Le nom de Clabecq apparaît d'abord sous la forme plus flamande de Glabbeek (Glabbec, 1183 ; Glabecca, XIIIe siècle ; Glabbeche, 1383 ; Glabbeke, 1536 ; Glabec-que, 1569, 1570, Vander Stegen), dont Glabais est l'équivalent wallon. Le C, comme lettre initiale du nom du village, ne se montre que tard. En 1582, on écrit Clabbeek, transformé en Clabeck dans le Guide fidèle et en Clabbcecq dans Oudiette.
La commune de Clabecq est limitrophe de celles de Lembecq, Braine-le-Château, Ittre et Tubise.
Clabecq est à 1,5 kilomètre de Tubise, 4 km. de Braine-le-Château, 4 1/2 km. de Lembecq, 6 km d'Ittre, 16 1/2 km de Nivelles, 23 1/2 km de Bruxelles.
Le château de Clabecq se trouve situé par 56 grades 32 de latitude N. et 2 grades 10 de longitude E.
L'altitude du sol est de 38 mètres à 250 m. S.-S.-O. du château, aux berges du Hain près du pont-canal.
Le cadastre divise le territoire de Clabecq en 2 sections: la section A ou de Vraimont et la section B ou de la Grande Carrière.
Au 1er janvier 1859, ces sections se trouvaient morcelées en 610 parcelles, appartenant à 92 propriétaires, donnant un revenu cadastral de 33.604,26 fr. (sol : 25.388,26 ; bâtiments : 8.216,00) et ayant une contenance de 386 hectares 63 ares 90 centiares (imposable : 377 hect. 35 a. 35 ca. ; non imposable : 9 hect. 28 a. 55 ca.).
Cette contenance globale se subdivisait ainsi en 1834:
On comptait à Clabecq, en 1374 :
? ménages (voir Tubise) ; en 1436, 18 foyers; en 1464, 19 foyers ; en 1472,? foyers ; en 1492,13 foyers ; en 1526, 23 maisons, dont 1 inhabitée ; en 1686, 12 maisons, 2 tavernes ; au 31 décembre 1856, 109 maisons.
— Le hameau de Clabecq, qui compte 30 maisons ; la Grande Carrière, 50 maisons ; Vraimont, 29 maisons.
Clabecq ne forme pas un véritable village: c'est l'un des rares exemples, en Belgique, d'une localité privée d'église ; les habitations que l'on considère comme constituant le centre de la commune et parmi lesquelles se trouve l'école, sont éparses sur la rive droite de la Sennette, le long du canal de Charleroi, depuis le confluent du Hain, au pied du château de Clabecq, jusqu'à l'écluse n° 46, où s’élève le bel établissement métallurgique de MM. C. et J. Goffin. Le nom de Clabecq s'étend à quelques habitations d'ouvriers bâties près des forges, sur le territoire de Tubise, et à un certain nombre de maisons situées sur la rive gauche du Hain et appartenant à la commune d'Ittre.
La Grande Carrière occupe, à l'extrémité méridionale du territoire, et à environ 700 mètres S.-E, du château, la pente d'une colline qui borde la rive droite du Hain et des flancs de laquelle on a extrait de grandes quantités de pierres à paver et à bâtir.
Vraiment, que l'on écrit aussi Varimont, se trouve dans la partie septentrionale de la commune, à 1,700 m. N.-N.-O. du château. Ce petit hameau se prolonge jusqu'au canal, où un quai est établi pour le chargement des pavés de Quenast, en face d'un petit pont réservé aux piétons.
A 1,.000 mètres S.-E. du château, la Marotte, filature de coton ; à 7,000 m. N.-N.-O., la Grande Cense de Clabecq ; à 1,200 m. N.-N.-O., le Mazy,; à 1.,300 m. N.-N.-O., la Cense de Flandre.
