornival, et à leur permettre de faire copier les comptes rendus par les administrateurs de cette succession (10 décembre 1778). Quelques difficultés s'étant élevées au sujet de la remise de ces archives, un nouveau décret, du 1er juillet 1782, stipula qu'on ne restituerait que les comptes concernant uniquement Bornival et le fief de Rognon et non ceux où il serait fait mention d'autres parties du domaine, à la condition que les possesseurs de Bornival seraient tenus d'en laisser prendre inspection aux délégués de la chambre des comptes ou aux créanciers du baron, lorsque cela serait nécessaire. Par ce dernier acte, le gouvernement approuva en tous points la manière dont les états avaient administré les domaines vendus, et s'engagea à ne jamais leur susciter de difficultés de ce chef.
Bornival a depuis appartenu aux MM. de Saive, qui l'ont vendu le 20 novembre 1829 ; il est aujourd'hui la propriété de Mme de Lalieux de la Roque.
Cette seigneurie avait haute, moyenne et basse justice sur environ 500 bonniers, le patronat de l'église paroissiale, la chasse, la pêche, les amendes et forfaitures, droit d'hériter des aubains (ou étrangers) et des bâtards, droit d'afforage des boissons (consistant en deux pots par aime), droit de lever une poule sur chaque feu du village (sauf les échevins qui étaient exempts de cette redevance) et d'exiger une corvée de chaque habitant. Elle comprenait, d'après le dénombrement du 13 septembre 1674, un beau château avec plusieurs belles tours, une basse-cour, avec une autre tour, une brasserie (dont la chaudière seule existait en 1769), un jardin, le tout enfermé dans une enceinte de murs ; 16 4/2 bonniers de prés et de pâturages, 33 bonniers de terres, 103 bonniers de bois, un cens produisant 257 florins 16 1/2sous, 180 chapons, 3 poules, 6 oisons, 2 muids 5 vaisseaux de blé, 45 vaisseaux d'avoine, un quartaut de pois, un quarteron d'œufs ; un moulin banal pour les habitants du village, rapportant 2 rasières de blé par semaine ; la cense de Bonté, avec 12 1/2 bonniers de pâturages et 26 bonniers de terres ; plusieurs arrière-fiefs etc. Vers l'année 1769, on évaluait le revenu de la seigneurie à 1,942 florins. Les cens, les rentes et les droits seigneuriaux produisaient alors 301 florins ; l'affermage des biens 771 florins ; les coupes de bois et de raspe 870 florins. La cense de la Basse-cour était louée 440 florins, le moulin 219 florins, le vivier du Cabinet 4 florins, le vivier du Château 20 florins, quelques chambres du château également 20 florins, les jardins, allées et pâturages (d'une contenance totale de 4 1/2 bonniers) 40 florins.
Le beau château de Bornival, qui, en partie, datait probablement de l'époque de Jean de Termonde, et dont les ouvrages de Le Roy et de Cantillon nous offrent une représentation fidèlee, n'existe plus, et les plus vieux habitants de la localité n'en ont jamais vu que les ruines. Vers l'année 1765, on débattit la question de savoir s'il serait plus avantageux de le détruire que de le restaurer. Les uns le représentaient comme un chaos de bâtiments sans règle ni architecture ; on ajoutait que les matériaux seuls valaient 12,450 florins, tandis que les travaux de démolition ne coûteraient pas plus de 2,000 florins. Selon d'autres, cette démolition devait occasionner une assez forte dépense, et on en attribuait l'idée au curé, qui projetait l'agrandissement de son église et qui serait charmé de se procurer des matériaux à vil prix ; il valait mieux, disaient ceux-ci, conserver le château, dont les souterrains étaient très beaux et avaient coûté des sommes énormes ; où, d'ailleurs, placer les matériaux, qui ne se vendraient que lentement? Une et même trois des tours ne suffiraient pas pour placer la charpente seule. Ces discussions n'étaient pas terminées lorsque le domaine vendit la seigneurie, dont les acquéreurs négligèrent également l'entretien du manoir. Insensiblement on prit l'habitude d'en enlever les débris pour les utiliser tant bien que mal, et actuellement on peut à peine distinguer l'emplacement des fossés, que l'on a drainé pour les dessécher plus complètement, et celui d'un puits. Le manoir consistait en un carré de bâtiments flanqué d'une tourelle ronde à chaque angle ; un grand donjon, la Tour au Lion, s'élevait sur un des côtés ; deux tourelles ornaient la porte d'entrée conduisant à ce manoir et deux autres la façade de la ferme. Ces dernières subsistent encore ; elles sont de forme ronde, assez élevées et entièrement en briques ; le fermier y habite et se sert aussi de quelques bâtiments adjacents formant une longue aile, à l'extrémité de laquelle on remarque les arcades, actuellement bouchées, d'une galerie.
Les alentours offrent de grandes avenues et des sites magnifiques.
L'église de Saint-François, à Bornival, fut fondée par le seigneur du lieu, François d'Arlin, qui fut autorisé à y faire célébrer l'office divin le 13 janvier 1603. L'inscription suivante rappelle le souvenir de l'enfant qui le premier y reçut le baptême, puis la sépulture : « Chy gist Fran | çois filz à Huber | Durât lequel a | esté baptisé le | premier en ceste ) église levé par | le Sr du lieu et | ensevely le | premier le XIIe | doctobre 1603». Le ressort spirituel de la nouvelle paroisse comprit le territoire de la seigneurie, qui, au spirituel, dépendait auparavant de Monstreux. Après le Concordat, l'église devint une succursale de la cure de Sainte-Gertrude, à Nivelles.
