L'étymologie du nom du village de Couture est facile à établir. Elle dérive du latin cultura, ou du flamand cauter, qui ont l'un et l'autre la même signification que le français culture, c'est-à-dire celle de champ cultivé. Primitivement on appelait le village Culturella (1215, 1217, 1233; Coturella, 1230) ou la Petite Culture; on écrivit ensuite Coutuere (1374), le Couture (1381, 1666), Cultura (1441), Coulture emprès Eewieres (1547), la Coulture (1647), Coulture (1436, 1686, 1709); l'indication du patron de l'église n'a été ajoutée que dans notre siècle.
La prononciation locale, Coutère, se rapproche singulièrement du flamand cauter.
La commune de Couture-Saint-Germain est limitrophe de celles de Lasne, Céroux, Bousval, Baisy, Ways et Maransart.
Couture-Saint-Germain est à 2 kilomètres de Lasne, 2 1/2 kilom. de Maransart, 3 1/2 kilom. de Céroux, 8 kilom. de Ways et Bousval, 10 kilom. de Baisy, 13 kilom. de Wavre, 15 1/2 kilom. de Nivelles, 24 kilom. de Bruxelles.
L'église de Couture-Saint-Germain se trouve située par 56 grades 30 de latitude N. et 2 grades 38 de longitude E. L'altitude du sol est de 70 mètres 36 aux berges de la Lasne, en aval du moulin de Couture, à 275 m. O. de l'église.
Le procès-verbal de délimitation du territoire de Couture-Saint-Germain a été dressé le 28 janvier 1818 et clos le 25 avril suivant. Le cadastre divise le territoire de Couture en 2 sections : la section A ou du Village, la section B ou de Sauvagemont.
Au 1er janvier 1859, ces sections se trouvaient morcelées en 862 parcelles, appartenant à 229 propriétaires, donnant un revenu cadastral de 16,757-86 fr. (sol : 11,974-86; bâtiments : 4,783-00) et ayant une contenance de 377 hectares 02 ares 10 centiares (imposable : 364 hect. 32 a. 90 ca.; non imposable : 12 hect. 69 a. 20 ca.).
Cette contenance globale se subdivisait ainsi en 1834 :
En 1686, le village comprenait 136 bonniers, dont 82 b. 2 j. de terres, 9 b. 2 j. de prés, 42b. de bois, 2 b. d'étangs.
On comptait : en 1374, ... ménages (voyez MARANSART, canton de Genappe); en 1436, 28 foyers; en 1464, 33 foyers; en 1472, 25 foyers; en 1492, 10 foyers; en 1526, 29 maisons, plus l'abbaye d'Aywières, occupée par 70 personnes; en 1686, 19 maisons, 1 moulin, I brasserie; au 31 décembre 1856, 160 maisons.
Le village de Couture-Saint-Germain, qui compte 40 maisons; Sauvagemont, 106 maisons; le Petit Maransart, 14 maisons.
Le petit village de Couture-Saint-Germain occupe l'extrémité d'un plateau descendant en pente rapide vers la rive droite de la Lasne.
Le hameau de Sauvagemont (Savagemont, 1374; Savaigemont, 1436; Sauvaigemont, 1492), dont le nom indique assez l'emplacement, est à 2,000 mètres S. de l'église et confine à l'écart de Collinet, qui dépend de Maransart, et au hameau de la Hutte, qui ressortit à Ways.
Le Petit Maransart (Rue de Maransart, OUDIETTE, an XIII) ne constitue pas un hameau proprement dit : ce sont quelques maisons situées à 1,600 m. S.-O. de l'église et formant le prolongement du village de Maransart. On y rattache plusieurs habitations occupant l'emplacement de l'ancienne Abbaye d'Aywières (Awerias, 1215 environ; Awiria, 1230, 1244, CANTIMPRÉ; Aquiria, 1235, 1248).
A 1450 mètres S. de l'église, la Ferme du Bois, construite à la lisière du bois Louis-Thomas; à 900 m. S.-O., l'ancienne Abbaye d'Aywières.
Petit champ ( Campagne des petits champs, an V); Champ de Couture; Chêne au Dieu; Fond Agny (bois dit Fond Agny, an V); Champ Datez; Grand Courtil; Grand pré; Champ Binette; Ruelle Milhoux; Bosquet des Viviers; Chêne aux Corbeaux; Closière des Bailles (de Bailli, an V); Bois Louis-Thomas ou Bois Mastraeten; Cortil brûlé; Vallées de Wavre; Champ des Murs; Grand mur; l’Escavée; Bruyère Biernaux, où l'école est construite; le Pâchis; Croix Roland; Tienne au Piffi; Tienne a Plates pires; l’Uchelotte; Fond à l’ Coloute; l’ Marcotte; l’ Fawia du pindu (Hêtre du pendu ); Ruelle Ma mère; la Briqueterie, où l'on dit qu'ont été faites les briques de l'abbaye d'Aywières et qui porte aussi le nom de Ruelle a la Croix; Ruelle à l'Eau; Franche Taverne; Bois de l'Empire (Bois al Empire, 1653; Bois à l’Empire, 1750); Alaumont; Double écot (Dob escot et, par corruption, Daubusco, en wallon), ferme à la limite de Ways, déjà citée en l'an 1381, sous le nom de Doublescot; Ruelle du Curé; Champ de Wez; Terre Grand-Père ou Closière Dindal; Pré de Payot (Champ de Payot, an V); Mal brûlé; Closière Dinnejon; Paradis des Chevaux, lieu où l'on enterrait les chevaux de l'abbaye; Pâchis des Vaches; Grande closière; Closière Monet; Chapelle du Bon Dieu de pitié, entourée de trois tilleuls; Chapelle Sainte-Lutgarde; Chapelle Sainte-Anne; Chapelle Saint-Germain, près de la fontaine du même nom, remarquable par le souvenir des miracles qui s'y sont opérés; Chapelle Saint-Ghislain; Chapelle N.-D. de Bon Secours.
Warnans, champ contenant 7 bonniers; Champ du bois d’Éloy, Grand pré de l’Abbaye, Clocqueau, Terre aux Cailloux, Closière de l’Oublinière, Étang du moulin, tous cités en l'an V; Bois de le Viriere (1551); Piesente de le Vieryere ( 1402); Cortil de la Cure, près du chemin de Wavre à Nivelles; Cortil Coquelot, Closière rayée, Terre de l'Église, cités en 1755; le bois dit Bois strate (1566).
Le terrain est accidenté, particulièrement vers la région occidentale de la commune; à l'est on rencontre des plaines moins ondulées. Le point culminant se trouve à la jonction des territoires de Bousval et de Baisy, où l'on a une altitude de 140 mètres.
La plus grande partie du sol appartient aux sables du système bruxellien. On a extrait, au Fond Agny, du grès ferrugineux qui a servi aux bâtiments de l'abbaye d'Aywières; ce grès s'exploite encore à Sauvagemont, à la carrière Bal, près de la chapelle Saint-Ghislain. Bien qu'on le rencontre en masses volumineuses, vers la surface du sol, il est difficile d'en obtenir de grands échantillons; mais sa couleur brune devrait engager à l'employer, en petit appareil, pour contraster avec la pierre de taille blanche que les architectes adoptent presque exclusivement pour le revêtement des façades. Cette pierre est assez recherchée pour les maçonneries qui doivent être en contact avec l'eau.