Champ du Bois de Lembecq ; Champ de Lembecq ; Prés de Vraimont ; Champ de Vraimont ; Kerkhof ; le Genétier (en wallon, Geniesti) ; Forges de Clabecq ; les Braguettes ; Champ de Clabecq ; Prés de Clabecq ; Champ du Bois de Clabecq ; Bois de Clabecq ; Bois Notre-Dame ; les Vieux Châteaux ; Château de Clabecq ; Basse-Cour du Château ; Pré du Château ; Champ du Château ; Ermitage ; Vogelsang ; Quai de Vraimont ; Pont de Vraimont ; Cense de Vraimont ou Cense Vancutsem et Cense Dekeyn ; Ecluse n° 46 ; Pont de l'écluse ; Cense Jacob ou Hamaide ; Pont de Clabecq sur la Sennette ou Pont des Forges ; Pont de Clabecq sur le Hain ou Pont du Français ; Pont de Housta ; Quai du Marquis ; Pré de la Montagne ; Montagne de la Grande Carrière ; Carrière de Pelgrom ; Carrière Batta ; Chapelle Saint-Jean ; Chapelle du Genétier ; Chapelle N.-D. de la Paix.
Cense del Croix et Cense du Chesne (1587) ; Bois du Président (1587, 1653) ; Chemin de la Froide fontaine, du bois Notre-Dame à Pont de Clabecq (1782) ; Wasmont (Wassomont, 1231 ; J Fassemont, 1589 ; Wasemont, 1474).
Le terrain est accidenté vers la partie méridionale de la commune, qui forme le versant rocailleux du Hain; il l'est beaucoup moins dans la partie septentrionale, où les collines qui déversent leurs eaux dans la Sennette n'ont que des pentes douces. Le point culminant paraît être au bois Notre-Dame, à la jonction des trois territoires de Clabecq, Lembecq et Braine-le-Château. Le sol appartient, presqu'exclusivement au système gedinnien ; mais ce terrain n'est à découvert qu'au fond des vallées ; plus haut, il disparaît sous le limon hesbayen du système diluvien, qui cache également une bande de système yprésien et recouvre même en partie le système bruxellien qui fait suite à ce terrain. M. Dumont rappelle que, lors de la construction du canal de Bruxelles à Charleroi, on a entamé des bancs d'arkose chlorilifère miliaire d'environ 0,20 m (dir. = 4 42°, incl. E. 38° S.= 88°); ces bancs alternent avec des couches de phyllade simple et de phyllade aimantifère dans lequel les octaèdres d'aimant sont quelquefois transformés en chlorite; ces bancs sont traversés par des veines de chlorite et par des filons de quartz inclinés au N. d'environ -15°dans lesquels on trouve de très-beaux cristaux de celle substance. On a exploité, au S. et près du château de Clabecq, des bancs d'arkose chloritifère miliaire, quelquefois pisaire, de plus de 2 m de puissance, sépares par des lits minces de phyllade schisto-compacte gris-bleuâtre et gris-verdâtre-pâle (dir. = 29°, incl. E. 29° N. = 75°); vers leur jonction, ces roches sont comme fondues ensemble. Une autre carrière beaucoup plus importante, comme l'indique son nom de Grande Carrière, est ouverte à 650 m. S.-E. du château de Clabecq. dans des bancs ou massifs très-puissants d'arkose chloritifère. Les premiers bancs, vers l'entrée de la carrière ont 3 m, 3,20 m, 2,50 m et 3,50 m; ils ont le grain assez fin, passent au phyllade et ne sont pas exploités; ceux que l'on a exploités jusqu'en 1858 ont 5 m, 8 m et 12,50 m de puissance et sont séparés par des lits phylladeux verdâtres de 0,50 m à 1,50 m, mais très irréguliers et dont l'un se termine en pointe vers la partie supérieure de la carrière. Au centre des massifs, l'arkose renferme souvent des cristaux de feldspath plus gros que près des joints de stratification ; on y trouve des cubes de pyrite, de la thallite et une veine parallèle au joint de stratification renfermant de la chalcopyrite. La direction des strates = 30°, incl. E. 30° N. = 83°; la direction d'un joint = 77°, incl. S. 13° O. = 20°. On observe, dans ce joint, un filon de quartz de 0,02 m, renfermant des cristaux prismes, rhombifères et plagio-rhombifères, pur ou chloritifères, de la chlorite lamellaire et des cristaux de thallite. L'arkose de cette carrière était principalement employée à faire des pavés; elle se fend, comme les bancs, suivant un plan dont la dir. = 30° et l'incl. E. 30° N. = 83° et suivant un autre plan à peu près perpendiculaire au premier dont la dir. = 116° et l'incl S. 26° E. = 88°.
