Le nom de Rebecq apparaît d'abord sous sa forme flamande, de Roosebeke, travestie en Rosbacem (877), Rosebache (807), Rosbeccha (1036, 1112), Rosbecca (1136), Rossebeke (1256), Rosebeke 1543), Roesbeke (1408, 1409, 1481).
Le français Rebecke ou Rebecq est postérieur (on trouve : en 1230, Rebeche; en 1262, Resbeke ; en 1300, 1492, Rebeche ; en 1308, Resbecke ; en 1314, 1319, 1644. Rebeke ; en 1404, 1494, 1546, 1563, 1608, 1635, 1692, Rebecque ; en 1601, Rebecques ; en 1675, Resbecque ). Les Roosbeek ou Roosebeke sont communs en Belgique; en France on trouve Robecq (Pas-de-Calais); en Allemagne, Rossbach. Quant à la forme Rebecq, elle a pour similaires ou analogues : en Belgique, Rebaix (Hainaut), Moulin de Rebais (dépendance de La Forêt, province de Namur) ; en France, Rebecq (Pas-de-Calais), Rebec (hameau à Pierrefitte, Deux-Sèvres) Rebec (hameau à Birac, Lot et Garonne), Rebais (Seine-et-Marne), Rebais (château à Bottereaux, Eure) ; en Lombardie, Rebec ou Rebecco, où Bavard fut blessé mortellement, en 1524.
La commune de Rebecq est limitrophe de celles de Saintes, Quenast, Hennuyères (Hainaut), Braine-le-Comte (Hainaut), Petit-Rœulx-lez-Braine (Hainaut), Steenkerque (Hainaut), Petit-Enghien (Hainaut) et Bierghes.
Rebecq est à 3 kilomètres de Quenast, 5 k. de Saintes et d'Hennuyères, 5 1/2 k. de Petit-Enghien et de Bierghes, 6 k. de Steenkerque, 6 1/2 k. de Petit-Rœulx-lez-Braine, 7 1/2 k. de Braine-le-Comte, 18 1/2 k. de Nivelles, 30 k. de Bruxelles.
L'église de Rebecq se trouve située par 56 grades 30 de latitude N. et 2 grades de longitude E.
L'altitude du seuil de la porte de l'église est de 55 mètres.
Le cadastre divise le territoire de Rebecq en 7 sections : la section A ou du Champ du Bois, la section B ou du Village, la section C ou du Puhain, la section D ou du Hameau du Ri et de la Belle Epine, la section E ou de la Grande Haie, la section F ou du Champ de l'Aise, la section G ou de la Roquette.
Au 1er janvier 1859, ces sections se trouvaient morcelées en 2,718 parcelles, appartenant à 620 propriétaires, donnant un revenu cadastral de 134,068-33 fr. (sol : 100,889-33 ; bâtiments : 24,179-00) et ayant une contenance de 1 ;778 hectares 98 arcs 45 centiares (imposable : 1,732 hect. 83 a. 23 ca. ; non imposable : 46 hect. 15 a. 22 ca.).
Cette contenance globale se subdivisait ainsi en 1834 :
On comptait à Rebecq, en 1374, 181 ménages ; en 1436, 164 loyers ; en 1464, 186 foyers ; en 1472, 146 foyers ; en 1492, 71 foyers ; en 1526, 120 maisons, dont 6 inhabitées, 1 à deux foyers, et un hôpital peuplé de 24 personnes ; en 1686, 26 maisons et 1 moulin ; au 31 décembre 1856, y compris l'ancienne commune de Rognon, 647 maisons.
Le village de Rebecq, qui compte 132 maisons ; le Puhain, 139 maisons ; la Genette, 27 maisons ; la Haute rue, 45 maisons ; le Bois de Rebecq, 121 maisons ; la Haute franchise, 37 maisons ; la Basse franchise, 9 maisons ; Houx. 28 maisons ; le Pierreux, 27 maisons ; Cabbecq, 70 maisons ; le Stoquoi, 12 maisons.
Le beau village de Rebecq est assis sur la rive gauche de la Senne ; la rue principale est parallèle à la rivière ; d'autres rues transversales viennent y aboutir et remontent la pente d'une colline sur laquelle s'élève l'église. A l'extrémité S.-E. de l'agglomération on remarque un hospice dont les vieilles murailles sont baignées par la Senne ; un peu plus haut se trouve le cimetière. L'extrémité N.-O. s'appelle Faubourg de Rystadt.
A environ 1,000 mètres S.-E. de l'église, le long d'un petit ruisseau qui se nomme le Flageot, se trouve le centre du Puhain. Ce hameau a un très-long développement : il commence près de la Senne et va rejoindre la Genette. En largeur, il s'étend jusqu'à la limite de Quenast, vers le Buissot, et entoure les carrières de chlorophyre qui ont été creusées sur le territoire de Rebecq.
La Genette (le Gheniestre, 1435 ; Geniestre, XVIIe siècle) est située à 2,600 m. S.-E. de l'église, sur la grand-route de Bruxelles à Mons. Cette localité était très animée il y a une vingtaine d'années ; depuis la création des chemins de fer elle a perdu toute activité ; le peu de vie que l'on y remarque encore provient des deux grandes fermes qui y existent et dont l'une servait de relais de poste.
La Haute rue se trouve à 1,900 m. S. de l'église ; ce hameau n'a point de délimitation bien arrêtée et tend à se confondre avec celui du Bois de Rebecq.
Les maisons du Bois de Rebecq sont disséminées sur un assez grand espace, à environ 2,800 m. S. de l'église ; l'extrémité méridionale du hameau occupe l'emplacement d'un bois défriché qui lui a donné son nom ; la partie septentrionale, qui est voisine de la Haute rue, est connue sous la désignation de hameau du Ri, à cause d'un ruisseau qui la traverse.
La Haute franchise est située sur une éminence, à 2,400 m. S.-O. de l'église ; elle n'est pas fort éloignée de la Haute rue, à laquelle on la rattache quelquefois.
La Basse franchise est à 2,200 m. S.-O. de l'église, sur la rive droite de la Senne. La Basse franchise et la Haute franchise constituaient le franc fief de Rognon, qui n'a cessé qu'en 4824 de former une commune indépendante.
Houx se trouve à 2,800 m. S.-O. de l'église, près de la Senne et de la limite de Steenkerque.
A 1,300 m. S.-O. de l'église, le Pierreux ( le Piereulx, XVIIe siècle) occupe le haut d'une colline qui appartient au versant droit de la Senne.
Cabbecq (Cabecque, XVIIe siècle) forme le prolongement occidental du village de Rebecq ; ce hameau s'étend au bord de la Senne, à environ 1,200 m. O. de l'église ; il tire son nom des fermes de la Haute et de la Basse Cabbecq. C'est par erreur que l'on écrit souvent Clabbecq.
Le hameau du Stoquoi est bâti sur un plateau, à 2,900 m. O.-N.-O. de l'église ; il se prolonge sur le territoire de Petit-Enghien.
