Albert Marinus
« Je me suis battu pour une idée... Mais si l'idée ne s'est pas répandue par moi, qu'elle est reprise par d'autres après moi, l'idée est répandue, et cela me suffit. Je suis un homme comme les autres, je n'aime pas voir qu'on me prend mes idées sans me citer ; mais qu'est-ce que cela peut bien faire, au fond ? On les reprend, c'est tout ce que je demande, et s'il y a des gens qui reprennent mes idées je dis : tant mieux, elles ne périront pas ! Il faudra bien qu'un jour ou l'autre quelqu'un les reprenne et les approfondisse ».
Albert MARINUS
Albert Marinus est né à Namur, le 10 août 1886.
Il étudie les disciplines qui l'intéressent à l'École des Sciences sociales Solvay, sous la direction d'Émile Waxweiler.
Dès 1906, il se révèle un conférencier brillant, attentif à la vie populaire. Il écrit, entre autres, L'Organisation ouvrière internationale, Le Travail à domicile.
1908 : Il rencontre Henri Lafontaine, futur Prix Nobel de la Paix, et entre à l'Office des associations internationales, où il devient rédacteur de l'Annuaire de la vie internationale et, à partir de 1911, de la revue La Vie internationale.
1910 : Son étude L'éducation morale et le pacifisme est primée au concours organisé par l'Alliance universelle pour la paix et l'éducation.
Journaliste au Ralliement, à La Gazette et, de 1921 à 1932, au journal Le Soir.
1920 : Charles Gheude confie la direction du nouveau Service de Recherches historiques et folkloriques de la Province de Brabant à Albert Marinus qui en fait un centre rayonnant de ses activités de chercheur, d'écrivain, d'organisateur. Il s'y consacre pleinement jusqu'à l'âge de la retraite, en 1951.
Il crée la revue Le Folklore brabançon, d'abord dans les deux langues nationales, puis en deux livraisons de textes originaux en chaque langue. Il s'adjoint pour cette tâche des collaborateurs remarquables.
Il organise des expositions d'art populaire : Léau (1924), Nivelles (1926), Anderlecht (1930), Bruxelles (1935).
Il développe l'idée d'un musée de la vie populaire et même d'un musée de plein air sur le modèle scandinave. On peut dire qu'il est l'un des promoteurs de Bokrijk et du Fourneau Saint-Michel.
Dès 1928, à Prague, à l'occasion d'un congrès organisé par l'Institut international de coopération intellectuelle (Société des Nations), Albert Marinus oeuvre pour la création d'une Commission internationale des Arts populaires.
1927-1930 : Albert Marinus, sous l'égide du bourgmestre Adolphe Max et sous l'impulsion du Grand Serment royal et de Saint-Georges et de l'abbé François Desmet, recrée l'Ommegang de Bruxelles sur le modèle de celui qui défila en 1549. Le cortège sort pour la première fois à l'occasion du Centenaire de la Belgique. Cette prestigieuse reconstitution lui vaut d'être nommé Chevalier de l'Ordre de Léopold.
1934 : Professeur, il enseigne l'économie politique puis la sociologie à l'Institut pour Journalistes. Il assume cette tâche jusqu'en 1967.
1937 : Création, avec des amis folkloristes, tant flamands que wallons, de la Commission nationale de Folklore. La nouvelle institution a pour but le développement de la recherche et la constitution d'un patrimoine immatériel, d'une histoire de la vie populaire.
1937-1940 : Édition de son monumental ouvrage de vulgarisation : Le Folklore belge.
1947 : Il est nommé vice-président de la Commission internationale des Arts populaires (C.I.A.P.) et prononce à cette occasion un discours sur le rôle du patrimoine immatériel dans le rapprochement des peuples.
Cette même année, Albert Marinus participe à la création, à Londres, de l'International Folk Music Council qui a pour objet l'étude de la musique populaire. Il en assurera la vice-présidence jusqu'en 1972.
En 1949, la C.I.A.P. devient un des membres fondateurs du Conseil international de Philosophie et des Sciences humaine de l'U.N.E.S.C.O. La C.I.A.P. se réunit régulièrement et plusieurs fois en Belgique. Elle existe toujours sous l'appellation de Société internationale d'Ethnologie et de Folklore.
Les principales initiatives de recherche et de création, dans le domaine du patrimoine immatériel, qui ont vu le jour ces dernières cinquante années en Belgique ont généralement été encouragées par Albert Marinus. Pour citer encore un exemple : la Fédération des groupes folkloriques wallons.
Malgré toutes ses activités, Albert Marinus est toujours resté un ami très fidèle, un homme très attentif à son environnement. Il n'a pas oublié Woluwe-Saint-Lambert, où il a habité un demi-siècle; il a participé activement à la vie culturelle de sa commune. Celle-ci lui a consacré un clos en 1967.
Peu avant sa mort, le 1er février 1979, il lègue son oeuvre et ses archives personnelles à la commune de Woluwe-Saint-Lambert et le bourgmestre Georges Désir a inauguré le Centre Albert Marinus le 18 juillet 1980.
1. Centre de documentationCe centre spécialisé est unique en Fédération Wallonie-Bruxelles et accessible gratuitement. Il se compose d’une bibliothèque dont le noyau composé des ouvrages légués par Albert Marinus a été augmenté au fil du temps, d’une photothèque ainsi que de la vidéothèque du Centre du Film ethnographique Wallonie-Bruxelles.
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2. Activités culturelles de sensibilisationLa sensibilisation à l'étude du patrimoine immatériel au sens le plus large se fait par la conception d'expositions qui se tiennent dans divers endroits dont le Musée de Woluwe-Saint-Lambert, par l'organisation de conférences-débats et de colloques.
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3. Activités de formationDepuis 1990, le Centre a développé des activités de formation dans l'enseignement supérieur, s'adressant notamment aux futurs guides touristiques. | |
4. Activités scientifiques et publicationsDepuis 1986, le Feuillet du Centre Albert Marinus, trimestriel diffusé à plus de 2500 exemplaires, permet de faire connaître l'œuvre d'Albert Marinus, de rappeler et d'éclairer sa pensée, d'informer des activités et des préoccupations du Centre, de faire écho aux initiatives prises dans le domaine du patrimoine immatériel. La publication du Centre est diffusée tant en Belgique qu’à l’étranger et téléchargeable sur notre site.
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Le premier n°1 paru en 1921 Le dernier n°284 paru en 1994 |
5. La revue "Le Folklore Brabançon"Organe du Service de Recherches Historiques et Folkloriques du Brabant, le « Folklore Brabançon » a paru pour la première fois en 1921. Le dernier numéro a été publié en décembre 1994. La revue couvrait le Brabant unitaire, et la scission de la province en trois entités distinctes (Brabant Wallon, Brabant Flamand et Région de Bruxelles-Capitale) a provoqué la cessation définitive de sa publication . Nous avons relevé plusieurs interruptions de la revue : entre 1940 et 1945, pour raisons de guerre (n° 114 : juin 1940) ; de 1945 à 1948, pour restriction et pénurie de papier.
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Si vous êtes étudiant ou chercheur, guide de tourisme ou enseignant, si vous vous intéressez au patrimoine immatériel, à l’ethnologie et aux traditions populaires, aux métiers d’art, si vous désirez fréquenter le centre de documentation, n’hésitez pas à nous contacter.
Le Centre Albert Marinus est accessible tous les jours du lundi au vendredi de 9 à 16h30.
Le centre de documentation est ouvert aux mêmes moments, sur rendez-vous préalable.
Avec le soutien de la Province du Brabant Wallon |