37 personnes ont assisté à la journée Inter-Cercles d’automne 2012
Arrêté en avril dernier, le sujet de la journée Inter-cercles d’automne semble avoir retenu l’intérêt de nombreux membres de notre Association. En effet, pas moins de 37 personnes ont suivi cette journée qui réunissait des orateurs de grande qualité.
C’est le cercle de Wavre que nous avions contacté pour l’organisation de cette journée. Les nombreuses démarches de Monsieur Boucher n’avaient pas permis de trouver un lieu patrimonial accessible un samedi matin dans la cité du Maca. C’est la raison pour laquelle, nous nous sommes tournés vers un hôtel proche du centre, d’accès facile et disposant de suffisamment de parking.
Il est vrai que la qualité des orateurs que nous avions conviés à cette journée a vite fait oublier le lieu où nous nous trouvions. En outre l’excellent repas servi le midi a ravi les fins palais de notre association.
Mais revenons à la partie académique qui vit trois orateurs de choix détailler le sujet des « Elections provinciales en Brabant puis en Brabant Wallon ». Il est vrai que tant M. Joseph Tordoir que Madame Georgette Wautelet et M. Valmy Féaux avaient de quoi meubler la journée. Malgré le temps imparti à chacun et le questions-réponses qui suivait chaque exposé, tous nos auditeurs ont été comblés.
Nous tenons à remercier ici, outre les 3 orateurs, M Boucher du CHAW, ainsi que M. Tordoir pour leur aide à la réussite de cette journée.
Hormis l’intérêt manifesté par les participants pour les sujets abordés, nous avons noté qu’un très grand esprit de convivialité avait prévalu toute la journée.
L’après-midi, c’est Mattieu Michel qui a accueilli les participants dans un des bâtiments du conseil provincial. Il nous fit un exposé circonstancié du fonctionnement des instances dont il assurera la présidence tout au long de cette mandature. Le rôle des élus au sein de l’institution et les objectifs qu’elle poursuivra ont été largement commentés.
Les membres de l’Echarp ont été reçus au Conseil Provincial du Brabant Wallon par M. Matthieu Michel
Joseph Tordoir
Monsieur Tordoir nous a retracé l’histoire de notre belle province avec brio et ses qualités d’historiens ont contribué à nous faire comprendre aisément le rôle et l’utilité des institutions provinciales.
Le texte de son propos ne nous est pas encore parvenu. Dès réception, nous le mettrons sur notre site Internet.
Georgette Wautelet
Je ne vous apprendrai rien si je vous rappelle que nos grand’mères ne votaient pas. Avant 1919, AUCUNE FEMME n’était électrice, ni éligible. C’est seulement au lendemain de la première guerre mondiale – lors de l’instauration partielle du suffrage universelle – qu’une timide ouverture est faite à l’égard des femmes : elles obtiennent le droit de vote mais uniquement pour les élections communales. Lors du scrutin communal de 1921 – pour la première fois – les femmes sont électrices et éligibles. 181 conseillères communales furent élues pour l’ensemble du Royaume. Mais attention : si une élue était amenée à devenir Bourgmestre, elle ne pouvait l’être qu’avec l’accord de son mari et les matières de sécurité et de maintien de l’ordre devaient être confiées à un échevin masculin.
Les femmes ne sont toujours PAS ELECTRICES aux élections législatives et provinciales (« sauf les mères et veuves de militaires et de civils tués par l’ennemi, les femmes emprisonnées et condamnées par l’occupant, à l’exception des prostituées et femmes adultères » - loi du 15 avril 1920) mais sont éligibles. Ce sera le cas au Sénat pour Marie SPAAK, qui a été cooptée en 1921 et pour Lucie DEJARDIN, par élection directe en 1929.
Malgré la pression des mouvements féministes, il faudra attendre le lendemain de la seconde guerre mondiale – 1948 _pour que le droit de vote soit étendu aux femmes à partir de 21 ans et cela à tous les niveaux de pouvoir. Femmes et hommes sont dès lors sur un pied d’égalité au point de vue électoral.
Résultat de l’extension du droit de vote aux femmes : aux élections de 1949, 5 FEMMES seront élues au Parlement. Quant aux listes provinciales de l’arrondissement de Nivelles, il y avait peu ou prou de candidates. J’ai appris en effectuant quelques recherches que Germaine LEONARD, la maman de l’actuelle Présidente du conseil provincial était candidate sur la liste socialiste mais elle n’a pas été élue.
Avant 1994, la durée du mandat provincial était de quatre ans comme pour celui du parlement national, - notamment parce que les conseils provinciaux avaient à élire les « sénateurs provinciaux » - car sa durée de vie était calquée sur celle du gouvernement national (on ne disait pas encore fédéral). A chaque crise gouvernementale avec dissolution des Chambres, on revotait aussi pour les conseils provinciaux.
Dans le cadre de la province de Brabant unitaire, c’est-à-dire jusqu’à la fin de 1994, la représentation provinciale du Brabant wallon (arrondissement de Nivelles) était de 11 conseillers pour les deux districts (Wavre-Jodoigne-Perwez d’une part et Nivelles-Genappe de l’autre) alors que le conseil provincial de l’ancienne province comptait 9O membres. Selon les données que je possède, la première femme qui fut députée permanente du Brabant wallon est Madame ROTHIER de Lasne et ce à la suite des élections provinciales de 1981.