A 500 m. N. de l'église, Maugras, petite agglomération ; à 900 m. N.-E., le Grand-Béhaut (le Long Behault, au chemin vers Braisne, XVIIe siècle), ferme ; à 500 m. E., le Petit Béhaut (le Petit Behault, con dist le Monchiau, XVIIe siècle), aujourd'hui démoli ; à 1,600 m. S.-E., la Cense du Puhain, ancienne ferme à I ,900 m.' S.-E., la Ferme du Fin Garçon ;—à2,300 m. S.-E., la Gloriette, ferme ; à 2,400 m. S.-E., Millecamp (Milescamps, XVIIe siècle, ferme ; à 2,000 m. S.-E., la Ferme du Jambon ou Cense du Gambon ; — à 1,700 m. S.-S.-E., le Croiseau, ferme ; à 3,200 m. S.-S.-E., Malpensée, ferme ; à 3,800 m. S.-S.-E., la Ferme du Fer-à-faux ; à 2,300 m. S., Hurtebise, ferme ; à 1,300 m. S., le Moulin Achero ; à 2,800 m. S., la Ferme del Baraque ; à 1,400 m. S., la Petite Haie, ancienne ferme ; à 2,200 m. S., le Petit Crignon ; à 2,000 m. S., le Grand Crignon, ferme ; à 1,900 m. S., Grasse Cotte ; à 3,000 m. S.-S.-O.. la Ferme du Vivier ; à 1,200 m. S.-S.-O., la Grande Haie ou les Trois tourelles, ferme et distillerie ; à 3,800 m. S.-S.-O., le Mouchon, ferme ; à 2,000 m. S.-O., le Berlingaut, ancienne ferme ; à 2,600 m. S.-O., la Maison du Tombou ou Boulemberg ; à 3,300 m. S.-O., la Bergerie ; à 3,500 m. S.-O., la Ferme Pierre del Baraque ; à 1,900 m. S.-O., le Tambourin ; à 3,800 m. S.-O., la Brûlotte, ferme, qui se nommait autrefois Bernard et qui a changé de nom après un incendie arrivé en 1826 ; à 1,900 m. S.-O., la Ferme de Stassin ; à 2,800 m. S.-O., la Cense de la Cave, ancienne ferme ; à 1,200 m. S.-O., la Maison Latinis ; à 3,700 m. S.-O., la Maison Paridaens ou Pardonche ; à 2,800 m. S.-O., la Petite Tassenière, dont les vestiges ont disparu récemment ; à 2,800m. S.-O., la Maison Degroodt ; à 2,800 m. S.-O., la Grande Tassenière ou Seigneurie d'Herzelles, ferme ; à 3,200 m. S.-O., la Ferme Bouvette ; à 2,800 m. O.-S.-O., le Moulin de Houx ; à 2,000 m. O.-S.-O., la Ferme Sainte-Catherine ; à 2,300 m. O.-S.-O., la Ferme des Trieux ; à 1,700 m. O., la Tour-au-Bois, ferme ; à 2,600 m. O., la Maison Lahier ; à 2,400 m. O., la Maison Jean sans Terre ou Ocbais ; à 2,300 m. O., la Maison François Marit ; à 1,800 m. O., la Haute Cabbecq, ferme ; à 1,300 N. O., la Basse Cabbecq. ferme ; à 1,300 m. O., la Ferme Boisdenghien ; à 2,900 m. O., le Grand Stoquoi, ferme ; à 2,600 m. O., la Ferme Gallet ; à 1,900m. O.-N.-O., la Ferme de la Promenade ; à 1,500 m. N.-O., la Saisonnière; à 4,900 m. N.-O., le Petit Spinoit (le Spinoit, XVIIe siècle), ferme ; à 1,200 m. N.-N.-O., Froidmont (Froymont, XVIe siècle), ferme.
Champ du Bois ; Closin Forêt ; le Carré ; Voie des Cours? ; Fosses aux Poissons ; Trois bonniers cornus ; Pré cornu ; (Pret au Cornu, XVIIe siècle) ; le Rectem ; Cul du four ; Champ du Gobard ; Champ du But (Campagne des Bus, XVIIe siècle) ; Champ du Gambon ; Champ du Morenard ou Mont Renard (Camp du Mont Renault, XVIle siècle) ; Pré del Walle ; Mauvais bois ; Grand champ ; Petit champ; Goderinchamp (Godincamps, XVIIe siècle) ; Haut Gistoux ; Haut Courtil ; Bois du Spouillet (Au Spouillet, XVIIe siècle) ou de l'Hospice; Grand Closin ; Champ de la Belle épine (Coulture de le belle espine, XVIIe siècle) ; Champ des Lieux ; Bois de Rebecq ; Champ des Cailloux (Coulture des Cailliaux, XVIle siècle) ; Bosquet du Bicdart ou Bigdard ; Longues aulnes (Long ausne, XVIIe siècle) ; Champ de l'Espinette (Camps de le Spinette, XVIIe siècle) ; Champ du Mont l'Oiseau (Mont Loissiau, XVIIe siècle) ; le Scafot (les Scaffos, XVIIe siècle) ; Champ des Hauts Trieux ; Ferme de la Fontaine ; Closin al Cour ; Champ de la Tour au Bois ; Vingt bonniers ; Champ de l'Aise ; les Warantes ; le Galopin ; Champ du Sautois (Camp du Sauchoit, XVIIe siècle) ; l’Hainant Colin ; Neuf bonniers ; Champ du Moulin ; Baromètre ; le Gauniau ; Dix bonniers (Coulture des dix bonniers, XVIIe siècle); Champ de Sclimont ; Champ du Tri'ieu ; la Roquett ; Bois Jurion ou Gillon ; la Hayette; Ferme Sainte-Aldegonde ; Ferme de la Danse ; Maison Breda ; Ferme de Bois-le-Loup ou du Gibet ; Maison Jean du Congrès ; Bois du Plantin (le Plantin, 1787) ; Barrière du Bambocheur ; Belle Alliance, cabaret ; Hospice ou Prieuré ; Moulin d'Arenberg ; Moulin au Froment ; Ardoisière ; Mont Alade ( Monhalladre, près du chemin d'Enghien) ; Mont Olympe ; Mont Lobet ; la Grande Genette ou Ferme Jacquet; la Posterie, ferme ; la Ferme Degroodt ou Auberge de la Genette; Grand pont ; le Wareau ; le Bribeau ; le Blocus ; Marais à Escailles ; Marais Bourlaut (Ausnoit Bourlart, XVIIe siècle) ; Chemin de Boulette ; Rue des Cendres ; Trieu du Bois ; Planche du Petit Béhaut ; Rue basse ; Marais à la Bouilloire ; Chemin vert ; le Droleau ; le Chaufour (Au Cauffour, XVIIe siècle) ; Sentier Chevausoive ; Trou à chiens ; La Cavée ; Rue de la Montagne (le Montaingne, XVIIe siècle) ; Grand'place ; Rue Neuve ; Petite place ; Ruelle ; Ruelle A la Tache ; Rue des Sauniers ; Champ des Herweses (As Erwaises, XVIIe siècle) ; Six censes ou Maisons des Pauvres ; Chemin de l'Aunoit ; Houillère ; Mont Bourlart ; Chemin de la Cure ; Ferme des Prés ; Pré des Chevaux ; le Poulain ; les Blanchisseries ; Bosquet de l'Enfer ; Bel air ; Malville ; Pré des Iles ; Sentier des Chevaux ; Pont de la Cabbecq ; Sentier d'Henri Belle ; Champ des Robifosses (à Roberfosse, XVIIe siècle) ; Sentier Pierrequette ; Carrières ; Bois de Froidmont; Maison Poliart ; Maison Scohi ; Pont Gérard ; les Garennes ; Ma campagne, cabaret ; Maison Struluse ; Tout blanc ou Grise Masinge (mésange), cabaret ; Bois de Neppe ; Maison Scouflaire ; Maison Peigni : Maison Denèves ; Prés de la Chaussée (Prés de le Cauchie, XVIIe siècle) ; Sentlier de la Rivière ; Sentier Marjo (Marie-Josèphe) ; Sentier du Maréchal ; Maison Grumiau ; la Suette ; le Sarti ; Quatre chemins ; Sentier de la Poste ; Maison Roland ; Vignoble de l'hospice ; Tuilerie ; Maison Dedobbeleer ; Maison Raquin ; Tombou ; Maison Derycke ; Maison Monseu ; Maison Lerminiau ; Maison Pierart ; Cinq sentiers ; Sentier Moïse ; Sentier Piron ; Sentier Choulet ; Sentier Moricaud ; Sentier Barlholomé ; Sentier d'Elias ; Sentier Lisart ; Sentier Stalle ; Croix Marin ; Chapelle du Tambourin ; Chapelle du Gibet ; Chapelle de la Fontaine ; Chapelle Bouvette ; Chapelle du Mouchon ; Chapelle du Flamand ; Chapelle du Pré cornu ; Chapelle de Hurtebise ; Chapelle du Jambon ; Chapelle de la Genette ; Chapelle de la Basse Cabbecq ; Chapelle de la Haute Cabbecq ; Chapelle du Petit Spinoit ; Chapelle du Grand Béhaut ; Chapelle N.-D. à l'Erale (Rue de Leraele, Lerael, XVIIe siècle) ; Chapelle N.-D. des Affligés ; Chapelle Sainte-Barbe ; Chapelle Saint-Roch ; Chapelle Sainte-Catherine ; Chapelle Saint-Hubert ; Chapelle Saint-Joseph.