Dans le fond des vallées et vers le sommet dos collines, le système bruxellien est caché par le limon hesbayen. Du sable argileux laekenien s'observe au S. et à l'E. de Sauvagemont.
Tout le territoire de Couture-Saint-Germain appartient au bassin de l'Escaut; les cours d'eau qui arrosent cette commune sont : la Lasne, le Milhoux et la Claudine.
La Lasne vient de Maransart et entre sur le territoire de Couture-Saint-Germain au moment où elle reçoit la Claudine (r. dr.); alimente le Vivier Sainte-Anne, le Vivier des Chevaux et le Vivier de la Porte, où jaillissent, en outre, plusieurs sources; reçoit le Milhoux (r. dr.); active le moulin d'Aywières par une chute de 5 m. 32; traverse l'enclos de l'abbaye d'Aywières; passe au pied du village de Couture et active le moulin de Couture par une chute de 2 m. 81; devient limitrophe de Lasne, près de la Franche taverne; et passe entièrement à cette dernière commune, après un parcours de 2,300 mètres, dont 900 mitoyens, dans la direction générale du S.-O. au N.-E.
Le Milhoux vient de Maransart et est d'abord limitrophe de cette commune; traverse l'emplacement de l'étang desséché du Neuf-Vivier, et se réunit à la Lasne (r. dr.), au Vivier des Chevaux, après un parcours de 900 m., dont 200 mitoyens, dans la direction générale du S.-E. au N.-O.
La Claudine vient de Lasne et, sur toute sa longueur, reste mitoyenne avec cette commune; se réunit à la Lasne (r. dr.), au Vivier Sainte-Anne, après un parcours de 450 mètres dans la direction du S. au N.
Les fontaines auxquelles puisent les habitants sont : la Broc Benoît, la Fontaine du Bosquet, la Fontaine de l’Escavée, la Fontaine Mamour, la Fontaine du Grand Maréchal, la Fontaine Marcotte, la Fontaine Pâquet, la Fontaine Vanham et la Fontaine Saint-Germain. Cette dernière se trouve au coin d'un pré marécageux; un grand nombre de pèlerins, qui viennent visiter à Couture les reliques de saint Germain, plongent leurs enfants dans cette fontaine ou les arrosent de son eau, afin de les préserver de maladie.
Il y a trois étangs : le Vivier Sainte-Anne, grand de 0 hect. 48 a. 50 ca.; le Vivier des Chevaux, 1 hect. 80 a. 40 ca.; le Vivier de la Porte (Étang de la Porte d'en bas, an V), 0 hect. 76 a. 30 ca.. On en a desséché deux autres : le Neuf Vivier et le Vivier Marcotte.
On comptait à Couture : en 1666, 130 communiants; en 1709, 164 habitants, plus 86 à Aywières; en 1784, 516 habitants : 2 prêtres, 2 religieux, 46 religieuses, 163 hommes, 162 femmes, 71 garçons et 70 filles âgés de moins de 12 ans; en l'an XIII, 495 habitants, dont 240 à Sauvagemont et 42 Rue de Maransart; au 31 décembre 1831, 659 habitants; au 31 décembre 1856, 769 habitants (wallons).
Les registres de l'état civil remontent à 1642.
Les bois ont ensemble environ 100 hectares; ils portent les dénominations de Bois Louis-Thomas, Fond Agny, Pâchis des Vaches, Alaumont; ils se composent, pour les deux tiers, de sapinières et, pour le reste, de futaie sur taillis.
D'après les recensements généraux, les exploitations agricoles se classaient de la manière suivante par rapport à leur étendue :
La seule exploitation de plus de 50 hectares est la Ferme d'Aywières (142 hect.), tenue par M. Collin (E.-J.), appartenant à la veuve Limbourg, de Bruxelles.
Le nombre des animaux domestiques, constaté par les recensements généraux, s'élevait à :
Les terres exploitées par les cultivateurs de la commune se répartissaient ainsi :
Ce chiffre total se subdivisait en biens exploités :
En moyenne l'hectare de terre était estimé à:
L'ancienne verge linéaire a 24 1/2 pieds de Nivelles.
Deux moulins à grain sont établis sur la Lasne : le moulin d'Aywières a 2 roues hydrauliques à augets, dont la retenue est à 76 m. 89 d'altitude et qui commandent 5 couples de meules; le moulin de Couture a une roue à palettes, dont la retenue est à 66 m. 61 d'altitude et qui commande trois couples de meules. La première de ces usines fut vendue par la république française, comme bien national, le 3 pluviôse an V, à Jean-Baptiste Coppens, ex-religieux du couvent des carmes déchaussés, de Bruxelles, pour 42,900 livres. La seconde a été établie en vertu d'une autorisation accordée le 12 septembre 1839 à Pierre-Joseph Godfroid.
Il y a deux brasseries en activité. On peut citer ensuite une blanchisserie de toiles et trois fours à enfumer les sabots (3,000 paires environ) que les habitants façonnent en hiver.
Une grande partie de la population est occupée au tissage du coton et de la laine : on compte une centaine de métiers.
Des maçons et des briquetiers quittent la commune pendant les trois quarts de l'année pour exercer leur profession.
On compte 18 chemins vicinaux et 26 sentiers, mesurant ensemble 32,171 mètres, dont 2,400 sont pavés.
Le chemin de grande communication n° 22 traverse Couture-Saint-Germain sur 2,044 m.; le chemin n° 94, sur 2,500 m.
Sept ponts, dont 5 en maçonnerie et 2 en bois, sont établis pour le passage de ces chemins.
Les annales du village de Couture ne consistent guère qu'en l'histoire de l'abbaye d'Aywières, dont nous nous occuperons plus loin; nous nous bornerons ici à en exposer la fondation, sur laquelle on n'a publié jusqu'à présent que des données incomplètes.
Suivant les traditions locales, il existait à Aywières, au XIIe siècle, un château appartenant aux ducs de Brabant; vers cette époque, des bénédictines chassées d'Awirs, dans le pays de Liège, après s'être établies à Hélencourt ( ?), quittèrent cette localité par suite du manque d'eau, et vinrent se fixer à Couture, dans un lieu auquel elles donnèrent le nom d'Aywières, en souvenir de leur première résidence. Par reconnaissance des libéralités du duc de Brabant, son buste, coulé en bronze, fut placé sous la première pierre de l'église du monastère. On ajoute, et le lecteur aura peu de peine à le croire, que ce buste n'a pu encore être découvert. Il est facile de juger, par ce seul exposé, à quel point on ignore, dans les communes rurales, les notions les plus élémentaires, les faits les plus saillants de leur histoire; à quel point on dénature les notions contenues dans les publications des siècles passés.
Vers l'an 1200, il n'y avait pas, que l'on sache, de château à Couture, et le duc de Brabant n'y possédait rien. Le village formait un domaine appartenant aux châtelains de Bruxelles, qui avaient aussi, dans le Brabant wallon, de grands biens à Maransart, à Braine-l’Alleu, à Ohain, à Ottignies, à Seneffe etc. Après la mort du châtelain Godefroid, presque tous ces biens passèrent à son second fils, Godefroid, qui les prit en fief de Léon, son ainé, et qui se qualifie dans les actes, tantôt de seigneur de Seneffe (1231, 1233), tantôt de Godefroid de Braine, seigneur de Couturelle (1230). Ce fut au châtelain Godefroid et à son fils Godefroid qu'Aywières dut sa principale dotation.