Entre la Grande Carrière et celle du Château, on en a ouvert deux autres connues sous le nom de Carrière de Pelgrom et de Carrière Balta ; malgré les déblais considérables qu'elles ont exigés, elles ont cessé d'être exploitées depuis une huitaine d'années et l'eau les a envahies. On extrait aussi des moellons vis-à-vis de la filature de la Marotte. Dès le XVIe siècle, le cristal de roche de Clabecq avait été signalé par Anselme Boëce De Boodt, né à Bruges en 1550 et qui fut à la fois jurisconsulte, médecin et naturaliste. A la même époque Guichardin écrivait « qu'on y trouve sous terre une sorte de pierre, qui prend le nom du lieu et dont la couleur et l'apparence ressemblent si bien à celles du diamant, qu'il n'est pas permis de l'enchâsser en or; mais elle est fort tendre et on ne peut s'en servir que pour la parade et pour tromper la vue ». Une sablière existe au bois Notre-Dame.
Tout le territoire de Clabecq appartient au bassin de l'Escaut ; les cours d'eau qui arrosent cette commune sont: la Senne, la Sennette, le Ri de Vraimont, le Ri des Braguettes, le Hain et le Ri des Carrières. La Senne vient de Tubise et devient limitrophe de Clabecq en recevant la Sennette (r. dr.) en aval du quai de Vraimont ; elle pénètre sur le territoire de Lembecq, après un parcours mitoyen de 1,000 m dans la direction générale du S.-S.-O. au N.-N.-E.
La Sennette, qui était limitrophe d'Ittre et de Tubise, devient mitoyenne entre cette dernière commune et celle de Clabecq en recevant le Hain (r. dr.), au pied du château de Clabecq ; elle traverse le pré des Vieux Châteaux, reçoit le Ri des Braguettes (r.dr.)et active les forges et le moulin de Clabecq par une chute de 2,72 m; passe sous la route de Tubise à Waterloo ; se grossit des eaux de la fontaine du Pèchi (r. g.) ; coupe le petit railway qui relie les forges au chemin de fer de l’Etat; baigne le tordoir de Tubise ; reçoit le Ri de l’aimant (r. dr.) ; longe le quai de Vraimont ; et se réunit à la Senne (r. dr.), après un parcours mitoyen de 3.800 m dans la direction du S.-S.-E. au N.-N.-O.
Le Ri de Vraimont, que l'on nomme aussi Ri de Villers (Rieux de Villers, 1782), vient de Lembecq ; longe la cense de Flandre et le hameau de Vraimont, se grossit de plusieurs petites sources qui émergent sur ses deux rives, passe sous le canal de Charleroi et se réunit à la Sennette (r. dr.) en amont du pont de Vraimont, après un parcours de 1,900 m dans la direction de l'E. à l'O.
Le Ri des Braguettes, ou Ri Saint-Jean, prend sa source au pied de la chapelle Saint-Jean, traverse les Braguettes, passe au N. de l'école, reçoit les eaux de la fontaine du Genétier (r. g.), traverse le canal au moyen d'un aqueduc, et se réunit à la Sennette (r. dr.), après un parcours de 1,200 m dans la direction de l'E.à l'O.
Le Hain vient de Braine-le-Château et, en abandonnant le territoire de cette commune, devient mitoyen entre Clabecq et Ittre ; il active la filature de la Marotte par une chute de 2,18 m, décrit une courbe qui coupe deux fois la route de Tubise à Waterloo, active la filature Taelemans par une chute de 2,71 m, reçoit le Ri des Carrières (r dr.), et quitte son ancien lit poursuivre une dérivation située sur le territoire de Clabecq, passe sous le canal et se réunit à la Sennette (r. dr.). Sa direction générale est de l'E.-S.-E. à l'O.-N.-O. Sa longueur développée de 2,10 m dont 1,900 m mitoyens avec Ittre.
Le Ri des Carrières est un petit filet d'eau qui prend sa source au N. des Carrières, traverse la route de Tubise à Waterloo et se réunit au Hain (r. dr.), après un parcours de 600 m. dans la direction générale du N.-E. au S.-O.
Indépendamment des sources que nous venons de mentionner, on cite les fontaines du Croli et de Flandre. Le canal de Bruxelles à Charleroi traverse la commune de Clabecq sur une longueur de 2,900 m, dans la direction générale du S.-S.-E. au N.-N.-O., en suivant la rive droite de la Sennette, puis de la Senne. L'écluse n° 46 est sur le territoire de Clabecq; un pont voûté y est établi, en face des Forges. Un peu plus bas on rencontre la passerelle de Vraimont.