Coulture de l'Arbrisiau ; Fontaine à l’Ausne ; Camps des Auwes ; Fief de Bauffe (1496, 1550) ; Prêt au Bruecq; les Bouchins ; à le Fosse Bouffart ; au Bousoy ou Baisoy ; au Blaubonne, tenant à le voye d'Enghien; Fusse Brodekin ; le Bolloy ; Fosse de Bruine ; Bonniers à le Bocque ; Bruyères du seigneur d'Enghien ; Coulture de le Blanquepierre ; Courtil de Braibant ; le Boulfret (1787) ; Bois Boedaert (1787) ; Campes de là le Cherisier à le Boche ; le Coulturelle ; les Communs Camps ; bonnier dil le Bois Courbet ; Prêt le Clercq ; Coulture de la Croix Jamo ; Camps de Chehutiau ; Au Cherisier Mahau ; A le Croix Massort ; Ferme de Court (1643) ; Courtil de Braibant ; Tenure dite le Croquet (1787) ou au Tielloeil Crocquet ; Camps Delesplace ; Fosse des Dames, au chemin allant au Bousoy ; Voie d'Enghien ; Demi-Bonnier à le Happe ; Ausnoit Froidescuelle ; Camps des Fosses ; Coulture de Ferifault ; Camps des Fiefs ; Sur les Fiescaulx ; Camps de le Fosse de Braine ; le Gau ; Closière de Géreval ; Prêt au Gaillie ; .Au Greukier camps ; Au Haultmont ; Courtil à le Haye, vers Braisne ; Camp de Hannau ; Closin du Haultcarme ; A le Haizette a Milescamps ; Sur les Hamiauls ; Coulture à Huelle; Camps du Haulchoit ; Coulture de Haultwerissay ; Camps de le Haize clapiche ; le Hayetpret ; A le Judenesse ; le Joncquière, tenant au pays de Hainaut; Pret Keuwet ; Pré de le Longhmeule ; Longhonhaye ; Prêt le Lattre; Pret a liauwe ; Camps de le Malladrye ; Bonniers Moulon ; Ausnoit du Manteau ; Fief de Molynpret (1550 ); Fosse au Mortier ; Mont le prêtre ; Pré des Nouwes ; Offembais, seigneurie (1550, 1787) ; Fief d'Outrebais (Î1510) ; Bonniers a le Plaisse ; Au Pourellier ; Près des Pauvres ; Camps de le Piere Saint Martin ; Au Quaillet ; Closin des Quattre bonniers ; Coulture de Roncqueisniau ou Chemin du Ronquiesmau ; le Richartperier ; Saie Monsen (1787) ; Coulture de le Savernier ; A le Saulx au Milan ;: le Scay ou Au Scays ; Coulture de Serchellin ; Fosse au Semeriau ; Coulture de Sept bonniers ; Au Schutiau ; Deseure le Sorette ; Perier de Sot ; Coulture de Tally ; Terre Maingnette ; A Tiebomont ou Tubomont ; .A le Tourelle ; au chemin allant à le Bruwière ; Fosse le Viau ; Camps de le Vivier de Heues ; Welz à le falise ; A Yesbecque. (Toutes les dénominations qui précèdent et qui ne sont pas accompagnées d'une désignation particulière, ont été empruntées à un document du XVIIe siècle, manquant de date précise.)
Les mouvements du terrain sont assez variés et l'on rencontre quelques pentes rapides, particulièrement sur les rives de la Senne. Le sol est généralement rocailleux et humide, ce qui ne l’empêche pas d'être fertile. Le point culminant semble être à la Genette.
L'étage supérieur du système gedinnien règne sur presque toute la rive gauche de la Senne, sauf vers la Cabbecq, mais n'est à découvert que dans la vallée : vers le N. il est caché sous le limon hesbayen du système diluvien. Il s'étend aussi sur la rive droite, dans la direction du Puhain. M. Dumont a observé un phyllade gedinnien compacte, gris-pâle (dir. = 72°, incl. N. 18° E. = 59°), près du Grand-Behaut ; feuilleté, gris-verdâtre pâle (dir.= 62°, incl. N. 28° E. = 35°), au N.-E. de Rebecq ; à feuillets irréguliers, gris-verdâtre (dir. == 42°, incl. E. 42° N. = 4-2° ), au N.-O. de Rebecq. Près de la ferme Sainte-Catherine on trouve une couche peu épaisse de phyllade compacte gris-bleuâtre ; près de la Haute-Cabbecq. du phyllade gris-bleuâtre pâle avec traces d'arkose. L'arkose chloritifère se montre entre Rebecq et la Petite Haie. On extrait des moellons de la colline voisine du cimetière.
Le système coblenlzien existe au S. du terrain gedinnien ; mais, comme celui-ci, il réapparaît que dans les vallées ; sa limite méridionale est déterminée par une ligne passant près du Croiseau et dirigée approximativement de l’O. à l'E. L'étage inférieur du système coblentzien s'observe près de la ferme des Trieux, de la ferme Sainte-Calherine, de la Cabbecq et de la ferme du Fin Garçon. Son phyllade est grossier, à feuillets irréguliers, contournés, interrompus, d'un noir-bleuâtre subluisant et ressemble parfois à certains schistes houillers bitumineux; quelquefois, cependant, il est divisible en feuillets droits, très-minces, d'un gris-bleuâtre subluisant. En 1822 et 1834, on y a fait, mais sans succès, comme on pouvait le prévoir, une recherche de houille, à environ 800 m. S.-E. de l'église, près du chemin qui conduit de Rebecq à la Genette ; au moyen d'un puits et de deux bouveaux, on a poussé jusqu'à 106 mètres de profondeur, dans un phyllade irrégulier, noirâtre, subluisant, renfermant des veines de quartz et de la pyrite en cristaux cubiques et en lames dendritiques. Une autre recherche de houille, aussi infructueuse, a été opérée, en avril 1839, dans le phyllade noir luisant de la ferme Sainte-Catherine ; un sondage a été poussé jusqu'à 85 m. de profondeur. Une demande en concession de mines de houille avait été formée par MM. J. Champagne et consorts ; elle a été rejetée par arrêté royal du 15 janvier 1842. Il y a quatre-vingts ans environ, on a exploité l'ardoise à 1,100 m. O. de l'église, près de la ferme Boisdenghien à la Cabbecq ; on avait attaqué un banc épais de phyllade gris-bleuâtre, à feuillets assez fins, imparfaitement plans, intercalé dans du phyllade gris-bleu à feuillets irréguliers et grossiers (air. = 42°, incl. E. 42° N. = 50°) ; cette roche fait suite au phyllade gedinnien gris-verdâtre et vers le point de jonction il existe de l'hydrate de manganèse ; les ardoises sont de qualité médiocre, et, bien qu'on les ait employées, puisque plusieurs bâtiments de la commune en sont encore couverts, l'entreprise a été abandonnée. A la ferme des Trieux on rencontre un quartzophyllade zonaire (dir.= 22°, incl. E.22°N.).
L'étage supérieur du système coblentzien se montre au S. du précédent. Les phyllades de ce terrain ont assez souvent leur division feuilletée oblique à la division stratoïde ; ainsi entre la Petite Haie et Rebecq, M. Dumont a signalé un phyllade grisâtre dont les strates ont pour direction 97°, incl. S. 7" E. = 00°, tandis que la direction des feuillets = 62°, incl. N. 28° E. = 55°. Entre Rebecq et la Grande Haie, ainsi qu'au N. delà Petite Haie, on trouve des phyllades fossilifères ; les corps organiques n'y ont laisse que des empreintes imparfaites, ordinairement revêtues d'un enduit brun limoniteux et quelquefois de petits cristaux pyriteux ; ces empreintes donnent au phyllade une texture celluleuse. Dans les phyllades, au S.-O. de la ferme des Trieux et près du moulin de Houx, on observe du quartzite stratoïde, composé de grains de quartz très fin entremêlés de matières phylladeuses ; les bancs sont formés de feuillets plus ou moins épais, grenus, finement pailletés à leur surface, alternativement gris et gris-bleuâtres, qui, par altération, deviennent gris-pâles et gris-brunâtres; ils renferment de la pyrite en cristaux cubiques de 1 millimètre de grandeur. Sur la rive droite de la Senne, au S. de la Cabbecq, on voit une espèce de psammite fossilifère (dir. = 42°, incl. E. 42" N.= 30").
Un terrain tertiaire succède au terrain rhénan : toute la partie méridionale de la commune, ainsi que l'extrémité orientale vers la Genette, est occupée par les deux étages du système yprésien, recouverts du limon hesbayen ; l'étage supérieur seul affleure en quelques points isolés, sur le chemin conduisant de la Grande Tassenière au Croiseau. Le typhon de chlorophyre de Quenast se prolonge sur le territoire de Rebecq, à l'E. du Puhain ; on a pratiqué trois carrières à la limite de ces deux communes : la Carrière Pierrequette, la Carrière Buisseret ou du Champ du But et la Carrière des Buts ou du Bois de Nepppe. Ces trois carrières sont la propriété de MM. Zaman et Cie.
Le terrain coblentzien de Rebecq est traversé par plusieurs autres dykes plutoniens, que M. d'Omalius considère comme n'étant que des ardoises métamorphiques.
