L’idée d’une fédération rassemblant les milieux associatifs intéressés par l'histoire, l'archéologie et la généalogie est déjà ancienne. Dans son Rapport d’activités de l’ECHARP 1990-1994[2], Colette Claes rappelle en effet que le regroupement est né à l’initiative du CCBW en avril 1990 dans le but de créer une entente des Cercles, de produire des outils, d’établir des projets communs. Le même rapport précisait que c’est en 1991 que Gilbert Menne de la Fédération Touristique du Brabant wallon a rejoint le groupe.
La date habituellement retenue de la constitution officielle de l’Entente des Cercles d’Histoire et d’Archéologie du Roman Païs sous le sigle de l’E.C.H.A.R.P. est le 6 mai 1992[3]. Cette année est celle de la sortie du premier numéro du Bulletin de liaison, de la tenue de pas moins de quatre Assemblées générales et de la mise en route d’un Groupe de travail et d’un Comité permanent. Le secrétariat était assuré par le CCBW et le restera jusqu’au moment où l’Entente se dotera de nouvelles structures, soit dans la deuxième moitié de l’année 1995. C’était Louis Leduc (directeur-animateur CCBW) qui signait les convocations aux réunions.
De 1992 à 1995 en effet, le fonctionnement de l’ECHARP paraît relativement peu formel : le Comité permanent est constitué de représentants de chaque cercle membre. Il se réunit, invité par un cercle, qui dès lors en assure la présidence. Un Groupe de Travail planchera sur le projet d’une publication commune Au fil de nos rives[4] et organisera trois séances de séminaire consacrées aux archives[5]. En 1994, sous la direction de Pierre Walgraffe (en charge du Patrimoine au CCBW) sera édité un premier ouvrage consacré au thème des Journées du patrimoine soit le Patrimoine industriel en Brabant wallon[6]. Le projet rédactionnel se voulait particulièrement fédérateur puisqu’il faisait appel à une personne ressource dans chaque commune de la Province en lui demandant une contribution consacrée aux localités de son entité. La grande majorité de ces auteurs étaient membres d’un Cercle d’histoire, le plus souvent affilié à l’ECHARP. Cette initiative sera renouvelée par deux fois en 1996 avec le Patrimoine rural[7] et en 1998 pour le Patrimoine en fête[8]. Ces deux ouvrages répondront au même cahier des charges que celui qui avait été proposé pour le Patrimoine industriel.
C’est fin 1994 que semble s’être de plus en plus clairement affirmée la nécessité de repenser le fonctionnement de la fédération. Marie-Astrid Collet (CHIREL) pose la question de la structure de notre organisation[9] lors de la réunion du Comité permanent du 12 décembre. Il est alors proposé que la présidence et le secrétariat de la réunion soient assurés à tour de rôle. Lors de la réunion suivante, la même intervenante souhaite que la réflexion sur la structuration de l’ECHARP soit poursuivie et il est dès lors décidé que le prochain comité permanent ait ce sujet principal à l’ordre du jour[10].
Entre temps, l’Assemblée générale tenue à Wavre le 18 février suivant soulève le problème des relations ECHARP, Province et CCBW. La Nouvelle province a en effet été créée en janvier 1995 et les membres de l’ECHARP se posent la question de savoir quel député permanent sera son interlocuteur attitré : Pierre Boucher, en charge de la culture ou Jacky Marchal, dont les attributions couvrent le Tourisme et le Folklore[11]. Quant au CCBW, qui avait porté l’ECHARP sur les fonts baptismaux, il semble que son accompagnement prévu le temps de germination soit peut-être accompli[12]. Serait-ce le fait que le Centre culturel régional soit amené à compléter l’intervention de la Province pour couvrir le coût du Bulletin de liaison qui crée problème ? Louis Leduc se défendra en tout cas de prendre l’argent aux cercles considérant cet appui financier plutôt comme la manifestation probante de l’idée de participer à l’identité culturelle[13]. La publication du Patrimoine industriel sera également l’objet d’une courte polémique : l’abbé Tihon, président du CHIREL Brabant wallon, regrettera en effet l’absence de mention de collaboration de l’ECHARP dans cette publication. La nécessité de mentionner correctement les collaborations est rappelée. Les deux représentants du CCBW en prennent bonne note pour les collaborations futures[14]
L’année 1995 va se révéler particulièrement importante dans la mesure où elle va réorienter significativement les destinées de l’ECHARP en organisant l’Entente sur base de nouvelles structures[15] : le principe d’une Charte est adopté,
de même que celui d’un Bureau qui réunira un Secrétaire général, un Secrétaire général adjoint, un Trésorier, une personne chargée des Relations extérieures et son adjoint. Un Projet de Bureau, composition et mission est publié dans le Bulletin de liaison n°9 de même qu’un projet de Règlement d’Ordre Intérieur. Une Assemblée plénière se réunira au moins une fois l’an et le Comité permanent, composé de délégués désignés par les Cercles, est maintenu.