On comptait à Clabecq : en 1752, 150 communiants ; - en 1784, 279 habitants: 1 prêtre, 48 hommes, 55 femmes. 63 garçons et 43 filles âgés de plus de 12 ans, 28 garçons et 41 filles âgés de moins de 12 ans ; en l'an XIII, 3I9 habitants ; au 31 décembre 1831, 368 habitants ; au 31 décembre 1856, 605 habitants.
La ligne de démarcation du flamand et du wallon passe au nord de Clabecq, ce qui fait que quelques personnes y parlent les deux langues ; au hameau de Vraimont la prononciation se ressent du voisinage de l'idiome thiois.
Les registres de l'état-civil commencent en l'an V.
Aucune exploitation agricole n'atteint aujourd'hui le chiffre de 50 hectares ; les plus importantes dépassent à peine 25 hectares, ce sont: la Basse Cour du château, la Cense Jacob ou Hamaide, la Cense Dekeyn, la Grande cense de Clabecq, dont la porte septentrionale offre la date de 1734 et la porte occidentale l'écusson des Cotereau, et la Cense de Flandre, où il y a eu jadis une brasserie.
Les bois occupent actuellement une étendue de 48 hectares, ils se nomment Bois de Clabecq et Bois Notre-Dame. D'autres ont été défrichés, notamment le Bois du Président, que Charles-Philippe de Cottereau fit abattre, après que le chapitre de Nivelles eut promis à ce seigneur de se contenter d'y percevoir la dîme à raison d'un 22e seulement (28 janvier 1053).
Le nombre des animaux domestiques constaté à Clabecq par les recensements généraux s'élevait à :
Les terres exploitées par les cultivateurs de la commune se répartissaient ainsi :
Ce chiffre total se subdivisait en biens exploités :
En moyenne l'hectare de terre était estimé :
L'ancienne verge linéaire a 161/2 pieds de Nivelles.
Un moulin à farine est établi sur la Sennette ; il est activé par une roue hydraulique qui fait mouvoir 3 paires de meules. Cette usine, qui, en 1636 était « du tout ruinée depuis de longues années », a été reconstruite en vertu d'un octroi accordé le 19 juillet 1752 au seigneur, baron de Flodorp, les habitants s'étant plaints de ce qu'ils étaient à plus d'une demi-lieue du moulin le plus proche ; elle est aujourd'hui enclavée dans les forges de Clabecq. Les forges, qui ont pour propriétaires actuels MM. C. et J. Goffin, datent de la fin du siècle dernier. Le 1er août 1786, Marc-Pierre Van Esschen, marchand et bourgeois à Bruxelles, fut autorisé, moyennant un cens de 8 florins de Brabant, à continuer à se servir de l'usine à battre le fer, avec moulin à eau qu’il avait fait construire quelques années auparavant. Trente ouvriers y étaient alors employés.
Les forges appartiennent, depuis 1828, à la famille Mathieu-Goffin ; elles ont été agrandies en 1844 et viennent encore de recevoir une extension notable. Les moteurs sont 1 turbine et 2 roues hydrauliques, ayant ensemble une force de 30 chevaux, et 8 machines à vapeur alimentées par 8 chaudières, ayant ensemble une force de 280 chevaux. Ces moteurs activent 2 marteaux de grosse forge, 1 marteau-pilon de 2,000 kg et 1 second de 1,500 kg, 2 trains de laminoirs à tôles, 1 train de laminoir à petits fers, 1 train de laminoir à gros fers ou marchand, 1 train de laminoir ébaucheur, 1 petit train de laminoir serpenteur, 1 cisaille et perçoir pour tôles, 1 cisaille pour fines tôles, 1 grosse cisaille pour tôles, 1 cisaille double au laminoir à fers, 2 ventilateurs pour soufflerie des fonderies et des forges, 1 forte pompe à alimentation pour toutes les chaudières. L'usine emploie 8 fours à puddler, 5 fours à chauffer les paquets, 3 fours dormants pour tôles, 1 four à coke et 1 gazomètre. L'établissement occupe de 500 à 520 ouvriers. Un chemin de fer rattache les forges à la station de Tubise.