M. Dumont a constaté l'existence, dans un chemin creux, près de la ferme Sainte-Catherine, d'une roche porphyroïde altérée, analogue à celles de Fauquez et de Monstreux. C'est, d'après cet observateur minutieux, du porphyre schistoïde, formé d'eurite grossièrement schistoïde, d'un gris rosâtre ou verdâtre, et de cristaux d'albite ou d'orthose dont la plupart sont décomposés et remplacés par des cavités cariées, renfermant un peu dekaolin ; les grains de quartz, qui ont résisté a l'altération, ont toujours leur éclat vitreux. Ces diverses substances sont réunies en une masse schisto-grenue, dont les feuillets grossiers sont recouverts de phyllade ou de pyrophyllite d'un blanc jaunâtre ou rougeâtre. Dans cet état d'altération, le porphyre a peu de cohérence et se désagrége facilement ; sa couleur est, d'après les éléments constituants, gris-rougeâtre ou gris-verdâtre. Cette roche s'étend, dans le sens du chemin, sur une longueur d'environ 45 mètres. Le phyllade gedinnien compacte qui la joint vers le N. est dur et fendillé sur quelques mètres d'épaisseur ; le suivant est feuilleté et d'un noir luisant; celui qui la joint au S. est verdâtre, quelquefois un peu porphyroïde.
A environ 150 m. N. de la Grande Haie se montre un chlorophyre schisto-porphyroïde, dont la pâte est d'un gris verdâtre ; l'orthose est en cristaux d'un blanc sale ou jaunâtre, la chlorite en lamelles d'un vert noirâtre ; les enduits phylladeux sont grisâtres. Sur le prolongement de ce massif, au N. de la Petite Haie, on trouve, dans le chemin qui conduit à Rebecq, un chlorophyre, d'abord massif et ensuite schistoïde, qui renferme de grands cristaux d'albite d'un blanc mal et des lamelles chloriteuses ; les parties superficielles de la roche sont altérées. A environ 100 m. N. du Croiseau, ou voit, à fleur de terre, un chlorophyre plus phylladifère que les précédents, qui semble passer à l'albite phylladifère. On a essayé d'employer à faire des pavés ces diverses roches plus ou moins schistoïdes ; mais ces tentatives n'ont pas été couronnées de succès.
Tout le territoire de Rebecq appartient au bassin de l'Escaut ; les cours d'eau qui arrosent cette commune sont : la Senne, le Flageot, le Rieu Fourgeon et l'Iesbecq.
La Senne vient de Steenkerque, et sert un instant de limite à cette commune ; elle pénètre ensuite sur le territoire de Rebecq, mais redevient presqu'aussitôt limitrophe de Steenkerque ; elle appartient de nouveau à Rebecq par ses deux rives au moulin de Houx, qu'elle active par une chute de 2 m. 50 ; baigne ensuite le hameau de la Basse franchise ; sépare la ferme des Trieux de la ferme Sainte-Catherine ; passe entre le hameau de la Cabbecq et celui du Pierreux ; reçoit le Rieu Fourgeon (r. g.) ; longe le village de Rebecq ; active le moulin d'Arenberg par une chute de 3 m. 37 ; reçoit le Flageot (r. dr.) ; devient mitoyenne avec Quenast ; et finit par passer complètement à cette commune. Son cours, qui décrit de nombreuses sinuosités, suit la direction générale du S.-O. au N.-E.; son développement est de 6,650 mètres, y compris 250 m. limitrophes de Steenkerque et 900 m. limitrophes de Quenast.
Le Flageot prend sa source à la lisière du bois de Neppe vers la limite de Quenast; arrose le hameau du Puhain ; et se réunit à la Senne (r. dr.), en aval de l'Hospice de Rebecq, après un parcours de 2,300 m. dans la direction du S.-E. au N.-O.
Le Rieu Fourgeon prend sa source à la limite de Saintes, au N. de Maugras ; reçoit (r.-dr.) les eaux venant de la prairie de Froidmont ; et se réunit à la Senne (r. g.), après un parcours, en partie souterrain, de 1,100 m. dans la direction du N. au S.
L'lesbecq (Rieu d'Yzebeek, 1550 ; Rieu d'Isbecq, 1787), qui a probablement emprunté ou donné son nom à la famille Van lesbecq dont il existe encore des représentants dans la commune, prend sa source près de la ferme de Malpensée ; traverse le hameau du Bois de Rebecq ; passe au S. de la Haute rue ; sépare le Petit du Grand Crignon ; baigne l'ancienne cense de la Cave ; et pénètre sur le territoire de Steenkerque, après un parcours de 3,600 m. dans la direction de l'E. à l'O.
On mentionne, au XVIIe siècle, le Rieu dame Gertrude, le Rieu du Masy, le Rieu de Pestau ; en l'an XIII, le ruisseau dit la Rive du Jot.
Les principales fontaines sont celles de la Pierre, de la Gloriette, de la Brûlée, de la Suette, Demeur, des Buts, Duchêne, de la Hayette, à l'Aulne et du Bois de l'Hospice.
On comptait à Rebecq : en 1784, dans la commune, 1,570 habitants : 3 prêtres et religieux, 10 religieuses, 273 hommes, 279 femmes, 311 garçons et 224 filles âgés de plus de 12 ans, 273 garçons et 194 fîlles âgés de moins de 12 ans, ou, selon un autre document, 1,345 habitants âgés de plus de sept ans (dans la paroisse, 1,661 personnes : 3 prêtres, 1 religieux, 10 religieuses, 592 hommes, 564 femmes, 287 garçons et 204 filles âgés de moins de 12 ans) ; en l'an XIII, 1,760 habitants ; à Rognon, en 1784, 96 habitants : 13 hommes, 15 femmes, 25 garçons et 19 filles âgés de plus de 12 ans; 15 garçons et 9 filles âgés de moins de 12 ans, ou, selon un autre document, 91 habitants âgés de plus de 7 ans ; en l'an XIII, 70 habitants ; dans les deux localités réunies, au 31 décembre 1831, 2.618 habitants; au 31 décembre 1856, 2,919 habitants (wallons).
Les registres de l'état-civil remontent à 1662 pour les mariages, à 1608 pour les baptêmes et à 1674 pour les décès.
Une partie du territoire, vers le sud, était jadis couverte par un bois qui portait le nom de Bois de Rebecq et qui a aujourd'hui complètement disparu. Il ne subsiste plus que 13 hectares de bois, désignés par les noms de Bois du Plantin, Bois du Spouillet ou de l'Hospice, Bosquet du Bicdart et Bosquet des Garennes. Une minime partie du Bois de Neppe se prolongé sur le territoire de Rebecq.
Les documents du siècle dernier donnent fréquemment aux terres, pâchis etc., la qualification de bachineux ou bachineuse. En 1738, on représente comme «remplis de geneytes, de ronces», les pâturages du hameau de Rognon.
Les grandes exploitations agricoles sont : la Grande Haie (75 hect.), tenue par M. Briffeuil (B.), appartenant à M. Matthieu (J.-P.) de Bruxelles ; la Fontaine (75 hect.), tenue par M. Minne (V.) propriétaire ; la Tassenière (70 hect.), tenue par M. Marcoux (E.), appartenant à M. Van Hoobrouck d'Oiskerque ; les Trieux (62 hect.), tenue par M. Gilmont (F.), appartenant à l’hospice de Rebecq ; la Brûlotte (55 hect.), tenue par M. Brunard (J.-B.) propriétaire ; Millecamp (54 hect.), tenue par M. Brunard (A.) propriétaire ; le Mouchon (51 hect.), tenue par Mlle Lemort (M.-T.) propriétaire ; la Grande Genette (50 hect.), tenue par la veuve Jacquet propriétaire ; le Grand Béhaut (50 hect.), tenue par M. De Chièvres (C), appartenant à M. Cousin-Baguet.
Le nombre des animaux domestiques constaté à Rebecq par les recensements généraux s'élevait à :
Les terres exploitées par les cultivateurs de la commune se répartissaient ainsi:
Ce chiffre total se subdivisait en biens exploités:
En moyenne l'hectare de terre était estimé à:
L'ancienne verge linéaire a 18 1/3 pieds de Bruxelles, d'après les documents cadastraux ; ou plutôt de Nivelles, comme le dit Wirix.