Ce couvent avait d'abord été fondé, en l'année 1202 au plus tard, au village des Awirs, à trois lieues de Liège, par « noble homme Louis, avoué de Hesbaye », qui fit don de l'église du village à quelques femmes dévotes, vivant en commun sous la règle de saint Benoît. Un diplôme de l'évêque Hugues de Pierrepont sanctionna, en 1202, cet acte de libéralité, qui fut imité par d'autres chevaliers liégeois et brabançons. Les religieuses ne tardèrent pas à trouver trop peu austère la règle des bénédictines, et résolurent d'adopter celle de Cîteaux, qui était alors l'objet d'un vif engouement. Dans une lettre qui ne porte pas de date, l'avoué Louis sollicita le pape Innocent de confirmer la fondation du couvent, d'y autoriser l'adoption de la règle de Cîteaux et l'élection d'une supérieure ayant le titre d'abbesse. Une bulle d'Innocent III, du 14 juillet 1206, fit droit à quelques-unes de ces demandes.
Si l'on adopte le récit généralement accepté, les religieuses auraient quitté le pays de Liège en 1210, pour se fixer à Lillois, en Brabant, afin d'échapper aux guerres civiles qui régnaient dans le premier de ces pays et aux querelles de l'évêque contre le comte de Namur. Remarquons qu'en 1210, époque assignée à cette émigration, le pays de Liège jouissait d'une paix profonde. Les premières contestations de Hugues de Pierrepont et du duc de Brabant, Henri Ier, avaient cessé; celles qui devaient amener le sac de Liège et la bataille de Steppes n'avaient pas commencé. Ainsi que nous le disons à l'article LILLOIS, canton de Nivelles, Iwain de Rèves, prévôt de Nivelles, ayant informé le duc Henri qu'il donnerait volontiers aux religieuses des Awirs un emplacement plus convenable que celui où elles habitaient, le duc les invita à venir se fixer dans ses États, en leur promettant aide et protection.
Mais, soit que leur couvent de Lillois manquât d'eau, soit, ce qui est plus probable, que des offres nouvelles les aient attirées ailleurs, les religieuses d'Aywières changèrent encore de résidence, non en 1217, comme on le répète d'ordinaire, mais vers 1215 et, probablement, en 1214; elles se fixèrent définitivement à une lieue de Lillois, sur les bords de la Lasne, entre Couturelle et Maransart, dans une localité qui prit immédiatement le nom d'Aywières (locum etiam Awiriam nomine, situm inter Culturellam et Maransart, in decanatu Gemblacensi, in quo presentialiter habitant, dit l'évêque Hugues, dans une charte de 1217). Déjà antérieurement ce lieu, ainsi que nombre d'autres domaines en Brabant, leur avait été donné, et le duc Henri Ier leur en avait confirmé la possession, dès 1214; déjà Conrad, abbé de Cîteaux, et Walter, qui lui avait succédé en qualité d'abbé de Villers (1214-1221), avaient approuvé leur établissement à Couturelle et leur avaient permis de construire un couvent de l'ordre de Cîteaux.
Les émigrations constantes des religieuses d'Aywières, comme celles que l'on remarque au début des annales du couvent de Gempe, près de Louvain, attestent que parfois les monastères ne parvenaient qu'avec peine à se constituer. Le nouvel Aywières, près de Couturelle, aurait peut-être été abandonné à son tour, si le seigneur qui gratifia de cet emplacement les religieuses ne s'était pas résigné à augmenter l'importance de ses premières donations. La cession de Couturelle est de l'année 1214 au plus tard; en 1215, il en fit un abandon plus solennel. Afin que les religieuses n'aillent pas habiter ailleurs (ne ad alium locum causa commorandi valeant se transferre) et à la condition qu'elles n'acquièrent rien dans ses domaines sans son consentement, le châtelain de Bruxelles, Godefroid, de l'aveu de sa femme Mathilde et de ses quatre enfants : les chevaliers Léon et Godefroid, Égide ou Gilles, qui était clerc (voyez plus haut, à l'article GENVAL), et Helewide, leur céda l'emplacement que le monastère occupait, avec un moulin contigu, 20 bonniers de bois, 8 bonniers de terres et un étang, le tout compris dans ses propriétés allodiales (de libero allodio nostro).
Godefroid de Braine suivit l'exemple de son père. En 1217, il agrandit de deux bonniers le bois cédé aux religieuses et il abandonna à cette communauté une redevance annuelle de 27 muids de grains et un cens de 36 sous de Louvain, que son père s'était réservés sur le produit de la dîme d'Ottignies et qu'il avait assignés à une chapellenie de l'église de Braine-l'Alleu. Par la même charte, il ratifia les libéralités de Godefroid Ier, et il anéantit, avec solennité, les servitudes dont les bois du couvent étaient grevés. Tous les habitants des alentours furent convoqués et, de leur aveu, Godefroid de Braine supprima les chemins et les sentiers qui sillonnaient la forêt; puis il transféra aux religieuses son droit d'y faire pâturer le bétail et d'y prendre le bois mort, et fit faire abandon par ses vassaux des prérogatives de même nature dont ils étaient en possession.
Au mois d'avril 1231, Godefroid donna à Aywières le chemin public (via publica) allant des jardins du monastère à Maransart, approuva l'acquisition de 2 bonniers de terres que les religieuses avaient achetés pour agrandir leurs étangs et leurs jardins, et leur concéda les prés communs de tous ceux de ses domaines qui étaient situés dans l'évêché de Liège, ainsi que l'usage des chemins qui les traversaient. Le patronat de l'église aux religieuses, au mois de février 1233-1234, le jour des octaves de Sainte-Agathe. Toutes ces donations furent approuvées par le châtelain Léon Ier son frère et son suzerain.
Godefroid fit également des concessions à des particuliers du village. En 1230, il céda un bonnier à Baudouin de Tournai et 11 journaux à Abraham et à Gosuin; ces derniers étaient des hôtes, des infirmes, et habitaient Aywières. Les acquéreurs s'assujettirent à payer un cens annuel de 6 deniers de Louvain par bonnier, et furent autorisés à vendre ou à céder, à leur gré, leurs nouvelles propriétés. Nous n'avons pu découvrir, jusqu'à présent, comment s'opéra le démembrement du patrimoine de Godefroid. La seigneurie de Maransart passa aux sires de Melin ou Mellet, celle de Couture devint un fief de Maransart, et toutes deux passèrent enfin au monastère d'Aywières, qui fut jusqu’a la fin du XVIIIe siècle le seul grand propriétaire dans le premier de ces villages.