Une filature de coton, exploitée par M. B. Taminiau (autorisation en date du 25 septembre 1845), est établie sur le Hain, à la Marotte; elle remplace une papeterie, ou un moulin à piler des chiffons, que Grégoire-Eloi Besme fut autorisé à établir, le 10 mai 1817, et qu'on lui permit de convertir en forge, le 29 septembre 1821. Les moteurs sont une roue hydraulique activée par le Hain et une machine à vapeur; 60 ouvriers sont attachés à l'établissement.
Une filature de laine est également construite sur le Hain, en aval de la Marotte, à l'endroit où Besme établit une papeterie, en 1790, à ce que l'on croit,; MM. J. Taelemans et fr. de Bruxelles l'exploitent (arrêté en date du 18 mars 1858), ils emploient 40 ouvriers. Les moteurs sont une roue hydraulique et une machine à vapeur.
La route provinciale de Tubise à Waterloo longe le territoire de Clabecq sur 100 mètres et le traverse sur 2,100 m. Le pont sur la Samme ou Sennette, qui forme le principal moyen de communication entre les deux rives de ce cours d'eau, depuis Oiskerque jusque Lembecq, a été construit en pierres en 1755 ; les habitants de Clabecq et le chapitre de Nivelles ( ce dernier, en qualité de seigneur de Tubise et par résolution du 14 août) payèrent la dépense, par moitié. On compte 10 chemins vicinaux et 22 sentiers, mesurant ensemble 16,685 mètres ; aucune de ces voies de communication n'est pavée, mais elles sont presque toutes entretenues en bon état au moyen des cendres des forges. Le canal de Charleroi traverse la commune sur une longueur de 2,900 m. Trois quais longent le canal: celui du Marquis qui est établi au pied du château de Clabecq ; celui des Forges qui borde l'écluse n° 46 ; et celui de Vraimont, auquel aboutit le chemin de fer des carrières de Quenast.
Un bureau de péage est établi à l'écluse, vis-à-vis du pont qui conduit aux Forges.
Entre la Grande Cense de Clabecq et la Cense de Flandre, il existe un champ nommé Kerkhof (cimetière). On y a enterré, suivant les uns, les soldats morts au siège de Lembecq, selon d'autres, des personnes tombées victimes d'une maladie pestilentielle. Vers l'époque où des religieuses de l'abbaye de Beaupré, de l'ordre de Cîteaux, s'établirent à Wauthier-Braine, cette communauté songea également à fonder un monastère au lieu dit Wassomont, paroisse de Tubise (sur Clabecq ou Ittre), où elle possédait trois bonniers. L'abbesse Ode et le chapitre de Nivelles l'autorisèrent à y construire des bâtiments et à s'y fixer, ainsi qu'à percevoir la grande et la petite dîme, à la condition de payer un cens de 10 sous de Nivelles par an et de n'acquérir aucun alleu ou fief tenu de l'église de Nivelles, sans leur permission (1231). Le procès-verbal de délimitation de la commune a été dressé le 22 avril 1816.
Clabecq était jadis compris dans la mairie de la Hulpe; on y suivait la coutume de Nivelles, «En la paroiscbe (dénomination mal employée ici) de Glabbeke, qui est en la paroische de Tubise, Jean de Glabbeke et le chapitre de Nivelles ont cens, rentes, loix et amendes, si qu'il dient (c'est-à-dire : ainsi qu'ils le disent), que se jugent selon la loy de Nivelle, où il, en ce cas, vont au sens, et livre home fourfaict au couron de leur terre, et monseigneur y a la haulte justice » Celte phrase, empruntée aux plus anciens Comptes des baillis du Brabant wallon, prouve que les droits des ducs à Clabecq se bornaient a la possession de la haute justice.
Dans quelques documents on attribue aux seigneurs de Clabecq le droit d'exercer cette dernière, mais, sur les observations des officiers du prince, Laurent de Glabbeche donna une déclaration en sens contraire. Nos souverains engagèrent leur juridiction à Clabecq, en 1505, à Paul Ooghe, seigneur de Faucuwez, et à sa femme, Marguerite d'Enghien, moyennant 60 philippus (relief du 18 mai 1501), que le domaine remboursa quelques années après. Plus lard, on vendit cette haute justice à messire Charles-Philippe de Cottereau (r. du 24 octobre 1633}, et une seconde fois, le 30 août 1650, moyennant 2,700 florins, à Louis de Cornouaille (r. du 9*décembre 1650), qui y renonça après avoir eu avec les Cottereau de longues contestations.