Il existe, à Rebecq un moulin à farine mû par le vent ; il est construit en briques et compte 2 paires de meules ; on l'appelle Moulin Acheroy, du nom du particulier qui a été autorisé à l'établir, le 22 septembre 1842. Il y a, en outre, deux moulins à eau établis sur la Senne : le Moulin d'Arenberg, qui existe de temps imjmémorial et qui a 2 roues hydrauliques et 6 couples de meules ; le Moulin de Houx, bâti en l'an IV par Marin Smet, au hameau de Houx, et qui a 1 roue hydraulique et 3 couples de meules. Le moulin d'Arenberg a été incendie en 1858 et reconstruit immédiatement ; une partie de ce moulin est connue sous le nom de Moulin a froment. Un moulin à vapeur a fonctionné de 1856 à 1858.
Une distillerie, employant une machine à vapeur, et quatre brasseries sont en activité.
Une huilerie et une saunerie chôment.
Les autres industries de la commune sont : 1 tannerie-corroierie ; 2 tuileries, dont l'une a une machine à vapeur de la force de 4 chevaux ; 2 blanchisseries de toiles ; 2 fabriques de chicorée ; 4 fabriques de tabac à priser.
Les 3 carrières de chlorophyre appartenant à MM. Zaman et Cie ne sont plus exploitées que d'une manière fort irrégulière ; il y a eu jadis une machine à vapeur dans la carrière des Buts.
Beaucoup d'ouvriers sont employés aux carrières de Quenast ; quelques uns émigrent en été. Un grand nombre de femmes font du fil écru à dentelle.
De temps immémorial, il se tient à Rebecq, le lundi et le vendredi, un marché aux légumes, aux fruits, au beurre et au fromage.
La route de l'Etat de Bruxelles à Mons traverse le territoire de la commune sur 900 mètres. On compte 57 chemins vicinaux et 131 sentiers, mesurant ensemble 148,680 m., dont 3,767 m. étaient pavés et 21,489 m. empierrés au 31 décembre 1850.
Trois grands ponts, cinq ponceaux et six aqueducs sont établis sur ces chemins.
Le chemin de grande communication n° 10 traverse la commune sur 5,270 m.
Un arrêté royal en date du 3 septembre 1853 a autorisé la commune à percevoir pendant dix ans un péage sur ce dernier chemin, qui relie la route de Bruxelles à Mons à celle de Hal à Enghien.
Un chemin, qui du moulin de Houx se dirige vers Steenkerque, a dû être anciennement pavé, car les terrains qu'il traverse portent le nom de Pré de la Chaussée. Au S.-O. du territoire on rencontre la prairie du Tombou.
En 877, Rebecq figure parmi les possessions assignées au chapitre de Nivelles ; toutefois, en 1059 et. 1156, l'église est rangée dans la catégorie des biens dont l'abbesse de ce chapitre avait la jouissance exclusive. A une époque inconnue, les sires d'Enghien y acquirent de grands droits ; ils parvinrent à s'y faire considérer comme seigneurs, et ils firent de Rebecq le point central de leurs domaines en Brabant. Les d'Arenberg, leurs représentants actuels, y ont encore de belles propriétés.
En 1408-1409, deux bourgeois de Merchten ayant été emprisonnés par le maire de Rebecq, le maire et les échevins de Merchten les réclamèrent, conformément aux privilèges de leur franchise ; cette démarche n'aboutit pas. Le maire de Merchten fit alors appréhender dix «valets» de Rebecq, que toutefois il mit immédiatement en liberté, après avoir exigé d'eux la promesse de se présenter devant lui à la première réquisition. Ils ne lui tinrent pas parole, et, poursuivis par le même officier, ils se virent forcés de payer une amende de 300 couronnes (ou 50 livres de gros), entre les mains du drossard de Brabant.
Pendant les guerres de l'année 1488-1489, les troupes du roi Maximilien prirent le château de Rebecq, quelques jours avant le siège du château de Genappe. Deux années plus tard, le village obtint remise de 15 livres 13 sous sur sa cote.
Le poète Jean-Baptiste Rousseau, banni de France, habita longtemps la Belgique, où ses restes reposent dans l'église du Sablon, à Bruxelles. Accueilli par la famille ducale d'Arenberg avec une grande bienveillance, il eut pour demeure ordinaire l'hôtel d'Arenberg, à Bruxelles, et il séjourna fréquemment à la Genette, sur Rebecq, dans les domaines de la même maison. Suivant quelques auteurs, il serait mort en ce dernier endroit, mais à tort, car la Gazette de Bruxelles, du 21 mars 1741, en parlant de la mort de Rousseau, la mentionne comme étant arrivée en cette ville, le 17 du même mois. Le service funèbre y eut lieu le 18, à l'église de Notre-Dame de la Chapelle. A la Genette même, la vieille hôtesse de l'auberge de la Genette prétend que le poète logeait dans sa maison, et, d'autre part, on indique comme ayant été la résidence du proscrit la ferme de la Grande Genette, qui se trouve de l'autre côté de la route et a un aspect plus imposant. Il en existe une vue dans le recueil assez rare, intitulé : Trente vues d'anciens monuments etc., par Pion, Bruxelles, 1826, in-8°.
En 1824, à la suite d'une dénonciation à charge du mayeur de Rognon, on reprit le projet, qui avait déjà été conçu en l'an VIII, de réunir cette petite commune à celle de Rebecq, dans laquelle elle était pour ainsi dire enclavée, Rognon n'avait alors que 96 habitants et 42 florins de revenus communaux, tandis que Rebecq comptait 2,174 habitants et 110 fl. 48 cents de revenus communaux. Le 8j uin, sur l'invitation du gouverneur, les deux conseils communaux se réunirent à Nivelles sous la présidence du commissaire de district et émirent un avis unanimement favorable à la réunion, qui fut prononcée par un arrêté royal en date du 1er décembre. D'après les renseignements que nous a transmis M. le bourgmestre actuel de Rebecq, Rognon comprenait environ 80 hectares ; la limite de cette commune était formée : vers l'E. par le chemin de Saint-Hubert, depuis la Tour-au-Bois jusqu'à la chapelle du Gibet ; vers le S. par le chemin de Millecamp, depuis la chapelle du Gibet jusqu’à la dernière maison de Rognon, à l'occident ; vers l'O. par une ligne suivant parallèlement le chemin du Bribeau à une distance d'environ 200 m. E. ; vers le N. par la Senne et les Garennes de Sainte-Catherine et de la Tour-au-Rois. Rognon se divisait en deux groupes d'habitations : au S., la Haute franchise; au N., la Basse franchise. La Haute franchise se composait de 6 maisons : la ferme du Bois Jurion, la ferme du Gibet, la maison de Frère Pierre, la maison Grumiau, la maison Dujacquier et la maison Pierre Demeure ; la Basse franchise se composait de 8 maisons : la ferme de la Tour-au-Bois, la ferme Sainte-Catherine, la ferme de la Danse, la ferme Sainte-Aldegonde, la maison Paridaens, la maison Spinette, la maison Delabie et la maison Beublet.
Le procès-verbal de délimitation de la commune porte la date du 15 mai 1827.
Pendant les journées de septembre 1830, les habitants montrèrent le plus grand dévouement pour la cause nationale. Le 24, vingt-quatre d'entre eux partirent pour Bruxelles. Un drapeau d'honneur récompensa leur patriotisme.
La commune de Rebecq formait jadis deux circonscriptions différentes : Rebecq, qui dépendait de la mairie de Nivelles et où on suivait la coutume de cette ville (sauf pour les fiefs, qui suivaient celle de Genappe ou de Lothier), et la terre franche de Rognon, où, suivant toute apparence, les usages étaient les mêmes que dans la terre de Rognon, à Nivelles.
Les sires d'Enghien avaient à Rebecq haute, moyenne et basse justice. En 1441, ils y levaient un cens de 71 vieux blancs, 1 vieille maille, 11 livres 5 sous 6 deniers de Hainaut, 155 livres 11 sous tournois, 10 3/4 chapons, 80 muids de blé, le droit de congé, consistant en un dixième pour les héritages et un seizième pour les terres, les échéances de serfs et de bâtards etc. En 1556, le cens s'élevait à 71 deniers de blancs, 1 vieille maille tournois, 6 livres 4 sous 6 deniers de monnaie coursable, 113 sous 6 deniers de blancs, 20 sous de louvignois et 20 sous 5 deniers de blancs coursables (ces trois sommes pour les« desnouwées»), 15 1/2 pains, 93 1,4 chapons, 2 poules, 11 oisons etc. ; 15 œufs payés par chaque habitant qui, à ce titre, avait le droit de pêcher dans la rivière de Quenast et de pâturer sur tous les waresquaix. A cette époque, les revenus de la terre de Rebecq s'élevèrent a 2,482 livres 6 sous 7 deniers, dont 147 livres 5 sous 5 deniers, provenant des cens et rentes ; 240 livres, du fermage de la Court de Rebecque et de 36 bonniers 3 journaux qui en dépendaient; 60 livres, du fermage de 10 bonniers de terres près de la Genette; et 1,763 livres 6 sous 16 deniers, du produit de ventes de bois. En outre, le moulin à eau de Rebecque, qui était à deux tournants, et dont les ouvrages avaient été évalués à 1,469 livres 12 sous 4 deniers, s'affermait moyennant 49 muids 1 rasière de blé. Le seigneur d'Enghien avait dans le village un forestier et un sergent des bois, qui recevaient par an : le premier, 42 sous 10 deniers ; le dernier, 6 livres.