En ce temps là, la Députation permanente (6 membres) devait comprendre au minimum un membre élu dans chacun des trois arrondissements de la Province de Brabant. Par conséquent, il y eut toujours au moins un député permanent originaire du Brabant wallon.
Le temps passe et les problèmes linguistiques ne font que croître, pour en arriver après d’âpres discussions à la scission de la province unitaire. C’est ainsi que notre jeune province a vu le jour le 1er janvier 1995, suite aux élections d’octobre 1994. Pour la première fois, les élections provinciales se déroulent en même temps que les élections communales. Les électeurs du Brabant wallon sont appelés à élire 56 conseillers ce qui représente une augmentation considérable par rapport à la situation antérieure. Des femmes sont élues dans chacun des groupes politiques, soit 17 au total parmi les 56 membres du conseil. Deux d’entre-elles deviennent Députées permanentes.
En 2000, notre jeune province atteint l’âge de la raison, la représentation féminine est toujours de bonne facture puisque le nombre d’élues est passé à 21 et il y a toujours deux femmes au sein de l’exécutif provincial.
Au cours de cette mandature, (2000-2006) des changements sont apportés en ce qui concerne la composition de l’exécutif provincial. Ceux-ci imposent dorénavant, (c’est-à-dire à partir de 2006) _ comme c’est le cas pour le collège communal _ la présence d’au moins une femme collège provincial.
Moi qui ai la réputation d’être féministe – et je l’assume – je n’ai jamais été favorable au quota de ce type. J’estime qu’en soi, il s’agit d’une discrimination. Cependant au vu de la réalité, ne faut-il pas considérer qu’il s’agit là d’un passage obligé pour gommer ou réduire une inégalité ?
Lors des élections provinciales de 2006, la représentation féminine passe à 23 sur 56 membres et il me plaît de souligner cette belle avancée
Et nous voici en 2012, de nouvelles réformes ont eu lieu en ce qui concerne les provinces. Le nombre de conseillers provinciaux a été raboté d’un tiers et le Collège provincial a été réduit aussi. Pour ce qui est de notre province, le conseil provincial compte à présent 37 MEMBES et le Collège 4, dont obligatoirement au moins une femme.
Quant au nombre d’élues, un quotidien titrait au lendemain des élections du 14 OCTOBRE « Où sont les femmes ? ». Il est vrai – et je n’en suis pas heureuse – que la présence des femmes a fortement diminué. 9 élues seulement et 28 hommes ont prêté serment le 26 OCTOBRE. Un conseil très masculin, alors que la parité est imposée sur les listes électorales.
Valmy Féaux
"Quand la province de Brabant fut divisée"
Division territoriale
Période française (1795-1815): 9 départements, dont département de la Dyle (préfet) avec 3 arrondissements, dont celui de Nivelles (sous-préfet)
Découpage sur base "hydrographique" et non linguistique
Période hollandaise (1815-1830): 8 provinces, dont celle du Brabant méridional (gouverneur) avec 3 districts, dont celui de Nivelles (commissaire de district) - Quelques modifications de limites (cantons de Grez et de La Hulpe) - sur base linguistique?
Belgique indépendante (1830): Loi provinciale du 30 avril 1936: 9 provinces avec un gouverneur, un conseil provincial et une députation permanente. A l'échelon de l'arrondissement: un commissaire d'arrondissement.
Plus de modification aux limites territoriales de l'arrondissement de Nivelles jusqu'en
- 1962 (fixation de la frontière linguistique): rattachement à Nivelles des communes de Bierghes et Saintes d'une part et de l'Ecluse, Zetrud-Lumay, Opheylissem et Neerheylissem d'autre part.
- 1976 (fusion des communes) Noville-sur-Mehaigne > Namur.
Une province du Brabant wallon?
Deux "incidents" vont fait évoluer les idées:
Pactes d'Egmont (1977) et du Stuyvenberg (1978): suppression des provinces > "sous région". Vives réactions en Brabant wallon: "Conférence des bourgmestres du Brabant wallon" (30 septembre 1977) réclame la création d'une Province du Brabant wallon + une proposition de loi d'Yves du Monceau au Sénat (19 septembre 1977)
> échec du Pacte d'Egmont/Stuyvenberg. – ouf!
- Election d'un sénateur Volksunie en Brabant wallon, par apparentement provincial (1985)
- Dépôt d'une proposition de loi, par tous les députés, visant à supprimer l'apparentement entre les arrondissements de Louvain et de Nivelles (18 décembre 1985) > elle sera votée le 269 février 1987.
- du Monceau redépose sa proposition de création d'une province du Brabant wallon (21 mai 1986) et Valmy Féaux une proposition de loi visant à créer au sein de l'administration de la province du Brabant, un direction spécifique au Brabant wallon (13 juin 1986).
> La pression "fédérale" se faisant de plus en plus grande – après les révisons de la Constitution de 1970, 1980 et 1989 – le gouvernement Dehaene (1992) met en route une 4e Révision de la Constitution qui – entre autres dispositions – prévoit la scission de la province de Brabant. Cette Révision sera votée, accompagnée d'une loi spéciale et d'une loi ordinaire – à l'été 1993.
Avec le soutien de la Province du Brabant Wallon |