A l’occasion de l’Assemblée plénière du 15 mai, le Bureau est installé : Roger Ghyssens (Rixensart) prend en charge le secrétariat avec comme collaboratrice Noëlla Lete (Ottignies), la trésorerie est confiée à Raymond Betz (Lasne), Edmond Vos (Chastre) et Michel Duboisdenghien (Court-Saint-Etienne) assurent les relations extérieures.
Si les années 1996 et 1997 se révéleront riches d’activités (Journées Intercercles à Rebecq et Wavre et deux éditions du Salon du livre d’histoire à Lasne), 1998 peut être malheureusement considérée comme une année de crise : le décès de deux des chevilles ouvrières de l’ECHARP va durement éprouver l’association (Edmond Vos, meurt le 11 janvier 1997 et Michel Duboisdenghien le suivra dans la tombe quelques mois plus tard, le 5 décembre de la même année), la conception même des relations à entretenir avec l’autorité subsidiante – la Province – et les difficultés financières seront autant d’obstacles très lourds à traverser. Roger Ghyssens[16], premier Secrétaire général – qui avait porté l’Entente à bout de bras pendant près de trois ans - et Jean-Jacques Hallaux[17] - qui s’était chargé de main de maître de l’édition du Bulletin - sont amenés à remettre leur démission. Trois de nos Cercles claqueront en outre la porte.
S’en suivront deux années difficiles. Il faut aujourd’hui remercier tout particulièrement Raymond Betz qui, dans la tourmente, est parvenu à maintenir le bateau à flot, assurant à la fois les tâches de Secrétaire général ff, de trésorier et d’éditeur du Bulletin. Avec une équipe réduite, il parviendra à mettre sur pied deux Journées Intercercles (à Vieux-Genappe le 24 avril 1999 et à Louvain-la-Neuve le 18 novembre 2000) et à publier, contre vents et marées, quatre numéros du Bulletin de liaison[18]. Désireux de sortir l’Entente de l’ornière, il sera aussi l’artisan de cette Assemblée générale extraordinaire du 24 février 2001 à Lasne. Le défi à relever y avait été clairement énoncé : regagner la confiance des Cercles pour redevenir crédible auprès de la Province et s’assurer par là même le subside absolument impératif pour la survie de l’ECHARP.
En 2001 et 2002, une équipe renouvelée[19] est mise en place à l’occasion des Assemblées générales de Braine-le-Château (17 novembre 2001) et de Vieux-Genappe (07 décembre 2002). Les activités vont se suivre à pas cadencés : une Journée Intercercles d’exception rassemble plus de soixante personnes à Tourinnes-la-Grosse en juin 2001 autour du thème Bâti rural et ruralité en Brabant wallon ; en février-mars 2002 l’ECHARP participe pour la première fois à la prestigieuse Foire du Livre de Bruxelles et, le 27 avril, en synergie avec l’APTCV, la Journée Intercercles est consacrée à Villers à la toponymie, la dialectologie et l’anthroponymie (L’histoire des mots, les mots de l’histoire). Cette réunion rassemble quelque quatre-vingt participants. Quant au Bulletin de liaison, il devient un véritable trimestriel.