Le greffe de Nivelles possède un registre provenant de l'ancien greffe de Clabecq et allant de 1693 à 1795. Clabecq ne figure pas dans les tableaux, formés en l'an III et en l'an IV, pour la distribution en cantons des communes du département de la Dyle; c'est une omission, car le village continua à avoir une existence indépendante. Il faisait partie du canton de Tubise. En l'an VIII, on proposa de le réunir au bourg de ce nom, dont il dépendait au spirituel, sous l'ancien régime. En l'an X, il fut joint au premier arrondissement de justice de paix de Nivelles.
Le budget de la commune, pour 1859, présente les chiffres suivants:
Deux seigneuries Se partageaient autrefois le village de Clabecq : l'une d'elles appartenait au chapitre de Nivelles, des laïques possédaient la seconde.
Au XIIIe siècle, le chapitre augmenta l'importance de la sienne par l'acquisition de la dîme. Cette source de produits dépendait originairement de la prévôté, mais en avait été séparée. Vers l'an 1200, Lambert, clerc ou prêtre de Tubise, et son frère Twain la possédaient à titre héréditaire et l'avaient donnée en engagère; en 1214, la noble dame Mélissende de Bost (Bossut?), prévôté de Nivelles, après l'avoir vainement revendiquée, et une autre chanoinesse, Adelide de Herierpont ou Henripont, la rachetèrent, de commun accord, moyennant 160 livres de blancs de Valenciennes, et en furent mises en possession par devant les échevins de Tubise et les hommes de fief d'Engelbert, sire d'Enghien, oncle d'Adelide. Cent livres furent payées immédiatement, 60 livres restèrent hypothéquées sur la dîme. En vertu des conventions faites entre les deux chanoinesses, Adelide conserva, à titre viager, la propriété d'une moitié de la dîme, qui ensuite revint toute entière au chapitre. En 1225-1226, le samedi après la Purification, l’évêque de Cambrai, se trouvant à Nivelles, approuva ces transactions, à la demande de Mélissende et d'Adelide, et, le 30 juillet 1230, le pape Grégoire confirma au chapitre la possession de la dîme de Clabecq, « qu'il avait rachetée des mains des laïques, avec l'autorisation du chef du diocèse».
En 1671, il y eut quelques contestations entre le chapitre, d'une part, le seigneur et les habitants du village, d'autre part, au sujet de la menue dîme; et, au siècle suivant, de nouvelles difficultés s'élevèrent lorsque le chapitre eut décidé, le 9 novembre 1767, de réclamer le payement de la dette des «patates». On tenait en fief du chapitre à Clabecq, quinze bonniers de terres et un cent, et deux muids de vaisseau d'avoine, 2 vaisseaux de froment, 63 chapons, 42 sous, 32 sous et 6 deniers et encore 10 deniers de Louvain, En 1536, cette tenure appartenait à Gérard de Froment.
La seigneurie proprement dite de Clabecq, fut longtemps possédée par une famille portant le même nom que le village. On cite en 1183, Frizo de Glabbec, l'un des chevaliers qui accompagnèrent cette année le duc Godefroid III en Palestine; en 1263, sire Bernoie de Clabeque; en 1403, 1412 etc., Jean de Glabecque, seigneur du lieu; en 1474, Laurent de Glabbeche, également seigneur du village.
Clabecq passa ensuite à une branche de la famille Coltreau, Cottereau ou Cotereau, celle qui eut pour chef maître Thibaud Coltreau, conseiller de Brabant. L'un des fils de Thibaud et d'Adrienne de Temsicque épousa Louise d'Ittre et se distingua, pendant les troubles de religion, par son dévouement à la cause nationale. Au sac d'Anvers, en 1576, il commandait la cavalerie des États-Généraux et parvint à échapper à la fureur des Espagnols. Nommé gouverneur de Louvain le 17 janvier 1578, quelques jours après la bataille de Gembloux, il s'efforça en vain d'empêcher la défection de celte ville, qui ouvrit ses portes à don Juan d'Autriche victorieux. On lui donna alors les fonctions de « commissaire ordinaire des montres des gens de guerre des pays de par deçà », en remplacement du sire de Belmont décédé; il n'obtint sa commission que quatre mois après, des affaires urgentes l'ayant tenu éloigné (décret des États, en date du 2 juillet 1578, et de l'archiduc Matthias, en date du 10 du même mois). Le gouvernement espagnol le punit en confisquant sa terre de Clabecq, ses biens à Houtain-le-Val et à Ronquières, mais lui ou ses enfants obtinrent leur pardon, peut-être lors de la réconciliation de Bruxelles avec le roi Philippe II, en 1585. Lorsque Maximilien mourut, il lui était dû des sommes considérables: le roi lui était redevable de 450 florins pour avoir servi, en qualité de cornette des chevau-légers, sous le comte d'Egmont .à Gravelines et à Saint-Quentin, et pour avoir commandé deux compagnies d'ordonnance au siège de Metz.