Les prérogatives dont la congrégation jouissait lui attirèrent, au XVIe siècle, un conflit avec les officiers du souverain. En 1547-1549, le bailli du Brabant wallon ayant enjoint de confisquer les biens d'un nommé Jean Tamineau, demeurant à Couture et coupable d'homicide, ses sergents, en arrivant dans le village, trouvèrent l'abbesse, son maire et ses sergents emmenant les meubles de Tamineau; aux observations des officiers du bailli, on répondit qu'on « n'avait à faire de celui-ci ». Le beau-père du coupable ayant obtenu de l'abbesse son pardon moyennant 20 florins, le bailli fit vainement mettre arrêt sur cette somme; l'abbesse en exigea le payement et promit à ce beau-père de le garantir contre toute réclamation, quelle qu'elle fût. L'abbesse ne réussit pas de la même manière dans une autre occasion. Un particulier avait été condamné, pour quelques menus délits et en vertu d'un avis donné aux échevins par leurs chefs-jugeurs, les échevins de Nivelles, à porter à l'église, entre deux sergents, un cierge destiné à être offert pour le service divin, il était encore enfermé dans la prison de Couture et Maransart. Le lieutenant-bailli du Brabant wallon, après avoir consulté le président Schore et les hommes de fief de Genappe, le fit appréhender et l'obligea à renouveler, au château de Genappe, la cérémonie humiliante qui lui avait été imposée à Couture. Cette dernière fut donc considérée comme ayant été accomplie indûment.
Les religieuses eurent aussi de fréquentes contestations au sujet du pâturage dans leurs bois, tantôt avec les habitants du village, tantôt avec des seigneurs du voisinage. Odry de Ghislenghien, qui procéda longtemps contre elles à ce sujet, fut débouté de ses prétentions par le conseil de Brabant, le 16 juillet 1566. Il y a quinze à vingt ans, la commune de Couture fut agitée par de longs dissentiments. Des adversaires du bourgmestre Colin l'accusèrent, ainsi que le secrétaire Lauwens, d'avoir fabriqué une prétendue délibération du conseil communal qui autorisait la vente de quelques parcelles de terrain. Leur réclamation, portée devant le tribunal de Nivelles, aboutit à une ordonnance de non-lieu (13 mai 1843). Dans l'intervalle, une élection écarta le bourgmestre du conseil et, plus tard, celui-ci révoqua à plusieurs reprises le secrétaire, mais la députation permanente annula les opérations électorales et improuva la révocation, qui fut mise à néant par des arrêtés royaux des 29 mai et 20 août 1817. La majorité du conseil communal ayant, au mépris des décisions de l'autorité supérieure, révoqué Lauwers une septième fois, des poursuites furent intentées contre les personnes dont elle se composait : l'échevin Plasman, Camille Lehardy de Beaulieu, fils du général pensionné de ce nom, Saublen et Bernard. En vertu d'une ordonnance de prise de corps émanée du tribunal de Nivelles, et d'un arrêt de la chambre des mises en accusation de la cour d'appel de Bruxelles, les accusés furent arrêtés par la gendarmerie, le 8 septembre 1847, et conduits à la maison de sûreté de Nivelles, sous la prévention d'avoir concerté entre eux et exécuté de commun accord des mesures contraires à la loi communale et à des ordres émanés du gouvernement. La rigueur déployée contre les accusés, qui avaient été mis au secret et à qui on ne pouvait guère reprocher que d'avoir maintenu avec trop de raideur leurs droits de conseillers communaux, leur avait concilié l'opinion publique; aussi les débats, qui occupèrent deux audiences de la cour d'assises du Brabant, les 15 et 17 novembre 1847, se terminèrent-ils par un verdict du jury négatif sur toutes les questions.
Couture était comprise dans la mairie de Genappe, de même que Maransart, dont l'histoire se confond avec la sienne. « En la paroische del Couture et de Marantsart », disent les anciens Comptes des baillis de Nivelles, l'abbesse d'Aywieres, si comme elle maintient, a cens, rentes, loix et amendes, qui se jugent selon la loy de Nyvelle, où il, en ce cas, vont au sens, et livre homme fourfaict au couron de la terre au bailli ou au mayeur de Genappe, et monseigneur y a la haute justice ».
A la fin du XIVe siècle, Couture était tenue en fief de la seigneurie de Maransart par Jacquemart de Blocry, qui en fit abandon à l'abbaye d'Aywières. Dans un dénombrement, qui porte la date du 25 juin 1381, l'abbesse Jeanne de la Haye déclare relever de Jean, sire de Meling (ou Mellet ) et de Maransart, la terre de le Couture, «qui s'étend en la manière que li dimaiges de la dicte terre se contient et appartient à la dicte terre». Aywières y possédait des bois, des wastines ou bruyères, des terres, des cens et rentes en argent, avoine, chapons et poules; la « chambe » ou brasserie de Scokas de le Couture et les « chambaiges » ou brassins de cette chambe; la maison et tenure de Doublescot. Le suzerain déclare n'y retenir que la justice ou juridiction, en laquelle Aywières ne pouvait rien réclamer; il admit Jean Gillo comme homme de fief, en remplacement de l'abbesse, et fit approuver sa charte par le seigneur supérieur du fief, le châtelain de Bruxelles.
Le même seigneur de Melin ayant vendu à l'abbaye, en 1389-1390, sa seigneurie de Maransart, Couture passa complètement sous la domination des abbesses, qui, d'après un relief fait le 10 septembre 1654, possédaient dans ces deux villages : la haute, moyenne et basse justice jusque livraison du coupable; un maire, sept échevins, un sergent et d'autres officiers; le droit du dixième denier, la pêche, stockage et chambage sur les tavernes, tant sur les brasseries que sur les lieux où on vend la bière; une franche taverne et un moulin à Couture; des cens à Couture, Maransart et Lasne; le droit de chasse pour les serviteurs du monastère dans les bois, qui, en 1787, comprenaient 76 bonniers, en partie anciens bois, en partie bruyères nouvellement plantées de sapins, etc. Les droits seigneuriaux ne donnaient qu'un revenu médiocre : le livre censal valait 54 florins, la franche taverne et les prérogatives annexées; 53 fl.
Le souverain n'avait à Couture, de même qu'à Maransart, que le droit de faire exécuter les criminels, droit qui fut vendu, le 20 juin 1616, moyennant 1,600 livres pour les deux villages, au baron de Limal, dont les descendants en jouirent jusqu'à l'abolition des juridictions particulières.
Couture fut comprise, en l'an III, dans le canton de La Hulpe et passa, en 1822, avec toute la justice de paix de La Hulpe ou d'Overyssche, dans le canton de Wavre.
Un acte de l'an 1230 mentionne Pierre, le maire de Couture, et cinq échevins de ce village : Abraham, Alard, Servais, François et Godefroid. Le sceau de la cour locale offrait un lion (ce qui rappelait les armoiries des premiers châtelains de Bruxelles), et une bordure chargée de sept croisettes.
La cour des mayeur et échevins se réunissait à la Porte d'en haut de l'abbaye, sous un berceau de charmilles; près de là s'élevait un pilori, dont les fondations existent encore, à ce que l'on assure. La Porte d'en haut était un cabaret; on lit dans de vieilles pièces processales qu'à la suite d'une chasse donnée à un parti de soldats ennemis qui étaient venus enlever les vaches des habitants de Maransart, les habitants de ce village vinrent y boire un coup, et que l'un d'eux, en déchargeant son fusil, brisa un bras à une paysanne, qui le cita devant l'échevinage pour obtenir des dommages-intérêts.
Le budget de la commune, pour 1850, présente les chiffres suivants :
La commune a possédé des biens assez considérables, qui furent l'objet de longs débats entre les habitants et l'abbaye d'Aywières, et qui se réduisent aujourd'hui à 1 hectare 64 ares 50 centiares.