C'était à Rebecq que siégeait la cour féodale des sires d'Enghien en Brabant, cour qui jugeait aussi au criminel. Cette cour avait juridiction sur un grand nombre de fiefs, dont le plus important était la seigneurie de Tubise, ancien démembrement de ce que l'on appelait le Fief de Brabant (dleen van Brabant) des Enghien, comme nous l'avons dit à l'article Tubise.
Les seigneurs d'Enghien se qualifiaient quelquefois princes de Rebecq ou relevaient leur seigneurie a titre de principauté (principaetscap van Rebecq, relief du 17 mars 1608 ; prinsdom van Rebecq, r. du 22 décembre 1635). L'usage seul autorisait cette prétention, qui n'eut sans doute d'autre origine que la grande importance de la terre d'Enghien et la puissance des familles d'Enghien, de Luxembourg, de Bourbon, d'Arenberg, auxquelles elle appartint successivement. Selon le chroniqueur Colins, la principauté comprenait en outre Hennuyères et Ronquières, autres villages brabançons où les sires d'Enghien avaient toute justice.
Les seigneurs d'Enghien prétendaient avoir le droit d'arrêter et de mettre en liberté le criminel que leurs officiers trouvaient dans leurs domaines, en Brabant; d'accorder un pardon complet à ceux qui s'y rendaient coupables d'un homicide. D'après eux, les ducs de Brabant n'y avaient que le son de cloche, les hommes pour aller en l'ost (en cas de guerre), les tailles (ou impôts) et les corvées.
Le roi de France Henri IV, à l'époque où il vendit Enghien aux Croy, en sépara la Ferme de Court, à Rebecq, qu'il céda, avec 20 bonniers de terres, de prés et de pâtures, à sire Jacques de Landas, chevalier, seigneur de Loveny ou Louvegnies ; le fils de ce dernier, qui portait le même nom et les mêmes titres, en fit le relief par devant la cour féodale de Brabant, le 21 juillet 1643.
Quant à la terre franche ou franc fief de Rognon, elle dut son nom, très probablement, à la grande seigneurie de ce nom, qui existait à Nivelles et aux environs. Les Trazegnies aliénèrent cette dernière dès le XIVe siècle, mais ils conservèrent la première. Leur autorité y était très étendue, puisqu'ils y avaient la justice à tous les degrés. Un bailli de Steenkerque, nommé Achille Le Cauwelier, ayant commis un homicide sur la personne de Bertrand Pehy dit Lhoer, Jean, baron de Trazegnies, prétendit confisquer à son profit les biens que le bailli possédait à Rognon. Celui-ci essaya de lui contester ce droit, mais finit par perdre tout espoir de gagner sa cause et implora du baron le pardon de son crime. Afin de l'obtenir, il lui céda la tour de pierre, maison et dépendances de toute nature qu'il possédait entre la Senne et le pré de Jean d'Ittre, d'une part, et le chemin conduisant de la chapelle Sainte-Catherine à Rebecq, d'autre part; en outre, il promit de rembourser la rente annuelle de 20 livres tournois dont cette propriété était grevée, et s'engagea à payer 100 livres en indemnité des frais que la procédure avait imposés au baron, et à relever de la cour féodale de ce seigneur la partie de ses biens qui se trouvait de l'autre côté du chemin cité plus haut. Le 7 octobre 1512, Jean de Trazegnies et Le Cauwelier signèrent à Mons, par devant des hommes de fiefs du comté de Hainaut, cet accord, que le conseil de Brabant ratifia le 11 du même mois. Dans les deux derniers siècles, avec moins de raison encore que pour Rebecq, on qualifiait de principauté le territoire exigu et presque désert des « francs fiefs de Rognon près de Rebecq ». Les Trazegnies, entre autres titres, prenaient celui de « princes des francs staulx de Rognon ».
Trazegnies figurait, de temps immémorial, parmi les terres franches ; c'est sans doute parce que Rognon reconnaissait les mêmes maîtres qu'il obtint les mêmes immunités. Après la guerre entre la Flandre et le Brabant, « lorsqu'on fit grande taille et prière », dans ce dernier pays, le maire, les échevins et la communauté de Rebecq prétendirent imposer une partie de leur cote à des biens qui se trouvaient dans leur paroisse et qui étaient tenus en fief de Marie de Trazegnies, dame de Feluy, et par cette dame du sire de Trazegnies, qui, à son tour, les relevait de la duchesse de Brabant. A la demande d'Othon, sire de Trazegnies et de Silly, Godefroid delle Haye, bailli du Brabant wallon, convoqua un plaid de la haute cour de Genappe, et là, demanda l'avis de Gérard de Witterzies. Celui-ci ayant jugé que le seigneur de Trazegnies devait être maintenu dans la paisible possession de ses franchises et qu'on devait restituer la taxe qui avait été imposée sur ses fiefs à Rebecq, la cour partagea son opinion et le bailli promulgua une sentence conforme le 3 décembre 1361. Vers 1738 ou 1740, la juridiction de Rognon n'englobait que 75 bonniers ou, suivant un autre document, 79 b. 2 journaux. On n'y comptait que 14 maisons et 50 habitants. Cependant il y régnait une certaine activité industrielle, résultat de la situation exceptionnelle de la localité. II s'y distillait beaucoup d'eau-de-vie, que les habitants du Hainaut, et notamment ceux d’Enghien, venaient chercher en fraude. Rognon avait son tribunal particulier, composé d'un bailli, de sept échevins et d'un greffier, et son livre d'assiette ou registre d'impositions.
A titre de terre franche, le fief de Rognon payait au gouvernement une « place » ou ration par an, soit 270 florins, taxe qui fut réduite de moitié, par acte du gouverneur général du 28 février 1684.
Le greffe de Nivelles possède les registres aux adhéritances des échevins de Rebecq, pour 1734 à 1795, ceux de la seigneurie d'Offembais, pour 1662 à 1795, et ceux de Rognon lez Rebecq, pour 1719 et pour 1756 à 1795.
En l'an III, Rebecq fut compris dans le canton de Tubise, et, en l'an X, on le joignit à la justice de paix de Hérinnes. Un arrêté du 30 décembre 1822, qui anéantit cette dernière circonscription, annexa Rebecq au premier arrondissement de justice de paix de Nivelles, ainsi que Rognau ou plutôt Rognon, dont il n'est fait mention dans aucun des tableaux antérieurs et qui cependant continua, jusqu'en 1824, à exister comme commune indépendante.
Le budget de la commune, pour 1859, présente les chiffres suivants :
Outre les domaines principaux des Enghien, à Rebecq, et des Trazegnies, à Rognon, il existait dans ces localités plusieurs autres juridictions secondaires. L'abbesse de Nivelles y avait 19 fiefs, dont 3 pleins fiefs, particulièrement Bauffe, Offembais, Molympré, Outrebais etc. ; elle y levait de plus la grande et la petite dîme, qui y produisaient, en 1787, un revenu de 2,253 florins. Le chapitre de Nivelles possédait une autre partie de la dîme, d'une valeur annuelle de 328 florins, un livre censal rapportant 264 florins, et des biens. Enfin une troisième partie de la dîme (revenu, 246 flor.) appartenait à l’hôpital Saint-Nicolas, de Nivelles.
Les familles nobles y étaient jadis assez nombreuses, et l'une d'elles portait le nom même du village : Arnoul de Rebece, vassal d'Engelbert, sire d'Enghien, vivait en 1230 ; messire Walter de Resbeke li borgnes, en 1262.