Les États lui devaient 12.000 florins, outre 6.000 florins pour ses gages de commissaire de guerres, 300 florins pour son voyage à Maestricht, 2.000 florins pour pierres livrées lors de la construction du château de Flessingue. Le 23 septembre 1589, les enfants de Maximilien partagèrent son héritage par un acte passé devant les échevins de Braine-le-Château. Charles, l'aîné, était chevalier de l'ordre de Malte; on lui assigna une rente annuelle de 100 écus d'or, pour aussi longtemps qu'il ne serait pas pourvu de biens de l'ordre. Philippe, le second, qui était âgé de 26 ans, eut la seigneurie de Clabecq, relevant de la terre de Gaesbeek, avec 30 bonniers, « que l'on dit la Maison, les censes del Croix et du Chesne, à Clabecq , le tout venant de feu Philippe Cleutincq et autres »; tous les bois et aunois à Clabecq, sauf le Bois Président; le Pré de Haubruge, tenu en fief de Faucuwez; les seigneuries de Luteau et de Siply. à Marcq, relevant de Rêves etc. Anne de Cottereau eut la cense de Lare, à Braine-le-Château, celle de Geusegem, près d'Anvers, et une moitié de la succession de Robert et de Marie de Cotereau. Jeanne de Cotereau hérita du plein fief de Wassemont, également tenu de Gaesbeek; d'une maison sur la place de Braine-le-Château, de l'autre moitié de la succession de Robert et de Marie, d'une moitié de la Cense de Beaubois, dont l'autre moitié avait été adjugée à son demi-frère, Maximilien de la Chapelle, et d'une moitié de quelques seigneuries près de Meaux, en Brie.
Philippe de Cotereau s'allia à Anne Rifflart; de la famille des seigneurs d'Ittre, et laissa Clabecq à Charles-Philippe de Cotereau, après lequel le village passa au chevalier Pierre de Flodorp età Adrienne-Françoise de Lumay, sa femme (r. du 24 mars 1685). Celui-ci laissa une postérité nombreuse, au nom de laquelle on releva Clabecq, le 20 mars 1738, et qui se distingua dans la carrière militaire : Florent-Joseph de Flodorp devint colonel du régiment de Belgia, brigadier de l'armée espagnole, chevalier de l'ordre de Saint-Jacques; Rutger-Théodore de Flodorp fut commandeur de l'ordre de Saint-Jacques et vice-lieutenant de la compagnie flamande des gardes du corps du roi Catholique; Jacques, marquis de Flodorp, devint capitaine d'une compagnie de la garde wallonne, colonel d'infanterie et également chevalier de Saint-Jacques; François-Joseph de Flodorp fut capitaine et chevalier comme le précédent. Leurs sœurs s'allièrent à des officiers : Jacqueline épousa Ignace de Collin, seigneur de Ter-Elst, colonel au service d'Autriche et lieutenant gouverneur de Termonde, et Barbe-Dieudonnée fut mariée au comte de Saive, feld-maréchal au service d'Espagne. Une seconde alliance resserra les liens qui unissaient déjà les Flodorp et les Saive. De l'un d'entre eux, mort jeune, Charles-Philippe, était né Antoine-Henri, vicomte de Flodorp, colonel et capitaine des gardes wallonnes, plus tard brigadier des armées d'Espagne, chevalier de Calatrava, commandeur d'Almagro, héritier de Clabecq après la mort de son oncle Rutger-Théodore (r. du 23 avril 1762). Il prit pour femme Isabelle-Philippine de Sayve, dont la famille a hérité du domaine de Clabecq.