L'église de Saint Germain, de Couture, avait jadis rang de quarte-chapelle. Elle fit d'abord partie du concile de Gembloux, dans l'évêché de Liège; puis du doyenné de Wavre (jusqu'en 1639 environ) et de celui de Genappe (en 1666, 1784, etc.), dans l'évêché de Namur. A la suite du concordat, la paroisse fut réunie à celle de Lasne. Afin d'obtenir le maintien de son église comme annexe, le conseil municipal offrit d'assurer un traitement annuel de 362 francs au prêtre qui la desservirait (24 novembre 1808), et, le 12 juillet 1821, prit une nouvelle résolution dans le même but; ce ne fut toutefois que le 28 septembre 1825 que Couture fut déclarée une chapelle reconnue. Elle a été érigée en paroisse séparée de celle de Lasne, le 25 septembre 1839.
La cure était à la collation de l'abbaye d'Aywières, en vertu d'une donation faite aux religieuses, en l'année 1233, par le châtelain de Bruxelles, Godefroid. Ce bénéfice, au commencement du XVIe siècle, produisait un revenu équivalant à seize mesures d'épeautre, mesure de Namur, et était chargé de deux messes par semaine, dont une se célébrait le dimanche. En 1666, la compétence du pasteur se composait de toutes les dîmes, grandes et petites (produit annuel, en 1787, 621 fl.); en outre, l'abbaye payait tous les ans 30 florins pour un obit en commémoration des abbesses et des religieuses décédées, et pour la célébration d'un service lorsqu'un membre de la communauté venait à décéder. L'abbaye avait réclamé le droit de percevoir les offrandes, mais l'évêque de Namur, à qui sa réclamation fut soumise, adjugea ce revenu, par moitié au curé et à la fabrique. A la fin du siècle dernier, les émoluments de toute nature dont jouissait le curé produisaient, année moyenne, 913 florins.
Il n'y avait à Couture aucune chapellenie, aucun office fondé. Le marguillier, que nommait l'abbesse d'Aywières, recevait par an de chaque maison un halster de seigle (en tout, 107 florins 17 sous, en 1787). La fabrique avait un revenu : en 1666, de 10 florins, outre 5 autres florins dont le recouvrement ne s'opérait plus; en 1787, de 75 fl.; en 1846, de 774 francs. Les offrandes faites à saint Germain en constituaient jadis la plus forte part.
L'église, qui a été abattue de nos jours, avait été restaurée pour la dernière fois en 1765. Elle consistait en un vaisseau construit en pierres. Le chœur en était la partie la plus ancienne; il était éclairé par de petites fenêtres en ogive et présentait, à l'extrémité de l'abside, une grande baie de même style, mais bouchée. A l'intérieur, le plafond portait la date 1737. Dans la nef, des ouvertures modernes en avaient remplacé d'autres, dont on apercevait encore les contours dans la maçonnerie, immédiatement en dessous de la corniche du toit. Comme objet d'art, on remarquait dans l'église une jolie chaire, avec cette inscription : anno 1735. Le temple actuel a été élevé par M. l'architecte Moreau, en 1842; il a la forme d'une basilique à trois nefs. La grande nef et le chœur ont une voûte en berceau; les collatéraux n'ont qu'un plafond. Le vaisseau est divisé en quatre travées par deux rangées de colonnes. L'église est précédée d'une tour peu élevée, dans laquelle se trouve la porte d'entrée, qui s'ouvre au haut d'un escalier d'une dizaine de marches. L'église a trois autels: celui du Saint-Sacrement, celui de la Vierge et celui de Saint-Germain. La cloche porte, dit-on, la date de 1418.
Peu de temps après la formation de leur communauté, les religieuses d'Aywières sollicitèrent leur admission dans l'ordre de Cîteaux. Cette faveur leur fut accordée par l'abbé A... et les autres membres du chapitre général, à la demande de l'évêque de Liège, Hugues, et à la condition qu'elles observeraient les statuts de l'ordre. L'abbé de Cîteaux, Guillaume, se trouvant à Villers, en l'année 1218, ratifia cette concession et déclara que les frères convers attachés au monastère seraient considérés comme des domestici de Cîteaux même. Dans le chapitre général de 1227, l'abbaye d'Aywières fut autorisée à confier à ses clercs et chapelains les cures dont le patronat lui était abandonné.
La paternité ou direction du monastère fut l'objet de longs débats entre deux communautés de cisterciens : Alne, près de la Sambre, et Clairvaux, la célèbre fondation de saint Bernard. En 1235, le chapitre général, qui était encore présidé par l'abbé Guillaume, déclara l'abbé d'Alne père spirituel d'Aywières à perpétuité, et, pour consoler les religieux de Clairvaux de cette décision contraire à leurs prétentions, leur abandonna la direction de la maison religieuse de La Buissière (Buxeria), qui était l'une des filles de Cîteaux. Clairvaux ayant réclamé, les abbés Jean, d'Orval, et Guillaume, de Balantiis, furent acceptés pour arbitres et se prononcèrent en faveur d'Alne, dans une assemblée solennelle qui se tint dans la ferme de Neufcour (domaine de l'abbaye de Villers, sur Baisy) et à laquelle assistèrent l'ex-évêque de Sémigallie, les abbés de Fusny, de Bonne-Fontaine et d'Alne et les procureurs tant de ce dernier monastère que de la partie adverse (mardi après le dimanche Misericordia, en avril 1239). Les liens étroits qui rattachaient Aywières à Alne expliquent comment cette dernière abbaye possédait, outre les corps entiers de quatre bienheureux ayant habité Aywières, des reliques de sainte Lutgarde et de la bienheureuse Sybille de Gages.
Durant le XIIIe siècle, Aywières vit régner dans son sein une grande ferveur et une piété austère. Là vécut et mourut, le 16 juin 1246, sainte Lutgarde, qui jouissait, de son temps, d'une célébrité peu ordinaire et que l'on surnommait quelquefois de Saint-Trond, parce qu'elle avait séjourné près de cette ville, au couvent de Sainte-Catherine hors les murs du Mylen, ou de Tongres, parce qu'elle était née dans la cité de ce nom, en l'année 1182. Lutgarde avait reçu le voile depuis plusieurs années, lorsqu'un nommé Jean de Lierre lui conseilla de prendre l'habit de Cîteaux à Aywières, et elle suivit ce conseil, quoiqu'elle eût préféré se rendre à Herckenrode, parce qu'elle ne connaissait pas la langue romane ou française; son légendaire avoue qu'après un séjour de quarante années, elle savait à peine assez de français pour demander ce qui lui était nécessaire, ce qui détourna plus d'une communauté de la choisir pour supérieure. La rigidité de sa vie, les aumônes et les bons conseils qu'elle répandait lui attirèrent le respect des populations, et plus d'un homme remarquable tint à honneur de correspondre avec elle. En 1219, Jacques de Vitry lui annonça, à elle et au couvent d'Aywières, la prise de Damiette, en Egypte, par les croisés; plus tard, étant évêque de Tusculum et à la demande de son ami D..., prieur d'Oignies, il abandonna à ce monastère les terres, les dîmes et autres biens et revenus que le prieur avait acquis pour lui pendant qu'il se trouvait à Oignies et dont il se réserva seulement l'usufruit (acte daté de Pérouse, le jour de Saint-Etienne, 1234). Le dominicain Thomas de Cantimpré, écrivain contemporain, nous a laissé une vie de sainte Lutgarde, écrite en latin, et qui a été anciennement traduite en vers flamands par Guillaume, moine d'Afflighem. Suivant Gramaye, on voyait à Aywières son tombeau; mais, d'après Le Roy, ce n'était qu'un autel où on conservait sa tête, quelques débris de son corps et des reliques de Sybille de Gages. Celle-ci, Elisabeth de Wansia ou Wanze et Berthe de Marbais se firent aussi distinguer par leur piété et leurs vertus, ainsi que le convers Herman et Yolende, surnommée la pénitente; ces deux derniers, ainsi qu'Elisabeth, moururent en odeur de sainteté.