L’ECHARP renoue aussi avec le Salon du livre d’histoire nouvelle formule à Lasne (2002, 2003, 2004 et 2005) tout en assurant sa présence à Brabant wallon en fête (Rixensart en 2001, Braine-l’Alleud en 2002, Grez-Doiceau en 2003, Genappe en 2004; rp-Jauche en 2005 et Nivelles en 2006) et en innovant par la tenue d’un stand à la Foire du Livre de Bruxelles tous les deux ans (2002, 2004, 2006). L’année 2003 s’était terminée le 15 novembre en la ferme de Landas à Ittre avec une Journée Intercercles intitulée Pour une mémoire industrielle, suivie d’une Assemblée générale à la Grande cense de Clabecq et de la visite du Musée de la Porte à Tubize. A cette date, l’Entente des Cercles d’Histoire et d’Archéologie du Roman Païs fédérait 26 associations en Brabant wallon !
L’année 2004 fera date dans l’histoire de l’Entente avec la mise en oeuvre du 7e Congrès des Cercles francophones d’histoire et d’archéologie qui s’est tenu à Ottignies-Louvain-la-Neuve du 26 au 28 août. L’ECHARP ne pouvait évidemment pas se démarquer de cette aventure : elle a été, en partenariat avec l’APTCV, archéolo-J, le CCBW. et le Musée de Louvain-la-Neuve, une des associations porteuses du Comité organisateur.
Au lendemain de l’assemblée générale de novembre 2004 qui s’était tenue à Perbais, après une série d’exposés consacrés au thème des fortifications au château-ferme de Opprebais et avant la visite du site de Walhain, le bilan de l’année pouvait être esquissé : sans enthousiasme déplacé, le rapport moral pouvait affirmer que notre Entente se portait bien. Trente et un Cercles membres, des membres individuels de plus en plus nombreux, une assemblée générale qui comptait un tiers des associations adhérantes, une fois encore quatre bulletins trimestriels assurés, un regain d’intérêt pour les activités organisées et un site Web enfin presque sur les rails.
Une activité exceptionnelle a été mise sur pied en février 2005 : unissant les forces de l’ECHARP à celles du CHIREL BW (deux fédérations subsidiées par la Province), une journée de réflexion consacrée à la « réaffectation du patrimoine religieux » a été mise sur pied dans la Chapelle néogothique du Collège Notre-Dame de Basse-Wavre récemment transformée en centre scolaire multi-média. Plusieurs interventions ont pu nourrir un intéressant débat en matinée. Le temps d’une respiration autour d’un repas convivial et d’un étonnant intermède musical assuré par le groupe « a capella » Equisonnance, les participants ont pu terminer l’après-midi en choisissant une des visites proposées : architecturale, pédagogique ou patrimoniale.
L’assemblée générale 2005 tenue à Lasne a permis, en fin d’année, de remettre nos statuts en adéquation avec le vécu de l’Entente. A noter que notre Charte, restée étonnamment jeune et d’actualité, a pu rester inchangée.
En octobre 2006, à défaut de pouvoir encore participer au Salon du livre d'histoire de Lasne que les organisateurs n'ont plus reconduit, l'ECHARP invitera ses membres à se retrouver à Généatica qui installait ses tréteaux en l'Hôtel de ville de Wavre. Cette année 2006 sera également marquée d’une avancée significative en terme d’échanges, de communication et d’image pour l’ECHARP : le site web sera opérationnel, outil moderne pour une coordination et une information encore plus efficaces. Le Bureau compte mettre les bouchées doubles et l’inaugurer pour la fin du troisième trimestre. Sa présentation officielle sera chose faite lors de l'Assemblée générale de Nivelles le 25 novembre.
Ce regard porté en arrière ne pouvait se conclure sans adresser à la Province - en particulier à Monsieur Gilbert Menne - et au CCBW - notamment à ses deux directeurs Louis Leduc † et Olivier Van Hee - nos plus sincères remerciements eux qui, même aux pires moments, n’ont jamais cessé de croire à l’Entente des Cercles d’Histoire et d’Archéologie du Roman Païs. Une mention toute spéciale doit encore être adressée à Pierre Walgraffe. Pierre est de ces pionniers qui a porté l’ECHARP sur les fonts baptismaux. Comme animateur « Patrimoine » au CCBW, à travers vents et marées, Pierre a toujours été présent, payant de sa personne, s’enthousiasmant pour toutes les aventures, même les plus risquées. Pierre, au nom de tous les historiens locaux, au nom de tous ces auteurs que tu as de si nombreuses fois amicalement sollicités pour ces publications dont tu as été le maître d’œuvre merci et bon vent … difficile malgré tout d’imaginer que ta retraite sera vraiment « tranquille ».