T'hof te Glabbecque, ainsi qu'on l'appelait au XVe siècle, relevait de la terre de Gaesbeek, avec moyenne el basse justice, des terres, prés etc., une cour féodale de 24 hommages, dite le Fief de Wasemont et de Sart. La seigneurie de Kesterbeek, à Tourneppe, était un fief tenu de celle de Clabecq. Celle-ci, en 1474, fut taxée pour le service féodal à un combattant à cheval.
L'ancien château se trouvait à environ 300 mètres au N.-O. du manoir actuel. à l'est du canal de Charleroi, dans les Près des vieux Châteaux où, en creusant, on trouve encore des fondements. L'habitation actuelle du marquis Jules de Sayve s'élève sur la colline qui sépare les rives droites du Hain et de la Sennette, à 300 m N.-E. du confluent de ces rivières. Il se compose d'un corps de logis central, flanqué de deux ailes en retour d'équerre; à l'aile droite se rattache la ferme du château ou basse-cour. Les bâtiments, qui n'ont qu'un rez-de-chaussée et un étage, paraissent avoir été reconstruits au commencement de ce siècle, à l'exception de l'aile gauche, au milieu de laquelle on voit un donjon, ayant un étage de plus et une horloge. La cour principale est actuellement fermée d'une grille; jadis elle était complètement entourée de corps de logis à grandes fenêtres quadrilatérales et ayant à chaque angle une tourelle carrée. Un bel écusson, aux armes des Cotereau, décorait la porte d'entrée, à l’extérieur. Il n'y avait pas de fossés à l'entour de .ce manoir, et ses jardins étaient peu étendus, ainsi qu'on le voit dans la planche qui a été gravée par L Troven pour la Chorographia Sacra Brabantiae de Sanderus et que Le Roy et Cantillon ont plus tard utilisée. Ce qui constitue aujourd'hui la principale beauté du château c'est son immense parc, qui se prolonge à l'est vers le bois de Clabecq, ainsi que sa situation sur une colline descendant doucement vers la Sennette. La chapelle castrale, où on célèbre la messe tous les jours, avait jadis un bénéfice particulier. Marie de Croys et de Bay, femme de Rutger-Théodore, vicomte de Flodorp, le fonda le 8 juin 1761 et le dota de 6.000 florins, hypothéqués sur le moulin à grains de Clabecq et sur 3 bonniers de prairies Depuis le concordat, les archevêques de Malines ont à plusieurs reprises, et notamment le 4 juillet 1812, autorisé la célébration de l'office divin dans la chapelle du château de Clabecq.
La commune de Clabecq présente cette particularité, assez rare en Belgique, de n'avoir pas d'église. Elle a toujours fait partie de la paroisse de Tubise, sauf que, lors du concordat, on l'unit à celle d'Oiskerque, ce qui ne dura que jusqu'en 1809. En 1698, les habitants intentèrent un procès au chapitre de Nivelles, afin d'obtenir un temple et un curé particulier, et en 1786, ils renouvelèrent leurs instances dans ce but,, mais leurs démarches n'aboutirent pas; eux-mêmes, d'ailleurs, ne voulaient pas intervenir dans la dépense. Aujourd'hui, ils contribuent pour un cinquième dans les frais du culte de Tubise.
En 1843, il n'existait pas encore de bureau de bienfaisance à Clabecq. Depuis on en a organisé un, dont le budget, pour l'année 1859, a été fixé comme suit :
L'avoir des pauvres consiste en 9.400 francs, provenant d'un partage fait avec le bureau de bienfaisance de Tubise, et qui ont été déposés à la caisse d'épargne, le 14 septembre 1853.
Le nombre des enfants pauvres qui ont été admis, en 1858-1859, à recevoir l'instruction, s'est élevé à 5 V : 21 garçons et 33 filles.
L'école est entretenue au moyen d'une fondation faite, le 10 avril 1773, par le comte de Saive et par sa femme Barbe de Flodorp, et qui a été rétablie le 29 novembre 1843. Le bourgmestre de Clabecq et le curé de Tubise, de concert, nomment l'instituteur, et le premier désigne les enfants pauvres auxquels l'instruction est donnée. Les revenus de la fondation montent actuellement à 281 francs.
La fête communale se célèbre le dimanche après la Saint-Jean, patron.de la localité.
Avec le soutien de la Province du Brabant Wallon |