L'abbesse Hadewige, qui mourut le 1er juin 1248, a probablement écrit les poésies mystiques que l'on a retrouvées dans un manuscrit de la bibliothèque de Bourgogne (nos 2879-2880). Ces poésies, rédigées dans l'idiome flamand-brabançon du XIIIe siècle, sont certainement l'œuvre d'une nommée Hadewige, religieuse de l'ordre de Cîteaux, et furent traduites en latin par Guillaume d'Afflighem. C'est ce que M. le professeur Serrure a parfaitement établi.
En 1250, à l'époque de la splendeur d'Aywières, l'abbé S... et la communauté de Cîteaux fixèrent à 70 le nombre des religieuses que l'on pouvait admettre à Aywières, à 5 le nombre des familières (familiares, pensionnaires?), à 40 le nombre des frères convers; il devait y avoir autant de chapelains qu'on le jugerait convenable. Les chiffres fixés plus haut ne pouvaient être dépassés, sauf pour des personnes qu'il serait impossible de refuser « sans grand danger ou sans grand scandale ». Parmi les pensionnaires d'Aywières se trouva Helewide, la fille de Godefroid de Braine, qui obtint de la communauté d'Aywières le droit d'habiter, sa vie durant, la maison de Béatrix de Casteleir ou Chasteler, située dans le monastère même, près du vestiaire; en retour, cette dame renonça à ses droits sur les constructions que son père avait élevées en cet endroit (lundi avant la Sainte-Lucie, en 1258). Godefroid lui-même avait probablement habité le couvent, et il avait vécu dans une très grande intimité avec les religieuses, car, lorsqu'il mourut, sa mort fut immédiatement annoncée, par miracle, dit-on, à sainte Lutgarde et à ses compagnes.
Les souverains pontifes et des dignitaires de l'Église avaient consolidé par de nombreux privilèges la position du monastère, tandis que le duc de Brabant, Henri Ier et ses vassaux augmentaient ses richesses.
Honorius III confirma les privilèges et les biens des religieuses (1er juin 1226) et leur assura le droit de prélever la dîme novale des terres qu'elles auraient fait défricher depuis le concile général, c'est-à-dire depuis le célèbre concile de Latran, tenu sous Innocent III (17 juin 1226). Grégoire IX chargea le doyen de la cathédrale de Cologne de leur faire restituer les biens qu'on leur aurait enlevés (20 novembre 1239) et, dix jours après, donna un ordre général pour tous les dignitaires ecclésiastiques de la province de Cologne de les protéger spécialement, elles et leurs biens, contre les attaques fréquentes dont les religieuses et leurs possessions étaient l'objet. Innocent IV déclara qu'Aywières lèverait la dîme novale là où elle percevait l'ancienne dîme (9 février 1244), lui confirma encore ses biens et ses privilèges (15 février 1244), l'autorisa à garder les biens meubles et immeubles des personnes qui quitteraient le monde pour venir se réfugier dans ses murs (14 février 1245) et exempta la communauté de l'obligation d'admettre dans son sein qui que ce fût, sous prétexte de pension, de provision ou de bénéfice (13 février 1247). Alexandre IV déclara que le couvent était exempt de payer la dîme des animaux qui lui appartenaient (13 janvier 1256), et Boniface VIII lui accorda la même exemption pour les terres tant cultivées qu'incultes que la communauté affermait, à la condition qu'antérieurement ces terres n'aient pas payé la dîme à d'autres (1302-1303).
Un abbé de Prémontré communiqua aux religieuses la participation à l'effet des prières et autres œuvres spirituelles de son ordre (1224). L'évêque de Liège Hugues leur confirma, à maintes reprises, les dîmes et les biens acquis par elles. Jean, son successeur, en approuvant la cession faite en leur faveur des novales de Mousty et d'Ottignies, déclara qu'elles percevraient les dîmes de cette espèce, ainsi que les anciennes, là où elles avaient le patronat, dans d'autres localités, conformément aux conventions à passer avec les investis ou curés (7 mars 1235-1236). Peu d'années après, l'élu Henri de Gueldre permit à la communauté, contrairement toutefois à une décision du chapitre de Saint-Lambert et des archidiacres de l'évêché, d'abandonner à son infirmerie, qui était fort pauvre, les revenus des églises de Baisy et de Rêves, à la condition de payer tous les ans 20 livres de Louvain à l'investi de chacune de ces paroisses (octaves de l'Epiphanie, 1255-1256).
Nous avons parlé de la charte de l'an 1214, dans laquelle Henri Ier, en les énumérant, confirme à Aywières les biens qui lui avaient été donnés dans ses États; le même prince lui octroya, en 1221, un privilège semblable. Enfin, au mois de novembre 1224, la comtesse de Flandre Jeanne fit don aux religieuses d'une rente annuelle consistant en 4,000 harengs séchés, à prendre sur la recette de Mardick, à la Saint-André; en 1227, ce don fut confirmé, de concert avec Jeanne, par le comte Ferrand de Portugal, son mari, récemment sorti de prison.
Pendant les guerres des années 1489-1490, le couvent fut entièrement pillé, ainsi que l'église et les fermes appartenant à la communauté. Les religieuses ne parvinrent à conserver que quelques reliques et ornements de prix, et encore furent-elles obligées de les vendre pour se procurer de l'argent. Le roi Maximilien, en considération de leur pauvreté, leur accorda, pour trois années, la remise des 120 jours de corvée et des cens et redevances qu'elles devaient au domaine; on les exempta, notamment, des 50 muids d'avoine qu'elles payaient du chef de terres à Vieux-Genappe. Comme elles ne pouvaient acquitter leur cote dans l'aide, cote qui s'élevait à 20 livres, le bailli du Brabant wallon les menaça de faire vendre les calices dont on se servait dans le monastère pour célébrer l'office divin; elles recoururent de nouveau à la générosité du roi et obtinrent la réduction de leur dette de moitié.
Quelques années après, une crue d'eau ayant considérablement endommagé leurs étangs et leur moulin, leur cote dans l'aide fut de nouveau réduite de moitié pour trois années, sauf que le couvent serait tenu de payer les aides qui seraient votées pour la défense du pays (lettres patentes datées de Malines, le 19 mai 1508).
Sauf l'incendie du quartier de l'abbesse, qui fut occasionné par un accident en 1539, nous ne trouvons aucun épisode relatif à Aywières pendant le règne de Charles-Quint; mais, durant les troubles de religion, les religieuses eurent énormément à souffrir, surtout après la bataille de Gembloux. En 1579, elles quittèrent leur couvent, et errèrent d'asile en asile, tantôt réunies, tantôt dispersées. Pendant qu'elles habitaient Nivelles, le chapitre leur accorda une aumône le 18 janvier 1580. Dans l'entretemps, les bâtiments conventuels se trouvèrent transformés en une espèce de repaire de brigands. Lorsque la tranquillité se fut un peu rétablie, la communauté revint; mais un jour des soldats de la garnison de Nivelles vinrent piller le monastère, auquel ils mirent le feu, tandis que les religieuses se barricadaient dans le dortoir. Les dégâts causés à cette occasion et dans les temps antérieurs furent réparés en 1591.