Le curé recevait du monastère de Cambron, principal décimateur, 117 florins 6 sous et 4 rasières de seigle (ou 6 florins) ; du seigneur, 90 florins ; de la commune. 62 florins ; de la table des pauvres, 10 florins et 10 muids de seigle (ou 54 florins). Au total, ses revenus s'élevaient a 465 florins 18 deniers et ceux de la fabrique (qui sont aujourd'hui de 574 francs) à 112 florins. Le 14 octobre 1669, don Antonio Feyo y Lossada, contador de la chambre des comptes, fonda un bénéfice dont il se réserva la collation et qu'il dota d'une rente, à charge de célébrer par an 100 messes basses. Le presbytère a été élevé en l'année 1777 avec les débris du château, comme l'indique un chronogramme inscrit sur la façade vers le jardin : CastrI eXlnanltlo | DoMVs pastoraLls | (Vit ereCIlo. Ce bâtiment coûta 3,000 florins à l'abbaye de Cambron.
L'église ne consiste qu'en une chapelle de peu d'importance. Elle date du commencement du XVIIe siècle, sauf les petites nefs, qui ont été ajoutées vers 1780.
L'édifice a la forme basilicale et se compose d'un chœur et d'une nef de 4 travées. Il n'a qu'un clocheton, contenant 2 petites cloches. Les autels latéraux sont consacrés, l'un au patron du temple, saint François d'Assises ; le second, à Notre-Dame du Rosaire, dont une confrérie y fut érigée le 1er novembre 1665.
A gauche de la porte d'entrée se trouve, dans la muraille, une armoire-autel, dont les volets, à l'intérieur, offrent de vieux portraits de famille. On conserve à l'église un superbe lutrin, en cuivre, représentant un aigle. Les orgues et la balustrade du jubé proviennent de l'abbaye de Nizelle.
Dans le chœur, le long des stalles, on voit les quatre épitaphes suivantes :
1° Icy gist François Darlin I en son temps Sr de | Bourgnival et de grand | bais chevalier et du con | seil de guerre de sa Majes | té catholique en ces pais I bas et fondateur de cest | Eglise quy trépassa le I 23 de mei 1641 priez I Dieu pour son âme.
2° Icy gist Messire Simon Paul | Darlin baron de Bourgni | val Sr de Grambais en son | temps Coronel pour le | service de sa Mté Impérial | quy trespassa le 9e de | iuing 1649 priez Dieu | pour son âme.
3° Cy gist Dame Marye de | Termonde an son | tamps Dame de Borni | valle et de Granbey | laquelle trépassa | le 22me d'ocbre 1639 | Pries Dieu pour son | âme.
4° Icy repose Messire Michel | Joseph de Beyens seigneur | de Grambais décédé le 9e | de février 1745. Quartiers : Beyens , Magistris , Maillot, Delplano ; Roly, Croy, Happart, Delplano ; Roly, Portquin, Croy, Tendremonde ; Happart, van Royen, Delplano, Menciers.
Le pavement de la nef présente encore quelques inscriptions, notamment celles-ci:
1° Cy gist Mademoiselle Marge Darlin quy fut enfant du seigneur et de la dame de Bornivalle quy trépassa le 14 décembre 1638.
2° Icy repose le corps de | Ma-damoiselle Barbe | de Herzelle Fille de | feu Messire Gabrielle | de Herzelle Baron | de Fontaine elc qui | trespassa le 15e jour | de may de l'an 1652 | Priez Dieu pour son | âme.
La table des pauvres de Bornival avait, en 1787, 246 florins de revenus. Par testament mystique daté du 17 novembre 1824, la marquise de Roben lui a donné une redevance de 3 muids 46 litrons de seigle et une rente de 42 florins 85 1/2 cents (arrêté royal du 21 juillet 1826).
Le budget du bureau de bienfaisance, pour l'année 4859, a été fixé comme suit :
En 1785, le curé Ferdinand Goffin fonda une école sur un journal de prairie nommé le Try du Château, que le seigneur lui avait abandonné à cet effet pour aussi longtemps que l'école subsisterait. Cette école est entretenue au moyen de revenus particuliers légués par le même curé, le 1er août 1794, en faveur des enfants pauvres et qui s'élèvent à 311 francs 60 centimes. Le curé et l'un des descendants de l'ancien seigneur ont la collation de la fondation, dont le rétablissement a été autorisé le 7 juin 1843.
Le nombre des enfants pauvres qui ont été admis par la commune, en 1858-1859, à recevoir l'instruction, s'est élevé à 40: 19 garçons et 24 filles.
La fête communale se célèbre le premier dimanche de septembre.
Les habitants du village ont la réputation de ne pas être sains d'esprit, ce qui leur a valu le sobriquet de Fous de Bornivau, Blancs bâtons de Bornivau. Cette qualification se rattache sans doute à une tradition d'après laquelle le seigneur et le curé du lieu seraient devenus fous en même temps ; le curé fut chassé de l'église par ses paroissiennes et le seigneur alla se pendre dans le bois de Nivelles.
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