Thierry BERTRAND (+), secrétaire général de l’ECHARP
publié dans Bulletin de liaison de l’Entente des Cercles d’Histoire et d’Archéologie du Roman Païs,
n°33, 3ème trimestre 2004, p.6-8, revu et augmenté en avril 2006.
[1] Une version écourtée de cet article a été publiée dans Brabances wallonnes, n°68, avril-mai 2004, pp.6-7.
[2] Bulletin de liaison, n°9, mai 1995, p.6.
[3] Un premier historique de l’ECHARP a été proposé par Colette CLAES-PINSON, Aperçu sur l’évolution des cercles d’histoire du Brabant wallon. L’ECHARP : une expérience en cours, dans LIIe Congrès de la Fédération des Cercles d’Archéologie et d’Histoire de Belgique. Cinquième Congrès de l’Association des Cercles Francophones d’Histoire et d’Archéologie de Belgique. Actes, t.II, Herbeumont, 22-25 août 1996, pp.458-464.
4] Ce projet n’aboutira pas.
[5] 22 janvier 1994 (Bois-des-Rêves), 26 mars 1994 (Court-Saint-Etienne) et 14 novembre 1994 (Petit-Rosière).
[6] Le patrimoine industriel du Brabant wallon. Ouvrage collectif édité à l'initiative du Centre Culturel du Brabant wallon, Court-Saint-Etienne, 1994, 199 pages.
[7] Le patrimoine rural du Brabant wallon. Ouvrage collectif édité à l'initiative du Centre Culturel du Brabant wallon, Court-Saint-Etienne, 1996, 263 pages.
[8] Le patrimoine en fête Brabant wallon. Ouvrage collectif édité à l'initiative du Centre Culturel du Brabant wallon, Court-Saint-Etienne, 1998, 143 pages.
[9] Compte rendu du comité permanent du 12 décembre 1994, dans Bulletin de liaison, n°8, février 1995.
[10] Compte rendu du comité permanent de l’ECHARP 09 janvier 1995, dans Bulletin de liaison, n°8, février 1995.
[11] Ibidem.
[12] Compte rendu de l’Assemblée Générale de l’ECHARP à Wavre le 18 février 1995, dans Bulletin de liaison, n°9, mai 1995.
[13] Ibidem.
[14] Dans le Compte rendu du Comité permanent 12 février 1994, dans Bulletin de liaison, n°8, février 1995 on peut lire à ce propos : La non citation du rôle de l’ECHARP et de ses membres dans la publication sur le patrimoine industriel est considéré comme une simple maladresse qui pourra être corrigée dans les prochaines publications. Effectivement, pour le Patrimoine rural comme pour le Patrimoine en fête, en page titre la mention de la collaboration assurée par l’ECHARP apparaîtra clairement.
[15] Réunion du Comité permanent lundi 13 mars 1995. Résumé du compte-rendu, dans Bulletin de liaison, n°9, mai 1995
[16] GHYSSENS R., Lettre aux membres du Bureau de l’ECHARP et aux membres présents à la réunion du Comité permanent du 31 mars 1998, Genval, 2 avril 1998.
[17] HALLAUX J.-J., Lettre à Raymond Betz, Hamme-Mille, 18 mai 1998.
[18] Les numéros 17 (décembre 1998), 18 (mars 1999), 19 (septembre 1999) et 20 (décembre 2000).
[19] Secrétaire général Thierry BERTRAND, secrétaire général adjoint Michel DUBUISSON, Raymond BETZ trésorier, Pierre WALGRAFFE relations extérieures, Jean-Pierre HENDRICKX conseiller scientifique et Marie-Astrid COLLET éditrice du bulletin.
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