Le gouvernement espagnol, dans un moment de détresse, engagea à l'abbesse et aux religieuses d'Aywières, moyennant 6,204 livres 16 sous d'Artois, les charges de toute espèce que leurs biens devaient au domaine et notamment à la vénerie. Ces charges consistaient dans les redevances et cens suivants : quatre peaux de veau et deux courroies de trompe (horenriemen), à fournir chaque année à la Saint-Remy; 12 florins d'or à payer à la Saint-Jean; 3 florins payables à la mi-août; 20 sous d'Artois, «6 pelottons de fillet» et 3 rasières d'avoine, le tout dû par le monastère même, ainsi que 60 corvées; 12 florins d'or, payables au carnaval, et 3 florins, spécialement destinés aux chiens au renard, payables à la mi-août, dus par la Ferme de Neufcour (sur Lillois); deux cens pareils, plus un gîte, évalué à 7 clinckarts de 24 sous, dus par la Ferme de Sart-à-Rèves; 1 1/2 florin d'or, dû par la Cense de Baisy; 3 florins et 5 rasières de seigle, dus par la Cense de Bruwière (22 mai 1649).
En 1787, l'abbaye se composait de 31 dames et de 14 sœurs (jadis il y avait eu 38 dames et 18 sœurs); leur entretien et celui de deux prêtres coûtaient 17,523 florins; celui de neuf domestiques entraînait une dépense de 1,496 fl., les aumônes s'élevaient, en moyenne, à 2,005 fl., et toutes les dépenses à 35,181 florins. Les revenus montaient à 29,743 fl. Outre quelques seigneuries et beaucoup de terres, de bois et de dîmes, l'abbaye avait à Bruxelles deux habitations : l'ancien refuge, qui se louait 500 fl., et le nouveau, qui se louait 1,100 fl. Les bois de Couture, avec ceux de Lasne, de Chapelle-Saint-Lambert, de Céroux, de Maransart, de Lillois, de Thy, de Bousval, présentaient une superficie de 511 bonniers et rapportaient annuellement 7,069 fl. Le monastère et ses dépendances immédiates, à Couture, comprenaient 6 bonniers dans l'enclos, 5 b. de prés, 36 b. de terres, 1 moulin à farine, loué 382 fl., 1 brasserie, 7 étangs, d'une contenance globale de 3 b., et quelques allées.
L'église, qui depuis a totalement disparu, était de style roman, autant qu'on peut en juger par la vue que Sanderus et Le Roy ont publiée. Elle était bâtie en forme de croix latine exactement orientée, et surmontée, au chalcidique, d'une tour carrée. Sur le tympan terminal du transept régnait un cordon ou corniche, supporté par de petits arcs cintrés. Les voûtes du temple étaient, dit-on, ornées de clefs pendantes; à l'entrée du vaisseau, on remarquait deux belles et grandes statues. Latéralement au chœur, on voyait une habitation recevant le jour par des fenêtres à carreaux carrés et à meneaux croisés, en pierre, et offrant des pignons à angles saillants et rentrants. Latéralement à la nef, s'étendaient les bâtiments conventuels et, en particulier, le cloître; l'un des bâtiments, celui qui était contigu à la nef (probablement le dortoir), était surmonté d'un clocheton.
Au mois de novembre 1238, Mélissende, chanoinesse de Nivelles, donna 20 bonniers de terre, situés à Lillois, pour l'entretien à perpétuité d'un prêtre qui serait tenu de célébrer pendant la vie de la bienfaitrice : le dimanche, une messe de la Trinité; le lundi, une messe de Requiem; le mardi, une messe en l'honneur de sainte Marie-Madeleine; le mercredi, une messe en l'honneur de sainte Gertrude; le jeudi, une messe en l'honneur des apôtres; le vendredi, une messe en l'honneur de la sainte Croix; le samedi, une messe en l'honneur de la Vierge. Après la mort de Mélissende, une messe de Requiem se dirait tous les jours, et, à défaut d'exécution de ces clauses, les vingt bonniers deviendraient la propriété de l'hôpital Sainte-Gertrude, de Nivelles (novembre 1238). Une confrérie de Sainte-Lutgarde fut érigée le 15 mai 1644.
Voici une liste des abbesses d'Aywières, empruntée aux meilleurs auteurs et complétée en partie d'après des documents officiels, mais présentant encore des lacunes et des données douteuses :
Marie, qualifiée simplement de prieure(1202,1211);
Agnès (1221);
Béatrix ( 1225, 1229);
Hadewige, à qui Thomas de Cantimpré dédia sa Vie de sainte Lutgarde, morte le 1er juin 1248;
Marguerite (1249, 1250);
Béatrix, qui mourut au mois d'août 1263;
Marguerite ; Marie (1275); Julienne ( 1280 );
Lutgarde ( 1290 );
Marguerite, morte en 1302;
Helwide, morte en 1307;
Benoîte (1313);
Marie de Puinpies, qui mourut en 1340;
Marie de Semousies, morte le 7 mai (alibi, le 2 mars) 1341;
N. d'Estrange ou Extranca, morte le 15 mars 1365 (ou 1363);
Marie del Haye ( 1377 );
Jeanne del Haye (1389-1402);
Jeanne d'Ittre ( 1402 );
Marguerite de Bertinchamp ( 1404 );
Catherine Halfhuys (1411 ) ;
Catherine Hallebaye ou Halbaize (1413);
Marie (1426); Catherine Marique ( 1442);
Jeanne de Bray, qui gouverna vingt années et mourut le 13 juin 1471 ( ou plutôt 1476);
Catherine Camprenouille, qui introduisit une réforme dans le monastère et mourut, après avoir gouverné pendant 36 ans, le 15 février 1510;
Jeanne de Bernaige, morte le 4 septembre 1533;
Marguerite de Marbais mourut, suivant le Gallia christiana, en 1592, après avoir régi le monastère pendant 13 ans; mais, dans une liasse de pièces du temps, nous voyons, qu'en 1576, après 33 années d'abbatialité, elle désira se démettre de ses fonctions et que Jeanne de Zoete, dite de Houtain, semblait appelée à lui succéder;
Louise de Blaton rétablit les bâtiments claustraux;
Jeanne Boulaerts, nommée par lettres patentes du 7 avril 1632;
Lutgarde Longin, nommée le 20 juin 1649;
Jeanne Marsille, nommée le 27 février 1671;
Benoîte de la Motte, nommée le 31 janvier 1675;
Thècle Colins, nommée le 8 février 1701;
Placide Buisseret, nommée le 19 juillet 1732;
Éléonore de Harveng, nommée le 5 août 1758 ;
Claire de Marbaix, nommée le 16 décembre 1783.