Le plein fief de Bauffe consistait en la redîme de la dîme du chapitre de Nivelles (soit un centième de la récolte), « avec la paille, les gerbes mises devant les chevaux pour eux repaître, les grains tombés du chariot etc. », la grange dîmeresse, une maison voisine, dite la Maison de Bauffe, l'une et l'autre situées à proximité de l'église, des terres, des cens, droit de congé, des arrière-fiefs etc. Jacques, fils d'Élienne et petit-fils de Josse Le Poivre, qui l'avaient possédé avant lui, le vendit, en 1496, à Pierre Camby. Catherine Le Poivre, femme de Jean le Moituyer, en opéra le retrait et le céda ensuite à Gertrude de Herzelles, chanoinesse de Nivelles, sœur de l'abbesse Isabelle et de Daniel de Herzelles. Ce dernier hérita, en 1525, du fief, qui passa ensuite à Adrien, fils de Jean, son frère, et de Jacqueline, fille du capitaine Harpin (1529). Bauffe fut plus tard possédé par Adrien, fils d'Adrien et de Jacqueline (r. du 9 janvier 1553-1554), puis partagé entre ses frères Philippe et Guillaume (r. du 16 mars 1502-1563 et du 4 juillet 1598). La première moitié appartint ensuite à Antoine, Philippe, Gabrielle et Alardine, enfants de Philippe et de Françoise de Marest (r. du 31 juillet 1598), puis à l'un d'entre eux, Philippe, qui devint baron de Fontaine (r. du 7 février 1607), et enfin à Charles-Chrétien de Rodoan de Fontaine (r. du 1er août 1634), qui la transmit à ses descendants. L'autre moitié passa de Guillaume de Herzelles à son fils Philippe, sire de Moensbroeck (r. du 12 janvier 1607), qui la céda à Nicolas et à Guillaume Marchille (r. du 4 mars 1608), dans la famille desquels elle resta longtemps. Un écusson mi-parti de Herzelles et d'une autre armoirie qui nous est inconnue, et accosté de la date 1570, se voit dans la salle d'un cabaret faisant face à l'entrée de l'église; il provient sans doute de l'ancienne demeure des sires de Bauffe. Ce que l'on appelait le Fief, les Ostiages ou les Ostagers d'Offembais, consistait en une maison, avec 60 bonniers de main ferme (ailleurs 33 b.), payant chacun par an un cens de 4 deniers de Louvain et sept arrière-fiefs, le tout appartenant, en 1406, à Berthe d'Offembais. En 1510, Isabeau, fille de Loup d'Ittre, en fit le relief, avec son mari Jean Gosseau. Loup Gosseau en hérita de ses parents et le céda ensuite à son frère Louis (r. du 13 octobre 1552). Au XVIIe siècle, c'était la propriété de la famille Douillet. Offembais se trouvait à l'endroit qu'occupe actuellement le Houx.
Le plein fief de Molynprez avait une seigneurie foncière, 32 bonniers payant chacun 4 deniers par an, un maire, des « ostes et tenants », le droit de prélever le dixième denier. Jean de Lausnoys l'acheta à Jean Caubustyn, René Gheude à Ancelot, fils de Lancelot et petit-fils de Jean de Lausnoys, et Ghislain Souffre à Jean, fils de René. Ces derniers vivaient dans la première moitié du XVIe siècle.
La chapellenie de la Sainte-Croix sur le doxal, dans la collégiale de Nivelles, possédait à Rebecq des cens, des rentes, des terres et la dîme dite de la Sainte-Croix, relevant également en fief de l'abbesse. Le 31 août 1510, Jean Braynart, en fondant cinq messes de requiem, légua à cet effet une moitié du Fief d'Outrebais, dont l'autre moitié appartenait à la chapellenie de Sainte-Gertrude de Steyne, dans, l'ancienne collégiale nivelloise.
Un fief situé « aux Mortiers, emprès le Petit Roels, marchissant à la terre dou Ploich » et nommé le Fief de Belloy, relevait du comté de Hainaut. II consistait en plusieurs arrière-fiefs sur lesquels il avait toute justice, des tenaules, de menues rentes. En 1473, Jean de Launoix en était possesseur.
L'église de Saint-Géry à Rebecq dépendit longtemps du doyenné de Hal dans le diocèse de Cambrai. Après l'érection des nouveaux évêchés, on la comprit dans l'archevêché de Malines et le doyenné de Leeuw-Saint-Pierre. Le concordat en fit une succursale de la cure de Hérinnes, et depuis on l'a annexée de nouveau au doyenné de Hal. La collation de la cure appartenait jadis à l'abbesse de Nivelles, à laquelle, en 1112, l'évêque de Cambrai Odon en confirma la possession, ainsi que celle de l'église d'Hennuyères, qui en constituait alors une dépendance, « pour la tenir dorénavant sans personne». Cependant, dans la suite, et notamment en 1441 et en 1543, l'église de Rebecq est encore qualifiée de personnat.
En 1787, le curé percevait la dîme entière du terrifoire situé au delà du Rieu Disbecq, avec la menue dîme, depuis le Boulfret jusqu'à Steenkerke et au Petit Rœux, ce qui lui valait, en moyenne, 550 florins. Il prélevait en outre le terrage sur un journal et demi, au Stocquoy ; le produit de 6 bonniers de terres, de 5 b. 1 journal de « terres bachineuses », d'un demi-bonnier d'aunaies, d'un journal de pré à faucher, de 3 journaux de « pachis bachineux ». Le conseil de Brabant lui avait alloué, en outre, 130 florins pour supplément de compétence ; en sorte que son revenu s'élevait à 1,271 florins 10 sous, toutes charges déduites. Des trois bénéfices qui existaient à Rebecq en 1441, le principal, celui de Notre-Dame, paraît avoir été réuni à la cure ; quant «à ceux de Saint-Nicolas et de Sainte-Catherine aux fiefs de Rognon, qui étaient : le premier, à la collation du curé ; le second, à la collation du marquis de Trazegnies, ils continuèrent à subsister.
La dotation de la fabrique produisait, en 1787, 535 florins, outre 40 flor. 8 sous 16 deniers, assignés pour la messe des trépassés ; elle s'élève aujourd'hui à 2,153 francs. La cure fut restaurée, en 1785, en même temps qu'on rétablissait la sacristie, aux frais des décimateurs de la paroisse. Ces travaux coûtèrent 2,166 florins 16 sous, somme dans laquelle l'abbesse de Nivelles intervint pour 1,675 flor. 16 sous, le chapitre de celle ville pour 313 flor. 7 sous ; l'hôpital Saint-Nicolas pour 177 flor. 14 sous.
L'église est une construclion fort délabrée, mais dont l'extérieur offre un certain aspect de grandeur, à cause de la tour carrée qui précède l'édifice et qui est plus élégante que ne le sont d'ordinaire les tours de village. La porte d'entrée, à laquelle on arrive par un escalier de quelques marches, est surmontée de la statue de saint Géry, sous laquelle on voit un écusson chargé de trois lions et, au premier canton, d'un quartier offrant cinq petites croix en sautoir. Cette statue et l'écusson. sous lesquels se lit la date 1567, sont inscrits, ainsi que le plein cintre de la porte, dans un arc dont la partie centrale s'exhausse considérablement et se termine par une croix. Plus haut on a blindé une fenêtre à deux arcs géminés, et le haut de la tour est percé, sur les quatre faces, de quatre autres fenêtres, également en tiers-point. A droite de la tour, vers le sud, on remarque une tourelle ronde qui s'élève jusqu'au faîte de la grande nef.
Cette dernière et les collatéraux ont été remaniés au siècle dernier. Les habitants, dès l'année 1760, avaient réclamé la restauration et l'agrandissement de l'édifice ; la mense abbatiale de Nivelles, ayant été condamnée à les satisfaire, leva à cette fin la somme de 3,600 florins, en vertu d'un octroi daté du 24 mai 1771. C'est alors qu'on éleva les murs actuels des collatéraux, qui sont en briques, et qu'on recouvrit tout le vaisseau de plafonds, qui, dans la grande nef, en cachent un autre, plus ancien et ogival. Le chœur date de l'époque ogivale, probablement du XVIe siècle. A l'entrée, il est construit en moellons ; quant à l'abside à trois pans qui le termine, elle est revêtue extérieurement de pierres de tailles. Quatre fenêtres ogivales, à meneaux flamboyants, éclairent le chœur ; la fenêtre terminale a été blindée.
Le maître-autel, que l'archevêque Van Hove consacra en 1601, est orné d'un tableau peint par Janssens en 1704 : Saint Géry délivrant des esclaves. Les autels latéraux sont sous l'invocation de la Vierge et de saint Nicolas; sur ce dernier autel on voit une Adoration des Mages. A l'extérieur du chœur sont placées quelques pierres sépulcrales des années 1612, 1632, 1638, 1648, enchâssées dans la muraille et offrant un crucifix au-dessus de l'inscription. La plus remarquable porte ces mois : Ad majorent | dei gloriam | Sr Anthoine Derueau Chlr | de la Compne de Guarde de | Son Excellce le Conte de | Bucquoy at faict poser | cesle en mémoire de | feue Peronne Biou | sa Femme sepulturee | cy devant le 22e jan | vier 1648 priez Dieu | pour son ame.