L'abbaye d'Aywières subit, du temps des Français, le sort commun de toutes les congrégations religieuses. Le 14 frimaire an V (4 décembre 1796), elle fut évacuée par les religieuses, qui signèrent, à cette occasion, la protestation suivante :
« Les soussignées, religieuses d'Aywières, ne pouvant posséder en particulier, ni passer à l'état séculier, sans violer par un sacrilège les engagements sacrés qu'elles ont contractés devant Dieu par leurs professions religieuses, sous la garantie des lois de l'Église et de l'État, demandent, avec tous les égards dus aux autorités constituées, à qui elles ont prouvé leur soumission par tant de faits qui étaient à leur pouvoir, d'être maintenues dans leurs propriétés et institut religieux, conformément au droit de l'homme, et de vivre et mourir dans l'état qu'elles ont choisi librement et volontairement, sauf à leur prouver un délit qui en mérite la confiscation. Le citoyen commandant Andouillé est prié de faire parvenir la présente déclaration aux administrations où il compète
Fait et signé au dit Aywières, le 23 brumaire, Ve année.
SŒUR CLAIRE DE MARBAIX, abbesse d'Aywières. »
La communauté se composait alors de 43 religieuses, dont 2 étaient aveugles, 5 jubilaires (c'est-à-dire ayant passé 50 ans et plus dans l'état religieux) et 1 folle. Trente-huit, dont quatre, qui, ne sachant pas écrire, se bornèrent à faire une croix, signèrent la protestation que nous venons de reproduire; quatre autres s'excusèrent parce qu'elles étaient atteintes d'infirmités aux yeux. Les bons qu'on leur avait offerts représentaient une somme de 333,342 livres; plus tard, trois religieuses acceptèrent chacune 10,000 livres. Après son expulsion, la communauté ne se dispersa pas. En l'an VI elle habitait, en partie, le Château Turc, à Glabais (la maison de campagne appelée Jolimont ou Monplaisir et appartenant à l'avocat De Turck); en partie, le château de la Motte, à Bousval; puis les religieuses se retirèrent à Ittre, où la dernière ne mourut qu'en 1849.
Quant aux bâtiments, ils furent vendus comme biens nationaux. Louis-Vincent Pommier, de Paris, acheta le monastère et 9 bonniers 3 journaux, moyennant 414,000 livres (17 brumaire an VI), et Jean-François Gautot, ex-récollet de Namur, se rendit acquéreur de la Cense de la Basse-Cour et de 172 1/2 bonniers de terres, de prés et de viviers, moyennant 285,000 livres (7 prairial an V). Depuis, on a abattu presque tous les bâtiments conventuels, en particulier le quartier abbatial, où on lisait la date 1766, et, en dernier lieu, les ateliers qui étaient établis au bord de la Lasne. Nombre de maisons du village sont construites en grandes pierres blanches qui paraissent provenir de l'abbaye.
Le seul corps de logis qui soit resté debout était jadis habité par le directeur spirituel. Ce bâtiment, que l'on nomme d'ordinaire le Château d'Aywières, a passé successivement par les mains des dames Gillet, du général Lehardy de Beaulieu, oncle du conseiller provincial (vers 1837); de M. Meeus, neveu du gouverneur de la Société générale; de Julien, le fameux entrepreneur de concerts, qui est mort fou à Paris, et enfin de M. Drouet, qui l'avait achetée il y a quatre ans et qui vient de mourir. Le bâtiment actuel est rectangulaire; il n'a qu'un étage au-dessus du rez-de-chaussée; la façade principale, qui compte sept fenêtres de largeur, s'ouvre sur une terrasse; un large escalier en descend et conduit aux jardins établis sur l'emplacement des anciens bâtiments conventuels. La partie centrale de la façade opposée forme avant-corps. L'intérieur a été modifié à plusieurs reprises, et en particulier par M. Meeus. Les deux colonnes du vestibule proviennent d'un calvaire qui existait dans les jardins de l'abbaye. Près du logement du portier du couvent, occupé aujourd'hui par le jardinier du château, on voit, dans des poulaillers, deux colonnes doriques provenant sans doute de l'église et portant les inscriptions suivantes : 1° Misere(re) mei | de(us) qui(a) in te | confidit an(im)a | Jo Mahau | 1567 ; 2° In d(omi)no | sp(er)at | Georgius | Ostal.
A l'E. du grand chemin de Waterloo vers Bousval se trouvent la ferme et le moulin. La ferme, une des plus vastes de l'arrondissement, offre sur la façade l'inscription B. P. E. H. 1773, et au-dessus de la porte une statue de saint Donatien avec les mots : anno 1773. Dans le moulin, que M. Plasman acheta en 1835, on voit le piédestal d'une colonne, avec le mot Maria et la date 1599. La grange, qui a été construite en partie avec les matériaux de l'église, porte l'inscription : Jorez-Vermeulen, 1815. Au moulin est annexée une brasserie.
Le colombier, qui s'élève près du vivier aux chevaux, au S. du chemin, est construit en moellons à la base, en briques vers le haut et remonte à l'année 1550, comme l'indique une pierre encastrée dans la maçonnerie.
Trois portes donnaient accès dans l'enceinte : au S., la Porte d'en Haut, au-dessus de laquelle sont gravées la date 1779 et les initiales E. H.; au N., la Porte Saint-Benoît, avec la date 1750 et les initiales P. B.; à l'E., la Porte de Grâce, par où, dit-on, sortaient les religieuses qui quittaient l'abbaye; dans le mur contigu à cette dernière porte se trouve tracée la date 1778. Près de la Porte d'en Haut existe une forge, et près de la Porte Saint-Benoît un cabaret où les archives communales sont conservées.
L'abbaye d'Aywières était établie dans une vallée humide; c'est aux étangs qui en avoisinent encore les restes qu'on attribue le retour fréquent de la fièvre intermittente dans le village de Couture.
Les pauvres possédaient, en 1666, un revenu consistant en 15 florins et 42 halster de grains, mesure de Nivelles.
Le budget du bureau de bienfaisance, pour l'année 1859, a été fixé comme suit :
En 1666, le marguillier de l'église paroissiale ouvrait une école, mais peu d'enfants la fréquentaient. Le nombre des enfants pauvres qui ont été admis par la commune, en 1858-1859, à recevoir l'instruction s'est élevé à 114 : 56 garçons et 58 filles. Une école a été construite en 1859.
La fête locale se célèbre le 1er dimanche de mai (en 1666, c'était le 28 mai); elle est remarquable par la foule qui se rend en pèlerinage à la fontaine de Saint-Germain.
On a publié sur Saint-Germain l'opuscule suivant : « Vie et miracles de saint Germain, particulièrement adoré (une nouvelle édition, datée de 1840, porte «invoqué») à Couture-Saint-Germain, près de Waterloo, où un pèlerinage nombreux a lieu toute l'année.
« A Nivelles », chez J. Despret, imprimeur-libraire et relieur. In-32 sans date (1814). Cette brochure de 14 pages contient un paragraphe spécial sur des miracles nouvellement opérés par l'intercession de saint Germain en faveur des fidèles qui ont été l'invoquer à Couture. On y lit entre autres que Mme A. J. Cochet, de Bruxelles, guérit son fils de cinq ans, qui avait une petite vérole rentrée et avait déjà eu deux fois la mauvaise maladie, en faisant copier dans la légende des saints et imprimer la vie de saint Germain dont elle donna quelques exemplaires à l'église de Couture pour les vendre à son profit.
Avec le soutien de la Province du Brabant Wallon |