Depuis 1827, on a transféré, à 200 m. S.-E. de l'église, le cimetière, qui est planté de beaux épicéas.
La chapelle de Sainte-Catherine à Rognon n'existait plus dans la seconde moitié du siècle dernier ; les habitants de ce hameau, lorsqu'ils étaient empêchés par les pluies de se rendre à Rebecq, allaient entendre la messe à Braine-le-Comte ou à Petit-Rœux. Offembais a eu également sa chapellenie particulière.
En 1787, le revenu de la Table des pauvres s'élevait à 352 florins 16 sous.
Le budget du bureau de bienfaisance, pour l'année 1859, a été fixé comme suit :
En vertu d'une fondation faite par le curé Hanicq, six maisons appartenant au bureau de bienfaisance sont cédées à des vieillards indigents.
En 1301 ou 1302, suivant divers documents, mais, plus positivement, au plus tard en l'année 1300, Marie, dame d'Enghien, et son fils Walter fondèrent à Rebecq un hôpital dédié à la Vierge. Marie dota cet établissement de différents biens qu'elle acquit successivement, savoir : un manoir, avec jardin et 28 bonniers de terres et de prés, situés à Rebecq, et qu'elle acheta d'Alard de Ham ; 24 b. de terres et de prés à Saintes, achetés en janvier 1297-1298 de l'abbaye de Cambron ; 36 b. de bois, contigus à la forêt de la Houssière, sur Ittre, acquis le 1er mars 1306-1307 ; 16 b. à Pedebeke, sur Castre et Leerbeek, etc. Une congrégation religieuse fut chargée de desservir l'hôpital. En retour des libéralités de Marie el de Walter, cette communauté s'engagea, ainsi que nous l'apprend une charte scellée par l’évêque de Cambrai Pierre, à célébrer tous les jours deux messes pour ces personnes et leurs successeurs, et une messe pour Jean Cottart ; à entretenir constamment treize pauvres infirmes ou, pour le cas où ce nombre resterait incomplet, à distribuer aux pauvres du village la part disponible des revenus ; à désigner une servante qui soignerait les infirmes, jour et nuit.
Un règlement, émanant de l'évêque Philippe, statua qu'il y aurait dorénavant dans l'hôpital deux prêtres, deux frères convers et six religieuses, qui suivraient la règle de Saint-Augustin et assisteraient régulièrement aux matines et aux autres offices (charte du lundi avant la Nativité, en 1308). Quelques années après, l'évêque Pierre de Lévy, à la demande de Walter, sire d'Enghien, petit-fils de la fondatrice, confirma à l'hôpital tous les biens dont celle-ci l'avait enrichi (jour de Saint-Grégoire, en mars 1314-1345).
En 1787, cet hôpital possédait : à Marcq, une petite seigneurie, avec livre censal, terrage et 3 bonniers ; à Rebecq, un huitième de la dîme, valant 100 florins ; un 32e du produit du moulin, valant 40 florins; une maison conventuelle, avec église, cloître et brasserie (où chaque habitant pouvait faire brasser, moyennant 10 florins 10 sous) ; 19 b. 3 journaux de terres, exploités par la communauté même ; la Cense Dutrieux, affermée, avec 8 b. de prairies et 32 b, de terres, 664 flor. ; encore 19 b. 3 j. de terres, 6 b. de prés et 40 b. de bois, ces derniers s'étendant en partie sur Ittre ; à Castre, 15 1/2 b. de terres et 1/2 b. de prés ; à Petit-Enghien, 11 1/2 b. de terres et 1/2 b. de prés, le tout rapportait, suivant la déclaration des religieuses, 4,320 florins 19 sous.
Il n'y avait plus, à cette époque, de religieux, mais seulement des religieuses, au nombre de dix ou onze. Les vieilles femmes infirmes, réduites à six, portées à neuf en 1628, réduites à quatre en 1700, furent de nouveau reportées au nombre de neuf (postérieurement à 1787), qui ne pouvaient être ni furieuses, ni folles ; un tiers des places étaient conférées par la maison d'Arenberg; les autres l'étaient par les religieuses. Les dépenses montaient à 1,089 florins, savoir : entretien des religieuses, 2,950 flor. ; entretien des quatre vieilles femmes. 600 flor. ; célébration de six messes par semaine, 164 flor.; vin etc. pour le service divin, 212 flor. 16 sous ; lampe brûlant devant le Saint-Sacrement, 30 flor. ; entretien des bâtiments, 102 flor. ; distribution de deux muids de seigle (portés à trois) aux pauvres, le jour de l'anniversaire de Marie de Réthel et de son fils (sic), le chevalier de Ripain, 30 flor.
A la suite de la révolution française le couvent de Rebecq fut supprimé et l'hospice converti en un hôpital pour les malades indigents des deux sexes habitant Rebecq, hôpital que régit une commission administrative de cinq membres. La communauté qui l'habitait s'est réorganisée comme congrégation d'hospitalières et ses statuts ont été approuvés par un décret impérial en date du 11 janvier 1814 et un arrêté royal du 12 juin 1824. Les religieuses sont au nombre de dix et assistées d'un directeur.
Le budget de l'hôpital, pour 1859, présente les chiffres suivants :
L'hospice de Rebecq est situé à l'extrémité méridionale du village, sur la rive gauche de la Senne, vis-à-vis du moulin d'Arenberg. Les bâtiments ont une disposition rectangulaire et entourent une cour centrale. La partie vers le nord, plus particulièrement réservée aux malades, a été agrandie il y a environ 35 ans ; une première dépense de 636 florins avait été autorisée dans ce but le 28 septembre 1824 ; le 25 mai 1827, la députation permanente en approuva une nouvelle, montant à 7,313 florins, somme dont une partie, 1,000 flor., fut donnée par un bienfaiteur anonyme. La partie méridionale de l'établissement, le long de la rivière, est plus ancienne ; la façade vers le jardin présente encore des fenêtres à croisée de pierre et des ancres donnant la date 1627, date qui se retrouve à l'intérieur de la cuisine.
Une chapelle s'élève à l'est des autres bâtiments. Elle est ogivale et se compose d'une seule nef, qui reçoit le jour, de chaque côté, par deux fenêtres à meneaux flamboyants, l'une ogivale, l'autre cintrée, et est terminée par une abside à trois pans, percée de fenêtres ogivales aujourd'hui blindées. La chapelle est recouverte par une voûte à nervures croisées. L'autel porte l'inscription : Deo op. max. Deiparæque sacrum. 1637. La porte d'entrée est à jour et ornée de balustres de.cuivre ; on y lit les inscriptions suivantes, qui rappellent les donateurs et la date de cette ornementation :
1° D. O. M. | D. Joanncs Falconier J. V. L. et | D. Christina Sucquet. | Conjuges. P. | 1625
2° Jeorge Van Assche | Joanna De la Ruelle
3° S. D. R.
Cette porte, qui fait face à l'autel, s'ouvre dans une espèce de porche, où l'on remarque de chaque côté un autel. L'hospice de Rebecq possède un triptyque, haut de 1 mètre 50 centimètres sur 1 m. 10 cent, de large. La partie centrale représente la Naissance du Sauveur ; le volet de droite: à l'intérieur, l'Adoration des Mages ; à l'extérieur, la Visitation ; le volet de gauche : à l'intérieur, la Circoncision ; à l'extérieur, l'Annonciation. Un panneau supérieur nous montre Dieu le père.
Les religieuses ont dans leur jardin un cimetière particulier.
Plusieurs documents attestent qu'il a existé à Rebecq, au moyen âge, une maladrerie.
Le nombre des enfants pauvres qui ont été admis par la commune, en 1858-1559, à recevoir l'instruction, s'est élevé à 219 : 112 garçons et 107 filles.
Trois sœurs de la Providence, de Champion, tiennent en outre une école et un pensionnat pour filles.
Le 22 juin 162I1, Jacques Francq a fondé des bourses pour l'étude des humanités et de la philosophie. A défaut de ses parents, les enfants pauvres du village sont appelés à jouir de ces bourses, qui sont au nombre de six. .
La fête communale se célèbre le dimanche après le 9 octobre ; une fête secondaire a lieu le dimanche après la Saint-Géry ou 11 août.
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